Comme
partout ailleurs, avec la dépénalisation de
l'homosexualité, les années 80 sont des années où la vie gay va se
développer avec l'ouverture
de nombreux bars et boites et surtout, leur sortie de la clandestinité.
A
Clermont, ce mouvement sera plus timide qu'ailleurs. Gai Pied titrait
en 1985 : "Auvergne : A quand le dégel ?" Le dégel ne se fera que
timidement avant de reprendre avec le développement du Sida.
CLERMONT-FERRAND -
Au niveau associatif, GLH et GHC
(cf années 70) cohabitent toujours au début des années 80 et finissent
à nouveau par ne faire plus qu'un. Plus d'une centaine
d'adhérents ont leur carte. En février 1983, un lieu associatif, le "Méli-Mélo" naît
à Clermont au premier étage d'un immeuble, 22 rue des Etats-Unis, en
partage avec la radio libre Fréquence 101 dont de nombreux bénévoles
sont communs à la radio et au centre homosexuel. Le
Méli-Mélo est ouvert tous les soirs. Il propose un bar, un salon télé
avec magnétoscope, une salle de réunion qui peut aussi accueillir des
soirées dansantes, des débats et des expositions. Malheureusement,
comme
dans beaucoup de villes, l'expérience ne durera que quelques années.
L'apparition du Sida aura des conséquences
dramatiques dans le milieu associatif clermontois qui verra ses rangs
clairsemés avant de disparaitre totalement à la fin des années 80.
::
LES EMISSIONS DE RADIO. CLERMONT-FERRAND.
Les
années 80, c'est aussi la libération des ondes. Des militants gays
tentent de lancer une radio libre 100 % gay sur la ville : "Cuir et Dentelles".
Malheureusement ce projet ne se concrétisera pas comme prévu et si la
radio sera effectivement lancée, elle sera plus généraliste et
s'appellera "Fréquence 101". "Cuirs et Dentelles" deviendra une
émission hebdomadaire de la station, présentée par les membres
du GLH (1981, 82, 83, 84, 85, 86, 87).
Le GHC y aura aussi son émission "Tribune
du GHC".
Les Clermontois
peuvent aussi entendre une autre émission de radio : "Ondes folles" est
diffusée sur Radio Mu 93 Mhz chaque mercredi à partir de 23h30 (1982).
- Entre 1980 et 1983, va se
constituer
progressivement l'antenne locale de l'association chrétienne
homosexuelle David et
Jonathan, à l'initiative de Gilles B. Il organisera des
réunions régulières mais avec un faible nombre de participants (5 à 6
personnes).
- Au milieu des années 80, l'association nationale de lutte contre le
Sida créera à Clermont-Ferrand une antenne locale : Aides Auvergne.
- Du coté des filles, au milieu des années 80, "les Croques-Madame",
est un groupe lesbien clermontois qui se réunit le mardi à 18h30 au
Méli-Mélo, le centre homosexuel et lesbien de Clermont.
:: SEPTEMBRE 1983 :
LA
COORDINATION NATIONALE DU CUARH SE REUNIT A CLERMONT-FERRAND.
Le Comité d'Urgence Anti Répression Homosexuelle (CUARH) s'est réuni à
Clermont-Ferrand le dernier week-end de septembre 1983. C'est le
"Méli-Mélo", le local associatif clermontois qui accueille les
représentants des diverses associations homosexuelles françaises. Une
réception sera organisée par la municipalité PS à la mairie et une
soirée dansante le samedi soir. Les thèmes abordés lors de ce congrès :
La réforme du Code Pénal, l'Education Nationale et l'organisation des
prochaines assises nationales d'avril du mouvement homosexuel français.
Le mouvement se remet aussi en cause au niveau de son organisation en
lui donnant plus de démocratie interne car jusqu'à maintenant ses
dirigeant étaient plus ou moins cooptés. La difficulté réside
maintenant dans la représentativité des groupes car certaines
associations locales bénéficient d'un nombre importants d'adhérents et
d'autres de quelques militants seulement. Le CUARH se donne néanmoins
une orientation plus régionale.
