1942 :
Nommé Ministre de l'Education Nationale et de la Jeunesse.
31 mai
1968 :
Décès en Espagne
Quelques
homosexuels notoires ont goûté aux joies de la collaboration,
probablement dans les mêmes proportions que le reste de la population,
à la différence près, qu'à la Libération, ils ont été stigmatisés plus
que les autres, leur homosexualité devenant la principale
raison de leur trahison. Il est assez paradoxal de constater que le
régime de Vichy qui a criminalisé l'homosexualité et alourdi les
peines de prison pour les homosexuels, avait dans ses rangs un
ministre homosexuel. Abel Bonnard n'était pas non plus n'importe quel
ministre, puisqu'il était ministre de l'éducation et de la jeunesse !
Mais si cette fonction fut probablement la consécration de sa vie
politique, Abel Bonnard avait eu une première vie d'écrivain et poète.
Dès l'âge de 22 ans, il publie ses premiers poèmes qui sont couronnés
par l'Académie Française qu'il rejoint en 1932. Tout en continuant à
publier des poèmes, il va aussi écrire des romans, des essais, des
livres historiques et philosophiques et mener parallèlement une
carrière de journaliste et de chroniqueur. On retrouve sa signature à
partir de 1925 dans des journaux nationalistes comme "le Nouveau
Siècle", "le Courrier Royal" ou au "Figaro". Abel Bonnard est proche
des mouvements
d'extrême droite, on le dit nationaliste maurassien. D'abord proche de
"l'Action Française", il va se rapprocher, dans les années 30, du
"Parti
Populaire français" de Jacques Doriot. Sous l'occupation, il
s'éloigne des idées de Mauras et devient sans ambiguïté pro-allemand,
antisémite et actif artisan de la collaboration. Il collabore au
journal fasciste et pro nazis "Je suis Partout". C'est grâce
son engagement pour le renouveau de la nation et le redressement moral
de la jeunesse aux cotés de l'Allemagne, qu'il sera appelé en 1942 par
le Maréchal Pétain pour occuper les fonctions de ministre de
l'Education Nationale et de la Jeunesse. Si son homosexualité n'est
jamais évoquée par lui en public, les lieux de rencontres homos
parisiens (cinémas et vespasiennes) connaissent bien sa silhouette. Jacques
Lemonnier, dans son livre, Mes
historiettes,
raconte une
anecdote croustillante arrivée entre Abel Bonnard et un jeune amant de
passage dans un cinéma permanent parisien durant l'occupation. Ses
détracteurs l'avaient affublé de plusieurs surnoms, comme "la belle
Bonnard" ou la "Gestapette". Mais évidemment, ni "Je suis partout" ni
la presse d'extrême droite, si prompt à dénoncer l'homosexualité de
ceux qui n'épousaient pas leurs causes, n'ont fait état de
l'homosexualité d'Abel Bonnard. A la Libération, il fut contraint de
fuir en Allemagne puis en Espagne où il termina sa vie en 1968. En
France, il fut condamné à mort par contumace en 1945 et exclu de
l'Académie Française. Son œuvre fut totalement occultée et sa mémoire
effacée de l'histoire officielle. Ce n'est que 20 ans après sa mort,
dans les années 80, qu'on redécouvrira son talent d'écrivain et de
poète et l'intérêt historique de ses écrits. Contrairement à d'autres
écrivains collaborateurs, réhabilités après la guerre, Abel Bonnard
sera à jamais marqué du sceau de l'infamie en raison des ses deux ans
passés
au ministère de l'éducation nationale sous Vichy.
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Quelques
homosexuels notoires ont goûté aux joies de la collaboration,
probablement dans les mêmes proportions que le reste de la population,
à la différence près, qu'à la Libération, ils ont été stigmatisés plus
que les autres, leur homosexualité devenant la principale
raison de leur trahison. Il est assez paradoxal de constater que le
régime de Vichy qui a criminalisé l'homosexualité et alourdi les
peines de prison pour les homosexuels, avait dans ses rangs un
ministre homosexuel. Abel Bonnard n'était pas non plus n'importe quel
ministre, puisqu'il était ministre de l'éducation et de la jeunesse !
Mais si cette fonction fut probablement la consécration de sa vie
politique, Abel Bonnard avait eu une première vie d'écrivain et poète.
Dès l'âge de 22 ans, il publie ses premiers poèmes qui sont couronnés
par l'Académie Française qu'il rejoint en 1932. Tout en continuant à
publier des poèmes, il va aussi écrire des romans, des essais, des
livres historiques et philosophiques et mener parallèlement une
carrière de journaliste et de chroniqueur. On retrouve sa signature à
partir de 1925 dans des journaux nationalistes comme "le Nouveau
Siècle", "le Courrier Royal" ou au "Figaro". Abel Bonnard est proche
des mouvements
d'extrême droite, on le dit nationaliste maurassien. D'abord proche de
"l'Action Française", il va se rapprocher, dans les années 30, du
"Parti
Populaire français" de Jacques Doriot. Sous l'occupation, il
s'éloigne des idées de Mauras et devient sans ambiguïté pro-allemand,
antisémite et actif artisan de la collaboration. Il collabore au
journal fasciste et pro nazis "Je suis Partout". C'est grâce
son engagement pour le renouveau de la nation et le redressement moral
de la jeunesse aux cotés de l'Allemagne, qu'il sera appelé en 1942 par
le Maréchal Pétain pour occuper les fonctions de ministre de
l'Education Nationale et de la Jeunesse. Si son homosexualité n'est
jamais évoquée par lui en public, les lieux de rencontres homos
parisiens (cinémas et vespasiennes) connaissent bien sa silhouette. Jacques
Lemonnier, dans son livre, 
,
raconte une
anecdote croustillante arrivée entre Abel Bonnard et un jeune amant de
passage dans un cinéma permanent parisien durant l'occupation. Ses
détracteurs l'avaient affublé de plusieurs surnoms, comme "la belle
Bonnard" ou la "Gestapette". Mais évidemment, ni "Je suis partout" ni
la presse d'extrême droite, si prompt à dénoncer l'homosexualité de
ceux qui n'épousaient pas leurs causes, n'ont fait état de
l'homosexualité d'Abel Bonnard. A la Libération, il fut contraint de
fuir en Allemagne puis en Espagne où il termina sa vie en 1968. En
France, il fut condamné à mort par contumace en 1945 et exclu de
l'Académie Française. Son œuvre fut totalement occultée et sa mémoire
effacée de l'histoire officielle. Ce n'est que 20 ans après sa mort,
dans les années 80, qu'on redécouvrira son talent d'écrivain et de
poète et l'intérêt historique de ses écrits. Contrairement à d'autres
écrivains collaborateurs, réhabilités après la guerre, Abel Bonnard
sera à jamais marqué du sceau de l'infamie en raison des ses deux ans
passés
au ministère de l'éducation nationale sous Vichy.
, Deletraz
Editions
, poèmes
, poèmes
, roman
, poème
, essai
, biographie
,
chroniques 
- ouvrage en
collaboration avec Colette, Paul Morand, Abel Hermant
, essai
, essai
, essai
,
Olivier Mathieu,
Éditions Avalon
