Hexagone
Gay vous propose un petit voyage dans le passé des lieux gays bretons.
Région de marins, mais région aussi très religieuse, la Bretagne a
toujours connu une vie gay intense mais cachée. Si les villes
étudiantes comme Rennes ou touristiques comme Quimper ou Dinard ont
toujours offert des lieux de divertissements pour les gays, les ports
comme Brest ou Lorient offrent des possibilités de relations plus
viriles.
RENNES.
- Les
années 70 voient naître à Rennes une antenne locale du FHAR
(Front d'Action
Révolutionnaire) créé à Paris en 1971. Son existence est mentionnée
dans la revue "L'Antinorm" de nov-dec 1973. Le Fhar de Rennes
éditera sa propre revue à partir de 1977, "Le FHAR Breton".
Il se
réunit les mercredis et vendredis de 15h à 17h au local "Choisir", 13
rue Saint Michel à Rennes. Ce groupe local du FHAR va muter à partir de
1976 en GLH de
Rennes (Groupe de Libération Homosexuelle). Un de ses principaux
animateurs sera Gilles Barbedette, romancier et futur rédacteur à Gai
Pied. Les premières réunions du
GLH se déroulent au domicile de Gilles Barbedette et de son compagnon.
Deux librairies serviront tour à tour de boite postale : la
Librairie "La Dialectique sans peine", rue
Leperdit et à partir d'octobre 1978, la
librairie "Le Monde en Marche", 37 rue Vasselot. Par la suite, les
réunions se dérouleront à la MJC de la Paillette (dite
Rennes
Centre). L'association
est
créée en août 1978. LE GLH
organisera plusieurs manifestations d'envergure à Rennes à la fin des
années 70 (cf ci-dessous). Il édite également un journal : "Gay West"qui
est le journal des GLH de l'Ouest. Le premier numéro paraît en 1979. On
y trouve des infos sous forme de brèves, et l'actualité des
associations de l'Ouest. Le journal est imprimé à 400 exemplaires. Un
bulletin interne avec le compte-rendu des réunions est aussi édité à
partir de juin 1979 : "Ronéo
et Juiliette".
- La
première association gay de France, Arcadie,
crée des représentations dans de nombreuses villes de France dans le
courant des années 70. C'est le
20 avril 1975 qu'elle organise sa première réunion bretonne près de
Rennes au Restaurant Chantepie. Une centaine d'homophiles (c'est le
terme employé par l'association) se sont retrouvés autour d'un repas
présidé par le responsable national de l'association, André Baudry.
- "David
et Jonathan",
l'association gay chrétienne a aussi une représentation à Rennes dès
1975.
- En 1978, dans le plus pur style des canulars d'étudiants très prisés
depuis longtemps à Rennes, un groupuscule se sépare du GLH pour fonder
la "Mouvance Gouin Celte".
Au
delà de son coté très iconoclaste, c'est cette mouvance qui va être à
l'origine de la création de l'Association
pour la Diffusion de
l'Homosexualité en 1980, qui se substituera peu à peu au
GLH. Jacques
Ars en sera un des instigateurs, et restera une des figures du
militantisme homosexuel en Bretagne.
-
En 1979, ce sont les femmes du GLH qui, estimant que leur voix n'est
pas entendue, vont décider de constituer un groupe lesbien autonome. Le
Groupe
Lesbien (GL) sera
à l'origine de la première association lesbienne de la ville en 1982.
En mars 1979, une coordination régionale des groupes lesbiens de
l'Ouest rassemble des lesbiennes de Brest, Caen, Tours, Rennes et
Angers.
BREST.
Un GLH est
constitué à Brest à la fin des années 70. Son siège est abrité par le
librairie Graffiti, place Saint Louis.
En
1978, le GLH de Rennes organise le premier Festival de Cinéma
Homosexuel de la ville. La manifestation est organisée discrètement et
s'adresse au cercle restreint des homos de la région. Mais devant le
succès rencontré, il est décidé en 1979 d'organiser un véritable
festival homosexuel avec rencontres, débats, films, théâtre,
chansons et cela dans un lieu public de la ville, la MJC. On l'intitule
"Autres Paroles d'un Autre Désir". Ce
genre de
manifestation est ambitieux à une époque où la visibilité gay n'est pas
du tout acquise, surtout en province, surtout en Bretagne. Contre vents
et marées (nous sommes bien en Bretagne) les organisateurs ont réussi à
organiser ce Festival. La mairie socialiste, propriétaire de la MJC,
est assez réticente. Le maire déclare : "La tenue d'un festival
homosexuel est contraire aux objectifs socio-éducatifs d'une MJC, mais
nous ne voulons pas qu'une telle manifestation soit annulée." La
Préfecture, la Direction Départementale de la jeunesse et des Sports,
les associations
familiales s'empressent de monter une campagne de presse contre le
projet et de tendre toutes les embûches possibles. Le
ministre de la culture de l'époque, Michel d'Ornano, menace la MJC de
lui retirer son agrément si ce festival s'y tient. Pour contourner la
décision, un certain nombre de personnes, homos et hétéros décident
d'occuper la MJC, la dégageant ainsi de toute responsabilité.
