18 décembre
1900 :
Naissance à La Pie, lieu dit proche du bourg de Saint-Servan en
Ile-et-Vilaine (près de Saint Malo).
1933 :
Ouvre le cabaret lesbien "la Vie Parisienne", rue Sainte Anne à Paris.
1954 :
Ouvre le cabaret "Chez Suzy Solidor", rue Balzac à Paris.
1960 :
Ouvre le Cabaret "Chez Suzy" à Cagnes-sur-Mer.
30 mars 1983 :
Suzy Solidor décède au Haut-de-Cagnes (Cagnes-sur-Mer)
Suzy
Solidor, de son vrai nom Suzanne Rocher est née sous le nom de sa mère,
Marion. Son père, Robert Henri de Surcouf, descendant du célèbre marin
et député de Saint-Malo, ne reconnu jamais l'enfant née d'une relation
avec sa femme de chambre. C'est le
mariage de sa mère avec Eugène Prudent
Rocher qui explique son changement de nom en 1907. En 1917, elle
s'engage comme ambulancière dans l'armée française. Suzanne Rocher
arrive à Paris à l'age de 20 ans pour y devenir mannequin. Grande,
blonde à la silhouette sculpturale, elle devient l'amie et
compagne de l'antiquaire Yvonne de Bremond d'Ars dont elle partagera la
vie jusqu'en 1930. Toutes deux prennent un look androgyne, très en
vogue dans les années 20 et font la une de nombreux magazines de mode
(Vogue, Jardin des Modes, Fémina...).
En 1929 elle entame une carrière de chanteuse et se produit à
Deauville. En 1931, elle prend le pseudo de Suzy Solidor. Très vite, sa
voix grave, envoutante et sensuelle la mène vers le succès et le 12 mai
1933 elle est à
l'affiche de "L'Européen" à Paris. C'est cette même année qu'elle ouvre
son premier cabaret au 12 rue Sainte Anne : "La vie Parisienne". La
couleur est donnée dès le début : "la Vie Parisienne" est un cabaret
fréquenté par les homosexuels des deux sexes. Ce cabaret, décoré de ses
très nombreux portraits, verra débuter de nombreuses chanteuses et
chanteurs comme Suzy Delair, Colette Mars, Charles
Trénet... Suzy Solidor ne cache pas son amour des femmes même
si elle ne
refuse pas parfois quelques aventures masculines, puisqu'on lui prêtera
une aventure avec l'aviateur Jean Mermoz.
Restée très attachée à son origine bretonne, elle interprétera de
nombreuses chansons de marins mais aussi des chansons où sa bisexualité
et son amour des femmes sera déclarée ouvertement. "Ouvre" et
"Obsession" seront notamment deux chansons sans équivoque, véritables
hymnes à l'amour lesbien, qu'elle interprètera dans son cabaret en
regardant dans les yeux les plus jolies filles de son public.
Durant l'occupation, son cabaret reste ouvert et la clientèle n'est
plus tout-à-fait la même puisque "la Vie Parisienne" devient très
prisée des officiers allemands. Elle y interprètera la version
française de "Lili Marlène", probablement la chanson la plus
interprétée durant la guerre puisque les Allemands, comme les
Américains pourront l'entendre dans leurs langues interprétée
respectivement par Lale Andersen et Marlène Dietrich. Suzy Solidor
participera également à des galas organisés par Radio Paris, le poste
au
mains des nazis, ce qui lui vaudra des ennuis à la Libération. En 1946,
après deux ans de procès, on lui
interdira de chanter durant un an, elle sera humiliée par un
blâme d'indignité nationale du comité dépuration, sera interdite de
cabaret durant 5 ans et devra céder son établissement de la rue
Sainte-Anne à une autre chanteuse lesbienne, Colette Mars.
