GAY
PRIDE PARIS 1985 :
Le CUARH (Comité d'Urgence anti-répression homosexuelle) cesse
définitivement d'organiser la gay pride de Paris en fédérant autour de
lui les associations. Plusieurs groupes
parisiens lui succèdent sous la coordination d'un "Collectif Libertés
pour nos Différences" qui est aussi le slogan officiel de la marche 85.
Ils vont avoir beaucoup de mal à se mettre d'accord pour établir un
cahier des revendications qui sera réduit au plus strict minimum. Ces
groupes sont constitués de quelques associations politiques, comme par
exemple "les Gais pour les Libertés" mais aussi un certain nombre
d'associations plus ou moins fictives dont le représentant est souvent
un des seuls adhérent.
Le
CUARH et le RHIF participeront néanmoins à la marche mais de façon
indépendante avec leur propre mot d'ordre et leur propre manifeste.
L'association de droite "Le Mouvement des Gais Libéraux" ne sera
pas représentée.
Les commerces communautaires commencent également à avoir une présence
plus visible notamment la discothèque le Haute Tension du groupe David
Girard qui, comme l'année précédente, apporte l'essentiel de
l'animation festive de la marche. Les associations de gauche dénoncent
cette "commercialisation"
de la marche, alors que David Girard leur reproche de ne pas savoir
transformer cette marche en événement festif. Cette cacophonie va être
préjudiciable à la marche 85 puisque la participation est une nouvelle
fois en baisse. Un peu plus d'un millier de participants défilent à
Paris, alors qu'ils sont 15 000 à Londres. Le journal Gay Pied en
annoncera 4 000 mais qualifiera la marche de "faillite du militantisme
homo". C'est regrettable, surtout à une époque où l'environnement
aurait
dû permettre une mobilisation : développement du Sida, fermeture de
nombreuses backrooms par la police, refus des Sénateurs d'étendre les
lois anti-racistes à la notion de m½urs... Seul l'association SOS
racisme abordera ce dernier thème avec son slogan "Touche pas à mes
m½urs".
Heureusement les autres manifestations qui vont ponctuer autour de la
marche les 10 jours
d'animations, du 13 au 22 juin, vont connaître un
plus grand succès. Conférences,
concours de la chanson gay, fêtes
et soirées, spectacles... Le CUARH organisera sa propre soirée à
la Mutualité avec la compagnie "Ch½ur Accord" et Joël Guilbaud.
ASSOCIATIONS REPRESENTEES :
Collectif Liberté pour nos Différences, GPL (les Gais Pour les
Libertés), CUARH, RHIF, SOS Racisme, Ch½ur Accord.
MEDIAS REPRESENTES :
Gai Pied
Gay
Pride 1985
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RESSOURCES
EXTERIEURES
::
Sources :
- Didier Eribon, Dictionnaire
des Cultures Gays et
Lesbiennes, Larousse, 2003
- Collectif, Dictionnaire
de l'Homophobie, Puf, 2003
- Christopher Miles, Arcadie, ou
l'impossible éden , La Revue h, n° 1, 1996.
- Georges Sidéris, Des folles de
Saint-Germain-des-prés au fléau social, in E. Benbassa et
J.-C. Attias, La Haine de soi, Bruxelles, Complexe, 2000.
- Julian Jackson, Arcadie : La vie
Homosexuelle en France, de l'après-guerre à la dépénalisation,
Ed. Autrement, Paris, 2009.
- Jacques Girard, Le Mouvement
homosexuel en France, 1945-1981, Syros, 1981.
- Scott Gunther, The Elastic
Closet: A History of Homosexualitiy in France -
Palgrave, Janvier 2009
- Jeffrey
Merrick, Michael Sibalis, Homosexuality
in French History and Culture, Editors.
- Oliviero Toscani, Gay Pride L'Histoire,
Sacali Edition, 2005
- Pierre Guénin, La
Gay Révolution, Cosmo Editions, 2006
- Frédéric Martel, Le
Rose et le Noir, les homosexuels en France depuis 1968, Editions
du Seuil, 1996
- Archives du Journal Gai Pied
SOMMAIRE DU DOSSIER
Histoire
des gay prides en France - Années 70 - 80 - 90 et 2000
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Les associations de gauche dénoncent
cette "commercialisation"
de la marche, alors que David Girard leur reproche de ne pas savoir
transformer cette marche en événement festif. Cette cacophonie va être
préjudiciable à la marche 85 puisque la participation est une nouvelle
fois en baisse. Un peu plus d'un millier de participants défilent à
Paris, alors qu'ils sont 15 000 à Londres. Le journal Gay Pied en
annoncera 4 000 mais qualifiera la marche de "faillite du militantisme
homo". C'est regrettable, surtout à une époque où l'environnement
aurait
dû permettre une mobilisation : développement du Sida, fermeture de
nombreuses backrooms par la police, refus des Sénateurs d'étendre les
lois anti-racistes à la notion de m½urs... Seul l'association SOS
racisme abordera ce dernier thème avec son slogan "Touche pas à mes
m½urs".
