Ce
n'est pas encore dans les années 80 que la vie gay se développe à Caen
même si la ville se dote d'un centre de rencontres homosexuelles, nommé
le Bilboquet.
CAEN.
- Au
début des années 80, le GLH
de Caen fait preuve d'un beau dynamisme. En
février 82 il organise une rencontre entre tous les groupes homosexuels
de l'Ouest au domaine de Beauregard, à Hérouville. Après avoir fait une
synthèses des actions de chacun, le thème de réflexion du week-end est
: comment profiter du mouvement des radios libres pour prendre la
parole et faire entendre sa voix sur les ondes alors que jusqu'à
aujourd'hui, les radios locales du service public, gérées par FR3, se
sont toujours refusées à ouvrir leur micro à la sensibilités gay.
Paradoxalement, et pour la première fois de son existence, FR3 Radio
consacrera un reportage de 10 mn à ces rencontres et proposera 1h30
d'émission au GLH de Caen. Peut-être un effet collatéral du mouvement
des radios libres ?
::
EMISSIONS DE RADIO. CAEN.
- Il existe une émission de radio communautaire le premier dimanche de
chaque mois à 16h sur 88,7 Mhz : "Abus
de Confiance".
- Sur Radio Adel (104 Mhz) : "Parlez-moi
d'amour" le vendredi de 23h à 1h (1983) puis "Silence, on se...",
un dimanche sur deux de 17h à 19h (1984).
- Sur Radio Kincaille (98,5 Mhz) : le samedi de 20h à 21h (1982)
ALENCON. -
"Gaiement vôtre"
est diffusée le samedi à 21 h sur 89,4 Mhz.
- L'association "Recherche
et Différences" de Caen aura son local associatif, 42 rue
Ecuyère : Le Bilboquet
est inauguré le 4 décembre 1982.
Il est ouvert aux gays et lesbiennes. En septembre 1983 l'association
obtiendra une subvention du ministère du travail
au titre de la création d'emploi d'initiative locale, ce qui lui
permettra d'embaucher deux permanents à mi-temps. le Bilboquet propose
un restaurant, une bibliothèque de 3000 livres, une vidéothèque et des
expositions. il accueille les gays et les lesbiennes le mardi, jeudi et
vendredi de 16h à 22h et le samedi de 14h à 22h.
- Gai Kid :
Groupement de loisirs pour jeunes homosexuels.
LISIEUX. - David
& Jonathan est l'association gay de cette ville
religieuse.
:: 1984 : UN MILITANT
DE
L'ASSOCIATION GAIE AU TRIBUNAL POUR AVOIR DISTRIBUE DES TRACTS DEVANT
UN LYCEE.
Comme
toute association homo qui se respecte, le Bilboquet organise
régulièrement des distributions de tracts pour lutter contre
l'homophobie ou militer pour l'égalité des droits. Ce fut le cas lors
d'une campagne en octobre 83, mais cette fois, Thierry, un adhérent de
l'association est traduit devant les tribunaux pour avoir distribué ses
tracts à proximité d'un lycée. Une mère de famille, ayant lu le tract
ramené par son fils, a jugé qu'une telle propagande pour
l'homosexualité était inadmissible auprès d'adolescents et a porté
plainte contre Thierry. Evidemment, l'ensemble du bureau de
l'association s'est solidarisé avec Thierry et a revendiqué la décision
de distribuer ces tracts aux lycéens, souvent désemparés lorsqu'ils
découvrent leur homosexualité. Il n'y avait évidemment aucune
pornographie, ni incitation de mineur à la débauche dans ce tract et la
partie adverse a jugé qu'il pouvait néanmoins "inciter à
l'homosexualité". Le procès attira plus de 150 sympathisants au
Tribunal de Caen, de nombreux politiques soutinrent l'association gay
et la presse relaya ce procès. Depuis la dépénalisation récente de
l'homosexualité, être homosexuel n'est plus un délit et Thierry fut
donc relaxé purement et simplement. Devant le ridicule des arguments
avancés, la honte avait, pour la première fois, changé de camp. Pour la