A CLERMONT
FERRAND
LES BARS
- Le Suffren
Place de Jaude
- Le Panache
20 rue de la Tour d'Auvergne
- Bar des Bughes
1 Place des Bughes
LES DISCOTHEQUES
- Le Club 3000
Boulevard Desaix
- La Serpe d'Or
10 rue Vercingétorix
Gergovie Village
- Le Phidias
La Baraque-aux-Sucquets - Orcines
LES SAUNAS
- La Thermos
77 bis avenue Edouard Michelin.
LES RESTAURANTS
- Le Snake
7 place du Mazet
- La Taverne de
Roubaix
- Le Montferrand
33 rue des Cordeliers (vieux Montferrand)
- Le Pati-Coufi
14 rue Pascal
LES ASSOCIATIONS
- GLH Auvergne
19 rue de l'Ange
- GHC (Groupe Homosexuel Clermontois) Auvergne
- David et
Jonathan
- Méli-Mélo
22 rue des Etats-Unis
- Aides Auvergne
40 avenue Paul Bert - Chammalières
:: LES LIEUX DES
ANNEES 80 A
CLERMONT-FERRAND.
A
Clermont, de nouveaux
établissements communautaires voient le jour. Ce sont les débuts du "Club 3000" à
deux pas de la place de Jaude. A cette époque, cette discothèque
accueillait les gays et les lesbiennes au milieu d'un public plus
mélangé. Mais comme dans les années 70 (cf années 70), le grand succès
des années
80, reste incontestablement "la
Serpe d'Or" à
Gergovie. Toute l'Auvergne gay et lesbienne des années 80 se retrouve
le samedi soir dans cette grande boîte qui domine Clermont-Ferrand. Le
jeudi, c'est le jour du striptease masculin, de quoi réveiller la lave
des volcans les plus éteints.
Trois bars, pas exclusivement gais mais accueillants, ont la préférence
des homos clermontois. "Le
Suffren" place de Jaude, est le rendez-vous de la jeunesse
auvergnate. "Le Panache"
juste derrière les Nouvelles Galeries, est tenu par deux garçons, Alex
et Jacky. Le "bar des
Bughes", sur la place du même nom, profite aussi de la
fréquentation de la place, principal lieu de drague de la ville.
A Orcines juste à coté du Puy-de-Dôme, les
Clermontois peuvent aussi monter au "Phidias",
une discothèque située à la Baraque-aux-Sucquet. La boite propose un
spectacle de travestis tous les dimanches et lundis : "Boudu et ses
Minets".
Le premier sauna gay d'Auvergne
ouvre en
1983 à Clermont : "le
Thermos"
est situé au 77 bis avenue Edouard Michelin. Devant l'invasion de plus
en plus visible des homosexuels, le sauna municipal avait préféré
fermer ses portes. L'ouverture d'un sauna spécialisé était attendue en
Auvergne depuis longtemps et le Thermos fidélisera rapidement une
clientèle qui n'hésite pas à parcourir des kilomètres pour pouvoir
s'encanailler.
Du coté des restaurants, il n'existe pas de restaurant spécifiquement
gay à Clermont, mais au début des années 80, celui qui a leur
préférence est la "Taverne
de Roubaix",
tenue par Christian qui fermera son établissement pour reprendre en
1984 la Serpe d'Or. Autrement, beaucoup de garçons ont leurs habitude
au "Snake",
au "Patti-Coufi" (pizzeria),
ou au "Montferrand",
le préféré des gastronomes.
Pour
ceux qui préfèrent l'air pur des vespasiennes, c'est celle de la
place des Bughes qui est devenue number one de la ville. Du coup, toute
la drague nocturne se concentre sur cette place qui restera l'épicentre
des rencontres masculines pour de nombreuses années. On y drague en
voiture sur les parkings et un petit abri sous l'escalier d'entrée de
la maison des sports fait aussi office de backroom. Accessoirement, le
jardin
Lecoq ou le jardin botanique ainsi que la gare et la gare routière ont
aussi leurs habitués.
Les rencontres tarifées sont aussi possible à Clermont. Généralement
les gigolos trainent du coté de la place des Bughes sur le parking.
