La
proximité
de Paris et ses nombreux établissements gay fait que la région Centre a
toujours été en recul par rapport à d'autres régions en ce qui concerne
les commerces communautaires. Seule Tours, 30 ans sous la coupe d'un
maire homophobe et pourfendeur de l'ordre moral, développera un vrai
réseau gay en résistance et en réaction aux prises de position de son
maire.
:: JEAN ROYER ET LES
HOMOSEXUELS.
A Tours,
la
ville est aux mains de Jean Royer, maire depuis 1959 et violent
adversaire des évolutions sociales, de la libéralisation des m½urs et
de la visibilité homosexuelle. Il interdira toujours l'ouverture de
cinéma porno dans sa ville et mènera un lutte implacable contre les
établissements désireux de s'ouvrir à la sensibilité gay.
En 1971,
le MLF et le FHAR
(Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire)
manifestent à Tours contre Jean Royer qui avait porté plainte contre
Jean-Paul Sartre parce qu'il "incite à toutes les libertés sexuelles".
Jean-Paul
Sartre avait simplement donné la parole aux homosexuels du FHAR dans le
numéro 12 de "Tout !".
Cette action vaudra à Tours d'être une des rares villes de région à
posséder une délégation locale du FHAR. En 1974, Jean Royer est
candidat de la droite et de l'ordre moral à la
présidentielle. La plupart de ses meetings tournent au chahut avec des
filles
qui mettent leurs seins à nu, des préservatifs gonflés qui virevoltent
dans la salle et des slogans obscènes qui couvrent sa voix. C'est un
fiasco total. Jean Royer obtient 3,17 % des voix. Il en gardera
beaucoup d'amertume et serrera encore un
peu plus la vis aux partisans de la libération des m½urs dans sa ville
qu'il arrivera tant bien que mal à contrôler... pour un temps.
Le
Groupe
Libertaire Homo (GLH)
va succéder au Fhar etcréer
une permanence à Tours où les militants se réuniront une fois par
semaine. En 1979, au retour des UEH de Marseille, le GLH est relancé,
cette fois sous le nom de Groupe
de Libération Homosexuelle, comme la plupart des GLH de
France. Les militants organisent à Tours le premier festival
de film homosexuel.
A TOURS
BARS
- Le bar de la Tour
- Le Vieux Murier
11 place
Plumereau
- Les Tilleuls
Boulevard Thiers
- Le Caveau
Place Plumereau
LES DISCOTHEQUES
- Club 71
71 rue Georges
Courteline
ASSOCIATIONS
- GLH de Tours
c/o Boutique
de Santé
24 rue Abraham Bosse
puis :
14 rue de la Grosse Tour
::
LES ANNEES 70 A TOURS. A
Tours, malgré l'homophobie violente du maire de l'époque (cf
ci-dessus), quelques établissements discrets ont réussi à braver les
tracasseries administratives pour accueillir les homos. Paradoxalement,
il y en a même plus que dans d'autres villes de même importance. Tours
est une ville très étudiante au c½ur d'une très grande région de 6
départements dont la capitale régionale, Orléans, est une ville plutôt
endormie. La dangerosité des rencontres extérieures très contrôlées
par la police oblige aussi les homos à se rabattre sur les
établissements commerciaux très guettoïsés.
Plusieurs bars accueillent les gays de la ville, comme des oasis qui
permettent la rencontre, mais à condition d'y mettre le prix car les
consommations sont tellement chères, qu'elles se limitent généralement
à un verre pour toute la soirée. Le "Bar
de la Tour" dans la vieille ville près des halles est le
bar du début de soirée. L'endroit est très discret et cher. "Le Vieux Murier"
ouvre dès 17h mais pratique néanmoins des prix de bar du soir. Vrai bar
du soir lui, "les
Tilleuls" est
situé sur le Boulevard Thiers. En plein c½ur de l'animation étudiante
de la place Plumereau, "Le
Caveau" est un bar ouvert à tout le monde
est
fréquenté par
beaucoup de gays, mais à condition qu'ils restent très discrets.
A la fin des années 70, la discothèque "Club
71",
71 rue Georges Courteline, est l'endroit gay incontournable de
Touraine. Cette discothèque ressemble un peu aux boites gay de la rue
Saint Anne à Paris, c'est-à-dire chic et cher. A l'époque l'entrée est
à 35 F, ce qui correspondant à peu près à une entrée à 35 euros dans
les années 2000. Mais l'ambiance concoctée par Patou est unique et
sympathique. On est ici
exclusivement entre garçons et à l'abri des agressions extérieures.
La drague
extérieure se déroule essentiellement sur les quais le long
de la Loire, dans le jardin de la Bibliothèque, et dans le square
Prosper-Mérimée (parking derrière l'église Saint Julien). Les jardins
du
musée, square François Sicard près de la cathédrale sont aussi
fréquentés. Tous ces lieux sont régulièrement ratonnés par les loubards
et contrôlés par la police, ce qui rend la drague extérieure très
difficile à Tours.
Le jardin
de la Bibliothèque à Tours
Les
lieux de dragues tourangeaux : le jardin de la bibliothèque, le parking
derrière l'église Saint Julien, les quais de Loire,
A ORLEANS
BARS
- Le Refuge
23 boulevard
de Châteaudun
- Le Night and
Gay
102 rue d'Illiers
- Le Prado
68 avenue du
Loiret - Olivet
- Le Domaine de Montaigu
Ormes
ASSOCIATIONS
- GLH d'Orléans
::
LES ANNEES 70 A ORLEANS.