première fois aussi, une partie de la presse locale a couvert le procès
avec toutes les précautions nécessaires à destination de son lectorat
conservateur, sans s'indigner devant une décision favorable aux
homosexuels... Mais on a quand même pu lire dans "Liberté, le bonhomme
libre du Calvados" une conclusion qui laisse encore songeur : "Il est
tout aussi odieux de reprocher ses m½urs à un homosexuel que reprocher
sa jambe artificielle à un amputé, ses poumons nécrosés à un
tuberculeux ou son fauteuil roulant à un paraplégique. Mais on n'a
jamais vu les associations de paralysés ou de tuberculeux proposer à
des jeunes le bacille de Koch ou le virus de la poliomyélite, les
sociétés de mutilés militaires recruter sur le thème "engagez-vous", ou
les alcooliques anonymes faire campagne contre l'interdiction des
bistrots au voisinage des écoles et des lycées, parce qu'elle les prive
d'un supplément d'adhérents. Sur le fond, ce ne sont pas les libertés
des homosexuels qui sont en cause, mais les limites de ces libertés,
c'est-à-dire la liberté des autres, et notamment celle des parents de
ne pas admettre que leurs enfants mineurs soient incités à
l'homosexualité." Nous sommes en 1984.
A CAEN
LES BARS
- La Poterne
20 rue Porte au Berger
- L'Ascot Bar
route de Courseulles - Bernières sur Mer
- Le Paradis
12 rue d'Enfer
LES ASSOCIATIONS
- GLH de Caen
Le Bilboquet - 42 rue Ecuyère
::
LES
LIEUX DES ANNEES 80 A CAEN
Les
établissements commerciaux gay son rares
à Caen dans les années 80. Un bar de nuit draine les
homos de Caen : "La
Poterne", 20 rue Porte au Berger, dans le quartier
historique du Vaugueux, un des seuls épargné par les bombes de la
dernière guerre.
Sinon, à une quinzaine de km de la ville, il existe un bar pour les
touristes gay (durant l'été uniquement) : "l'Ascot bar", à
Bernières-sur-Mer.
A la fin des années 80, "le
Paradis", 12 rue d'Enfer, est aussi un bar fréquenté par
les homosexuels.
Concernant les lieux de drague extérieurs, peu de changement : en
sortant du quartier du Vaugueux, les allées autour du Châteaux
s'animent dès que la nuit tombe. Mais on peut aussi faire des
rencontres derrière l'église Saint Jean, à la gare SNCF, et au jardin
de la place Royale.
A HONFLEUR
LES DISCOTHEQUES
- Les Balladins
12 Place du Puits
LES RESTAURANTS
- La Lieutenance
place
Sainte Catherine
A DEAUVILLE
LES DISCOTHEQUES
- Le Mélody Club
13 rue Albert Fracusse
- Club 77 (Sun 7)
90
rue Eugène Colas
LES RESTAURANTS
- La Vallée d'Auge
3-5
Boulevard d'Hautpol - Trouville
::
LES
LIEUX DES ANNEES 80 DANS LE RESTE DE LA REGION CALVADOS
(14).
La ville à la mode auprès de la clientèle homosexuelle d'avant guerre
était incontestablement Cabourg. Marcel Proust y fait référence à
plusieurs reprises. Le Grand Hôtel était le rendez-vous de
l'intelligencia gay parisienne. Mais depuis les années 60, le centre de
gravité gay de la cote normande s'est déplacé à Deauville et à
Trouville.
Deauville-Trouville.
Deauville est considérée par beaucoup comme une ville un peu snob mais
aussi coincée alors que Trouville, juste à coté, est plus populaire.
La discothèque "le
Mélody Club", 13
rue Albert Fracasse attire les touristes de la station balnéaire de
Deauville au début des années 80. A la fin des années 80, c'est le "Club 77" qui
prend le relais au 90 rue Eugène Colas avec ses soirées gay du
dimanche. Il s'agit d'un complexe avec discothèque, piano-bar et
restaurant tenu par une figure célèbre de la région toujours caché
derrière ses lunettes fumées à la Karl Lagerfeld. Le Club 77 se
transformera en "Sun 7".