Quant aux travestis, c'est plutôt du coté de la place de la Liberté et
rue Gabriel Péri.
::
LES LIEUX DES ANNEES 80 DANS LE RESTE DE LA REGION.
Concernant
le reste de la région Auvergne,
il n'y a, dans les années 80,
que très peu d'établissements gay.
ALLIER (03).
A
Vichy,
s'il n'y a pas à proprement parler de bar
gay, les homos savent se reconnaître à la "Brasserie du Casino" qu'ils
fréquentent assidument ne serait-ce que pour les photos des stars du
music-hall, mais aussi au "Cézanne",
17 rue de Paris et éventuellement "au
Cyrano" face
au centre Valéry Larbaud. Au milieu des années 80, la discothèque "le Greenfield", à
Espinasse-Vozelle, sur la route de Ganat à 5km de Vichy, propose chaque
jeudi, une soirée gay. Les Parcs d'Allier, la place
de la poste et le Pont Barrage sont également répertoriés dans les
guides gay. A 2 km de Vichy, on pratique le naturisme dans "les Iles",
sorte de terrain vague en bordure de l'Allier, entreVichy et Abrest. Le
WC des "quatre
chemins" en centre ville, avec sa trentaine d'urinoirs en rotonde, est
un must pour les amateurs. Sinon, la tasse de la poste ou du pont de
Bellerive font aussi l'affaire.
A
Montluçon, deux bars semblent être
fréquentés par les homos de la ville : "l'Apple
Pub", 13
avenue Jules Guesde, et "le
Memphis",
52 avenue Jules Guesde. Sinon, les rencontres se font à la tasse
derrière la station
Mobil de l'avenue Marx Dormoy, sur l'avenue de la Gare, à l'Esplanade
du Vieux Château, au Jardin Wilson, sur le parking du quai Louis Blanc
ou sur la place Pierre Petit. A quelques km de Montluçon, à Cerilly, un
cabaret-restaureant, "Chez
Chaumat",
propose chaque samedi soir un spectacle de travestis : "le Chaumat
Show". Si le dîner spectacle est relativement cher, la table est bonne,
le spectacle professionnel et on peut danser après le spectacle.
A
Moulins,
c'est
la tasse du Cours Jean-Jaurès en face de l'Hôtel de Paris qui est la
plus fréquentée. Mais certains préfèrent celle de la piscine près de
l'Allier ou le square de la gare. Le parking du pont de "pince-cul" le
bien nommé, route de Paris, permet de rencontrer des routiers. Les
jeunes gais de la région se retrouvent à Diou (entre Moulin et Digoin),
au "Bataclan",
discothèque qui organise une soirée gay chaque dimanche soir. Le "Central Hôtel"
à Varennes-sur-Allier (entre Moulins et Vichy), qui accueillait, à une
époque, les
réunions d'Arcadie Auvergne, propose de temps en temps des spectacles
de travestis le samedi soir.
A
Néris-les-Bains, on drague dans la tasse en face du syndicat
d'initiative.
CANTAL
(15).
Au Aurillac, c'est la tasse située sous le kiosque à musique de la
place des Graviers qui est le principal lieu de rencontres de la ville.
Celle de la gare SNCF a aussi ses adeptes.
A Saint Flour, il y a peu de lieu de rencontres, à part, épisodiquement
, la tasse derrière la cathédrale.
HAUTE LOIRE (43).
Le
Puy en Velay propose 3 lieux de drague : Le jardin Henry-Vinay, la
place Michelet, et un lieu historique depuis des années : la place du
Breuil derrière la préfecture. Mais il existe une boite dans le
département à Semène : "le
Sax Club" ouvert uniquement les samedis soirs mais où les
petits "ponots" sont nombreux.
Même si elle s'apparente plutôt à un club échangiste, "le Black Bottom",
Les Hauts-de-l'Hermitage au Puy, propose aussi des soirées gay le
lundi. Les lesbiennes sont les bienvenues le reste du temps et la boite
propose aussi, de temps en temps, des spectacles de travestis.
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