Elle
s'éloignera vers les Etats Unis durant quelques années et fera son
retour en France en 1949. En 1954, elle rachètera l'ancien cabaret de
Jean
Rigaud "La Boite à Sardine", 4 rue Balzac, qu'elle réouvre sous le nom
de "Chez Suzy Solidor". De nouveau entourée de ses portraits, elle
connaîtra encore le succès et lancera de nouvelles jeunes chanteuses
lesbiennes. Au début des années 60, elle
quitte Paris pour vivre sur la Côte d'Azur. Elle ouvre un magasin
d'antiquités à Cagnes-sur-Mer, dont la cave se transforme chaque été en
cabaret, "Chez Suzy", de août 1960 à 1966. En 1966, elle
arrête définitivement la chanson et se consacre uniquement aux
antiquités. Elle
disparaîtra à l'âge de 82 ans. Outre une bonne soixantaine de succès,
on lui doit aussi quatre romans, quelques rôles au cinéma et au théâtre
et elle sera portraiturée par près de 200 peintres. Suzy Solidor, par
sa vie sans fard, aura beaucoup contribué à la visibilité homosexuelle
dans les années 20 et 30, sans que cela pose d'ailleurs de problème à
ses contemporains.
"Lili
Marlène"
Chanson de l'occupation de Suzy Solidor - 1942 -
"Obsession"
- (Chaque femme je la
veux)
Chanson lesbienne de Suzy Solidor - 1933 -
"Ouvre"
Chanson lesbienne de Suzy Solidor - 1934 -
Suivi du reportage télévisé diffusé au journal de 20 h lors de son
décès.
Extrait
du documentaire "Suzy Solidor, un étrange destin"
RESSOURCES
EXTERIEURES SUR SUZY SOLIDOR :
:: Sources sur Suzy Solidor :
:: Sélection de MP3 :
- Article de
Têtu, n° 130, février 2008
- Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Suzy_Solidor
- Site Terre de Femmes :
http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2005/03/31_mars_1983mor.html
- Du temps des Cerises aux feuilles Mortes :
http://chanson.udenap.org/fiches_bio/solidor_suzy/solidor_suzy.htm
- Suzy Solidor,
Une vie d'amours, Marie-Hélène Carbonel - Editions Autres
Temps - 2007
- Suzy Solidor, un
étrange destin, Documentaire, Réalisation : Alain Galley,
Production : Aligal Production, France 3, 2006
- Collectif, sous la direction de Didier Eribon, Dictionnaire
des cultures gays et lesbiennes, Larousse,
2003
::
¼uvres :
Romans
:
- Térésine, Paris, Les éditions de
France, 1939
- Fil d'or, Paris, Les éditions de France, 1940
- Le Fortuné de l'Amphitrite, Paris, Les éditions de France, 1941
- La Vie commence au large, Bruxelles-Paris, Éditions du Sablon, 1944
Chansons
:
Années
20 :
Dans un port, C'est à Hambourg, Je t'espère, La fille des bars, Ohé
capitaine, La brume sur le quai, Le matelot de Bordeaux, Une fille dans
chaque port, Le bateau espagnol, Tout comme un homme, Comme une feuille
au vent Années
30 :
Obsession (chaque femme je la veux), La belle croisière, Une
femme, Ouvre, La maison des marins, Les filles de
Saint Malo, La fille des bars, La belle escale, Le doux
caboulot, Si l'on gardait, La belle d'Ouessant, Mon
légionnaire, Sous tes doigts, La tonnelle des amoureux, Hawai nous
appelle, La java du clair de lune, La chanson de la belle pirate, Nuit
tropicale, Mon secret, Johnny Palmer, Si j'étais une cigarette, Escale,
La danseuse est créole, On danse sur le port, J'écrirai. Années
40 :
Mon c½ur est triste sans amour, Je ne veux qu'une nuit, Lily Marlène,
La jolie Julie, A quoi songes-tu ? Le soldat de marine, Trois lettres
de toi, Le petit rat, Un air d'accordéon, Un refrain chantait, Amours
banales, L'amour commande, Saïgon, Congo, Nature boy, L'inconnue de
Londres, Soir de septembre, J'aime l'accordéon, Casablanca. Années
50 :
Valsez Laurence, La foule, Brasileira, Judas, La brume, Danse
de la corde, La dame qui chante, Si le Rhône rencontrait la
Seine, Amor y mas amor.
Films :
- Escale (1935), de Jean Dalray
- La Garçonne (1936), de Jean de Limur, avec Marie Bell (d'après le
roman de Victor Margueritte).
- La Femme du bout du monde (1937), de Jean Epstein
- Ceux du ciel (1941), de Yvan Noé, avec Marie Bell, Pierre Renoir.
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