En 1988, La discothèque "Club
94" ouvre ses portes au 94 avenue de la République à
Deauville.
Juste à coté, à Trouville,
la drague se passe dans les toilettes juste derrière le Casino ou sur
la jetée qui mène au phare.
A Cabourg,
Fabrice Emaer, du Palace à Paris, souhaitait redonner sa vigueur perdue
à Cabourg. Il a ouvert "le
Palace Cabourg"
au début des années 80. Mais l'établissement n'a tenu qu'une seule
saison. Autre tentative, au milieu des années 80, le piano-bar du
Casino de Cabourg "Du
Coté de chez Swann"
a essayé d'organiser des soirées gaies le dimanche soir, hors saison.
Là aussi, l'expérience s'est arrêtée au bout de 5 dimanches. Cabourg
redeviendra une belle bourgeoise endormie.
A Pont l'Evêque, la discothèque "le
Transfert", route de Rouen est la boite préférée des
touristes homos de la région.
A Honfleur, la discothèque "Les
Balladins", 12 place du Puits, continue à animer la ville
et les gays ont aussi un grand plaisir à fréquenter le restaurant "la
Lieutenance" pour sa gastronomie et pour son accueil
sympathique.
Le WC du jardin public de Château
d'Oléron
est le lieu de drague de cette petite ville.
A Lisieux, ville religieuse par excellence, il existe une cellule de
l'association chrétienne et gay "David
et Jonathan".
Sinon, pour ceux qui ne sont pas étouffés par la morale religieuse, il
reste le jardin public, le WC de l'Hôtel de Ville, la gare SNCF ou la
tasse de la rue du Char.
Près de Bayeux, le magnifique "Château
de Goville" se propose d'accueillir les homos de passage
dans une ambiance gay pour le week-end. En centre ville de Bayeux, "la Symphonie", 28
rue Alain Chartier, a la préférence des lesbiennes.
Sur la côte, à Houlgate, le restaurant "la
Chevrière" 21
rue des Bains, est sympathisant.
A Ouistreham, la boite du Casino, "le
Retro Beach" est gayfriendly.
Les plages gay :
- La plage d'Auberville à Villers sur Mer. Naturiste.
- La Plage de la Redoute à Merville-Franceville
- La plage de Blonville, à 3km à l'Ouest de Deauville.
MANCHE
(50).
A Cherbourg, un bar gay a ouvert dans les années 80 : "Le Melody", 44 bis
rue Asselin.
Sinon, les rencontres se font sur la place Napoléon mais aussi à la
tasse du stade route d'Equeudreville.
A Saint Lô, on drague sur les remparts près de l'Eglise Notre Dame.
A Agon Coutainville, la pointe d'Agon, derrière le Cap est un lieu de
drague. "L'Hôtel
Moderne" dans le beau village de Barfleur est répertorié
dans les guides gay.
Les plages gay :
- La Plage "les Meuvaines" à Asnelles près de Vers sur Mer et
d'Arromanche.
- La Plage de Barneville Carteret "les Moitiers-d'Allonne". Naturisme.
- La Plage de Brehal. Naturisme.
- La plage de Vasteville (après le cap de la Hague).
- La plage de Breville près de Granville. Naturisme à coté du camp
militaire.
- La plage de Genets-Dragey (Sartilly). Naturisme.
ORNE
(61).
Le seul
établissement organisant des soirées
gay dans l'Orne est le night club du Casino de Bagnoles de
l'Orne, "Le Privé",
chaque mercredi à 22h. A proximité, à Messei, le restaurant "le Grand Cerf" accueille
aussi les touristes gay dans son hôtel. A Alençon, les
rencontres se
font au parc des Promenades (entrée rue Candie), dans les wc de la
place du Palais, face à la Poste, et derrière l'église Saint Léonard.
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- Les
archives, souvenirs personnels et témoignages recueillis par l'auteur
du site Hexagone Gay.
- Les guides Spartacus
- Les guides Incognito
- Les guides Gai Pied
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