Peu
d'établissements gay à Orléans dans les années 70, "Le Refuge",
boulevard de Chateaudun semble bien porter son nom pour les gays de
la ville. L'établissement, tenu par Jack Daniel, fait bar, restaurant,
discothèque et propose régulièrement des spectacles. La clientèle est
plutôt jeune. Plus explicite, "le
Night and Gay",
102 rue d'Illiers, devra modifier son nom en "Night and Garden" sous
les pressions d'une administration frileuse. Non loin de là, à Olivet,
un hôtel-bar-restaurant, "Le
Prado", et à Ormes, un bar, restaurant et discothèque, "le Domaine de Montaigu" .
Ce dernier, même s'il est fréquenté en majorité par une clientèle homo,
est aussi le lieux de rendez-vous de toute la jeunesse branchée et
dorée de la ville. L'endroit est assez luxueux et il n'est pas rare d'y
croiser également quelques notables en goguette.
La drague en ville se concentre derrière l'ancien théâtre, le long de
la
cathédrale ou dans la pissotière du Mail en face de l'église Ste
Paterne. A
Orléans,
c'est une
future figure du mouvement gay national, Jacky Fougeray qui est un des
responsables du GLH (Groupe Libertaire Homo) de la ville. Il
deviendra ensuite rédacteur en chef de Gai Pied
puis futur directeur d'Illico.
::
LES ANNEES 70 DANS LE RESTE DE LA REGION.
CHER
(18).
A Bourges, un GLH
(Groupe de Libération Homosexuelle) est constitué. Il
est abrité à la librairie
"Nathanaël", 4 cours Avuricum. La drague se déroule sur la Place
Sérancourt (parking face à la Maison de la Culture), sur les parkings
de la place Juranville et de la place Saint Pierre.
En 1968, Jacques Brel chante "t'as voulu voir Vierzon et on a vu
Vierzon". Dans les années 70, les homos qui veulent voir Vierzon se
retrouvent à la discothèque "Le
Mélody",
10 rue Porte au B½ufs. Les rencontres sont aussi possible dans les
toilettes du sous-sol de la place de la Poste ou au Jardin Municipal, à
100 mètre de là, qui propose aussi un édicule bien fréquenté en soirée.
A Châteaumeillant, c'est l'église principale de la ville qui est le
point de mire, enfin presque... puisque l'action se déroule dans le
petit édicule situé à gauche de l'église dès la tombée de la nuit.
A Châteauneuf, après avoir visité le château forteresse du XIIème
siècle restauré au XVème, une petite visite aux toilettes publiques de
la place devant le château permet de rencontrer les autochtones. La
journée c'est calme mais cela s'agite un peu en soirée. Sinon, le jour,
et en été, il existe une petite plage, la plage de Boissereau, sur la
route de Saint Arnaud. Si on ne s'y baigne pas, on s'y fait bronzer et
on y drague entre le terrain de camping et la plage.
Les adeptes du camping ont également une autre adresse dans la région,
puisque le camping de Lunery a la réputation d'accueillir des clients
aux m½urs libérées... même si la discrétion reste de rigueur.
A Saint Amand Montrond, un jardin et plusieurs tasses sont fréquentés
par les homos des années 70 : Le Jardin de la place de la gare et les
tasses de la place Jean Giraud, face au parking, ou ceux à proximité de
la Halle.
INDRE
(36)
La petite ville de La Châtre à 36 km de Châteauneuf, où a vécu George
Sand, offre en plus de ses très nombreuses demeures du XV siècle et de
ses églises du XIème et XIIème siècle, un petit édicule situé sur le
grand parking près de la porte du Marché, moins ancien que les édifices
de la ville mais plus fréquenté.
A Châteaudun, le mail près du théâtre est fréquenté par les gays, bi et
"hétéroflexibles" de la région.
A Châteauroux, il en est
de même place de la gare, au pied de la passerelle, près du square.
Pour les noctambules de l'Indre, dans les années 70, c'est "l'Auberge du Cheval Blanc"
qui accueille les fêtards gay. L'établissement fait bar et restaurant
et il propose des spectacles. Il se situe à Ecueille.
LOIR
ET CHER (41)
A Blois, la drague des années 70 se passe dans les Jardins de l'Evêché
à coté de la Cathédrale ou sur la place Victor Hugo. A 9 km de Blois, à
Molineuf, un hôtel au nom évocateur est cité dans les guides gay : "Le Chalet du Clos du Cul".
EURE
ET LOIR (28)
S'il n'y a pas d'établissement gay répertorié à Chartres dans les
années 70, les rencontres se font dans le petit square juste à coté de
la cathédrale. Pas trop difficile à trouver.
Le mail de
l'Eglise Sainte Paterne à Orléans
Les
Jardins de l'Evéché à Blois
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- Témoignage de Jean-Marc R.
- Témoignage de Eric C.
- Témoignage de Jean-Michel Rousseau sur la naissance des GLH à Orléans
et Tours.
- Guide Alter Ego 4/5 de la France Gay 79.
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