Le
festival a eu lieu du 23 au 28 avril 1979 mais
devant les campagnes de presse évoquant son annulation ou des
problèmes de sécurité, très peu d'homos ont fait le déplacement. La
première journée a même été assez tendue, des hétérosexuels agressifs
et alcoolisés ayant accaparés les lieux. La manifestation s'est soldée
par un déficit de 5 000 F mais cet acte militant et courageux fut sans
prix pour une ville comme Rennes dont la frilosité religieuse était
encore dominante.
A RENNES
LES BARS
- Le Verlaine
rue Quineleu
LES DISCOTHEQUES
- Le Batchi
rue Vasselot
- Le Corsair
Piré sur Seiche
LES RESTAURANTS
- La Bonne Pâte
Rue Derval
LES ASSOCIATIONS
- Arcadie
- Groupe de Libération Homosexuel
c/o La
Dialectique sans peine
rue Leperdit
puis à partir de 1978 :
c/o Librairie le Monde en Marche
37 rue Vasselot.
::
LES ANNEES 70 A RENNES. Quelques rares
établissements gay font leur
apparition dans les années 70 à Rennes. "Le Verlaine"
est le bar gay de la ville. Il est 100 % homo et il est très difficile
de pouvoir y entrer. La porte est close et l'enseigne indique "club
privé". Mais la porte franchie une première fois s'ouvre ensuite plus
facilement. Le Verlaine fermant à 1h, les homos se retrouvent ensuite
dans la boite gay de la ville, "Le
Batchi". L'endroit est assez petit et de plein pied sur la
rue. A l'extérieur de la ville, la discothèque "Le Corsair", avec
sa clientèle mixte, propose des spectacles.
Quelques restaus ont aussi la préférence des gays : "L'Ebrèche" dans la
vieille ville et "La
Bonne Pâte" une crêperie de la rue Derval.
Les
Rennais sont à cette époque très adeptes des pissotières et la ville
n'en manque pas. Les principales étant celles du Square de la
Motte et sa tasse souterraine, celle du bout de la place des Lices
(coté rue de juillet) et
celle à coté de l'église Saint Etienne. Celle de la rue Toullier est
aussi très fréquentée même si on y a retrouvé un jour un homme
assassiné. Enfin la tasse du Boulevard Solférino à coté de la gare, pas
encore rénovée, a aussi ses adeptes.
A QUIMPER
LES DISCOTHEQUES
- La Chauve Souris
route de
Quimper
::
LES ANNEES 70 DANS LE RESTE DE LA BRETAGNE.
Quimper
(29) connaît déjà sa discothèque gay à une dizaine de km de la ville.
Le
club "La Chauve Souris"
est une des rares boites gay de Bretagne de cette époque.
Brest
(29) se dote d'une association locale.
Le
Groupe de Libération Homosexuelle de Brest (GLH)
voit le jour à la librairie "Graffiti" Place Saint Louis. Si le
quartier de
Recouvrance a depuis longtemps une réputation sulfureuse avec ses
nombreux bars de marins, les homos brestois ont l'habitude de se
retrouver Chez Loulou au "Bar
du Château". La drague se déroule au Jardin Kennedy, au
jardin devant la gare et au WC public de la place Saint Louis.
A Lorient (56), tout se passe à l'époque
sur la place Jules Ferry, sur le parking mais surtout dans la tasse
très fréquentée, y compris des marins. La Place Anatole Le Braz possède
aussi des WC très actifs mais le pompon revient aux WC de la place
d'Alsace Lorraine, avant qu'ils ne soient murés dans les années 80. Le
Parc du Syndicat d'Initiatives connaît également ses adeptes.
A Vannes (56), les Jardins de la Garenne et les WC sur le port sont les
endroits les plus fréquentés de la ville.
A Saint Brieuc (22), les WC situés à coté de la cathédrale s'animent
dès le soir venu. Le Jardin des Promenades et le Champ de Mars sont
également fréquentés par les homos.
A Dinan (22), les rencontres se déroulent dans les jardins du Château,
à Dinard (35) c'est la Promenade du Clair de Lune, à Saint Malo (35)
c'est le rempart entre les escaliers de la place Vaudray et les Jardins
des Cavaliers.
Lorient :
La tasse de la place
d'Alsace-Lorraine
Rennes :
La place des Lices coté rue de
Juillet
Rennes :
Tasse historique de la rue Toullier
Rennes :
Tasse souterraine du square de la Motte
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sélection Hexagone Gay :
- Les
archives, souvenirs personnels et
témoignages recueillis par l'auteur du site Hexagone Gay.
- Les guides Spartacus
- Les guides Incognito
- Les guides Gai Pied
- La revue Gai Pied
- La revue Gay West
- Les Archives du Centre LGBT de Paris Ile de France
- Informations, recherches et archives de Lydie sur la naissance des
premiers groupes militants à Rennes.
- Témoignage de Jean-Michel Rousseau sur la naissance du GLH de Rennes.
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