4
janvier 1970 :
Première apparition à la télévision
1971 :
Enregistre son premier disque d'imitations :
"Le ministère patraque".
13
novembre 1986 :
Décès à Boulogne-Billancourt
La France
découvre Thierry Le Luron un dimanche après-midi dans la célèbre
émission "Télé-Dimanche". La séquence "Les Jeux de la
Chance" est destinée à découvrir de nouveaux talents. Thierry Le Luron
gagne 6 fois de suite le concours à travers un répertoire d'airs
d'opérette mettant en valeur sa voix exceptionnelle. C'est encore dans
"Télé-Dimanche" qu'il reviendra cette fois en imitant Jean-Jacques
Chaban Delmas et Jean Nohain. Désormais il va orienter sa carrière sur
l'imitation. Il va multiplier les disques et les représentations dans
toutes les grandes salles parisiennes comme Bobino (1978), Le Théâtre
Marigny (1983 pour 300 représentations), le Théâtre du Gymnase (1984).
Thierry Le Luron va connaître un triomphe et devenir l'humoriste
préféré des français. Son humour, parfois féroce, épingle
essentiellement tous les hommes politiques de l'époque de l'extrême
gauche à l'extrême droite. A une époque où la France est convertie à la
"tonton-mania", soutien populaire à François Mitterrand, il se fait
remarquer par ses sketches très anti-Mitterrand, notamment en faisant
chanter par toute une salle "L'emmerdant c'est la rose", parodie de la
chanson de Gilbert Bécaud "l'important c'est la rose". Tous les
chanteurs de l'époque seront aussi parodiés dans ses spectacles. Il ne
leur épargnera rien, du strabisme de Dalida, à la petite taille
d'Aznavour, en passant par la démarche boiteuse de Serge Lama. Son
humour, parfois très mal vécu par ses victimes, atteindra un niveau de
cruauté qu'on ne peut pas imaginer 30 ans plus tard. On le retrouve
souvent sur le petit écran mais aussi à la radio où il anime une
émission sur France-Inter avec Pierre Desproges. Il trouvera même le
temps de jouer dans une pièce de Feydeau au Théâtre Edouard VII en 1979
: "Chat en Poche".
En 1985, pour railler et ridiculiser le mariage de son ami Yves
Mourousi, dont tout le petit monde des nuits parisiennes connaît
l'homosexualité, il va mettre en
scène un mariage avec le fantaisiste Coluche habillé en robe de mariée.
Mais sur sa propre homosexualité, il sera discret et ne l'évoquera
jamais en public. Seul le milieu gay parisien sera habitué à le croiser
dans certaines boites et restaus homos de la capitale et en particulier
rue
Sainte Anne, son terrain de chasse préféré où il drague le minet en
rolls. Avec Alice Sapritch,
Jacques Chazot, il a sa table réservée au Colony.
En novembre 1986, un communiqué de presse annonce son décès à
l'âge de 34 ans. La raison officielle est un cancer des cordes vocales.
Beaucoup pensent que Thierry Le Luron est mort du Sida et que, là
aussi,
il n'a pas souhaité communiquer sur sa maladie. Lorsque début 1986, des
rumeurs couraient sur son état de santé, il avait répondu par une
pirouette : "Salut ! le mourant vous souhaite une bonne
nuit. Excusez-moi, il faut que je m'en aille. Ma
tombe ferme à minuit." Deux ans plus tard,
le sida emportera son compagnon, le pianiste Daniel Varsano.
Thierry Le Luron n'a jamais souhaité parler publiquement de sa vie
privée et en particulier de son homosexualité. Aujourd'hui, ceux qui ne
l'ont pas connu et qui pensent respecter sa pudeur ne veulent rien
entendre de cette facette. Plus que la pudeur, c'est l'environnement
social des années 80 qui interdisait à beaucoup d'artistes de faire
état de leur homosexualité, sous peine de voir leur carrière
compromise. Il est probable que s'il était là aujourd'hui, il
l'évoquerait avec son humour et la même auto-dérision dont il savait
parfois faire preuve. Quant à sa disparition prématurée, quel qu'en
soit
la raison, elle nous a simplement privé d'un artiste qui avait
certainement plus d'un projet à réaliser et qui ne sera jamais égalé
dans son art de l'imitation.
- Jacques
Collard et Pascal Djemaa, Mémoire de
Thierry le Luron, Éditions Autres temps, coll. « Temps
Mémoire », 2006,
- Thierry Le Luron, Guy Montréal, Comme trois
pommes, Flammarion, Paris, 1978
- Thierry Le Luron, Luc Fournol, Thierry Le
Luron – L'épingleur épinglé, éd. Sylvie Messinger,
1984
- Bernard Mabille, Thierry le
Luron, Il m’appelait Maboule…, Seghers & Club des
stars, Paris, 1987
- Jean-Pierre Mogui, Le phénomène
Thierry le Luron – Vedette à la une, éd.
Saint-Germain-des-Près, Paris, 1971
- Bernard Moncel, Thierry le
Luron : l’inimitable imitateur, Édition no 1, 1994
- Jacques Pessis, La France de
Thierry le Luron, SW Télémaque, Paris, 2006
- Sparafucil Franco, Thierry,
notre luron, Édition no 1, 1986
- Robert Lassus, Les fausses
conférences de presse de Thierry Le Luron, Robert Laffont,
1985
- Jacques Pessis et Jacques Collard, Les Années
Thierry, Michel Lafon, 1996
- 1979
: "chat en Poche", de Georhes Feydeau
::
Discographie :
-
La Chabanisation
- Le Ministère patraque
- Olympia1971
- Les Idoles
- Opérettes et music-hall
- La nouvelle Chabanisation
- La Giscardisation
- Chevaliers du ciel
- La marche des femmes
- Rody le petit Cid
- Causeries au coin du feu avec Pierre
Desproges
- Thierry et les petits lapins
- Le débat du siècle avec Pierre Douglas
- Les Grosses têtes Présidentielles avec
Philippe Bouvard
- Un peu d'amour
- Merci Maman, Papa
- Quand on est petit
- Le Smurf politique
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La France
découvre Thierry Le Luron un dimanche après-midi dans la célèbre
émission "Télé-Dimanche". La séquence "Les Jeux de la
Chance" est destinée à découvrir de nouveaux talents. Thierry Le Luron
gagne 6 fois de suite le concours à travers un répertoire d'airs
d'opérette mettant en valeur sa voix exceptionnelle. C'est encore dans
"Télé-Dimanche" qu'il reviendra cette fois en imitant Jean-Jacques
Chaban Delmas et Jean Nohain. Désormais il va orienter sa carrière sur
l'imitation. Il va multiplier les disques et les représentations dans
toutes les grandes salles parisiennes comme Bobino (1978), Le Théâtre
Marigny (1983 pour 300 représentations), le Théâtre du Gymnase (1984).
Thierry Le Luron va connaître un triomphe et devenir l'humoriste
préféré des français. Son humour, parfois féroce, épingle
essentiellement tous les hommes politiques de l'époque de l'extrême
gauche à l'extrême droite. A une époque où la France est convertie à la
"tonton-mania", soutien populaire à François Mitterrand, il se fait
remarquer par ses sketches très anti-Mitterrand, notamment en faisant
chanter par toute une salle "L'emmerdant c'est la rose", parodie de la
chanson de Gilbert Bécaud "l'important c'est la rose". Tous les
chanteurs de l'époque seront aussi parodiés dans ses spectacles. Il ne
leur épargnera rien, du strabisme de Dalida, à la petite taille
d'Aznavour, en passant par la démarche boiteuse de Serge Lama. Son
humour, parfois très mal vécu par ses victimes, atteindra un niveau de
cruauté qu'on ne peut pas imaginer 30 ans plus tard. On le retrouve
souvent sur le petit écran mais aussi à la radio où il anime une
émission sur France-Inter avec Pierre Desproges. Il trouvera même le
temps de jouer dans une pièce de Feydeau au Théâtre Edouard VII en 1979
: "Chat en Poche".
,Deletraz
Editions, 1997
, Larousse,
2003
