Les
années 80, avec une explosion des établissements gay mais aussi avec
l'apparition du Sida, seront des années charnières pour les
homosexuels. A Toulouse, le mouvement associatif va connaître de
profondes mutations. Comme à Paris, les homos n'accepteront plus le
"racket" de quelques boites gays aux tarifs exorbitants, prix de leur
rencontres sécurisées. Mais contrairement à Paris, où les boites de la
rue Saint Anne vont disparaître au profit du Marais, à Toulouse, les
patrons de discothèques ont eu l'intelligence de faire évoluer leur
boite en même temps que les aspirations de leur clientèle. De nouveaux
bars et de nouvelles boites, plus démocratiques, ouvrent et les
anciennes adaptent leur prix et leurs horaires et mettent le mot "new"
devant leur nom.
TOULOUSE.
- Le
GLH (Groupe de Libération homosexuelle) créé au milieu
des années 70 à Toulouse va disparaître au début des années 80.
- Le message de David
& Jonathan,
devant le développement de l'épidémie de Sida va trouver un sens auprès
de nombreux gays qui vont privilégier les relations sentimentales avec
un seul partenaire plutôt que le "vagabondage sexuel", de plus en plus
montré du doigt par les médecins, comme une cause probable de la
propagation du virus chez les homosexuels.
- "Dialogues Homosexuels"
- Aides Toulouse.
L'association nationale de lutte contre le sida va créer une antenne
régionale à Toulouse en 1986.
- "Le Phare Toulousain" : 22
rue Danièle Casanova.
- Au début des
années 80, l'AECEF
(Association
d'Echange Culturel entre Femmes) est une association féminine qui anime
un local associatif la Gavine, et organise de nombreuses
manifestations pour les femmes.
- Association "Envol"
association lesbienne promotionnant les créations artistiques féminines.
-
En 1989, un autre collectif de femmes va se constituer. L'Association
pour la Promotion des Réalisations de Femmes est déclaré
officiellement
en janvier 89. Elle comprend une douzaine d'adhérentes. Elles vont
ouvrir un lieu associatif, le "Bagdam Cafée", bar, restaurant, lieu
d'exposition. Cette association va organiser de nombreuses fêtes sur
Toulouse qui rassembleront à chaque fois 150 femmes.
TOULOUSE.
Plusieurs
émissions de radio en direction des gays
profiteront de l'émergence des radios libres pour se faire entendre :
- Sur Radio FMR ((97,8 Mhz) : "Incubes
et succubes" le jeudi de 0h à 2h (1983-1984)
- Sur Interférence Radio (100 Mhz) : "Délires
poétiques"
de Muriel le mercredi de 22h à 24h
- Sur Canal Sud (88,6 Mhz) "Bande
à part" le vendredi de 23h15 à 1h15 (1983-1984)
- Sur Radio Occitanie (101,1 Mhz) : une émission de petites annonces le
dimanche de 1h30 à 2h.
ALBI.
- Sur RTN (93,4 Mhz) : "Fréquence
Gay, Y Y" le jeudi de 23h à 24h. (1984)
VILLENEUVE
SUR LOT.
- SOS 2000
A TOULOUSE
LES BARS
- Le Zanzibar
20 rue des
sept Troubadours
- L'Episode
3 rue des
Blanchers
- Le Galopin
rue de la
République
- Le Merlin
place Victor
Hugo
- Le Quinquina
26 rue Peyras
- Le Marco's Bar
31 rue de Stalingrad
LES RESTAURANTS
- Les Deux Frangins
16 rue Gambetta
- La Mendigotte (Le Méchant Loup)
19 place
Arnaud Bernard
- Le Titus
7 rue Larrey
- Le Dany Clips
9 place du
Pont Neuf
LES DISCOTHEQUES
- Le New Manhattan
11 rue des
gestes
-
Le New Shanghaï (Shangaï Express)
12 rue de la
Pomme
- Le Broadway
11 place du
Puits Clos
- Le NYC
83 allées
Charles-de-Fitte
- La Péniche
Canal de
Brienne, place Héracklès
LES SAUNAS
- Le Physic Club
8 rue
d'Aubuisson
- Le Président
38 rue
d'Alsace-Lorraine
- Le Calypso
16 rue Bayard
LES SEX-SHOPS
- Spartacus Gay
Video Shop
29 rue Héliot
LES ASSOCIATIONS
- GLH Toulouse
c/o Adèle 39/41 rue St Rome
- David & Jonathan Toulouse
- Dialogues
Homosexuels
- Le Phare
Toulousain
22 rue Danièle Casanova
- Aides Toulouse
- AECEF
(Association d'Echange Culturel Entre
Femmes)
La Gavine.
2 rue Joux Aigues
- Envol
- Association
pour la Promotion des
Réalisations de Femmes.
Bagdam Cafée
4 rue Delacroix
::
LES
LIEUX DES ANNEES 80 A TOULOUSE.
LES
BARS - LES DISCOTHEQUES
Incontestablement, c'est le Shangaï, qui devient "New Shangaï",
qui est le centre de la vie nocturne pour les gays toulousains des
années 80. Sur deux niveaux, il propose un bar, une
discothèque,
des spectacles et même une pièce sombre pour les rencontres plus
tactiles. Le rez-de-chaussée aura progressivement tendance à être plus
ouvert à une clientèle mélangée hétéro-homo alors que le sous-sol sera
plus masculin et gay. Le "New
Manhattan" (ex Manhatthan), bien que sans alcool,
accueille un public très jeune. "Le
Broadway" a
toujours la préférence des lesbiennes et organise néanmoins des
spectacles de travestis avec Roberta, les mardis et jeudis.
Quelques nouveaux bars font leur
apparition durant les années 80 mais auront une courte durée de vie : "L'Episode", 3 rue
des Blanchers, attire à cette époque les gays avant de changer
d'orientation. Particularité de l'établissement : on peut laisser sa
petite annonce près du bar. "Le
Galopin", rue de la République accueille filles et
garçons, gay et hétéros. "Le
Merlin",
place Victor Hugo est plutôt le lieu de prédilection des
travestis. Si ces bars ne dureront que peu de temps, il n'en est pas de
même pour : "Le
Zanzibar",
20 rue des 7 Troubadours, qui sera l'incontournable des débuts de
soirées durant de nombreuses années. L'ambiance
est très masculine,
les
prix abordables et on peut même danser sur une petite piste.
L'établissement diffuse des vidéos un peu chaudes. "Le Quinquina"
va ouvrir au 26 rue Peyras à l'angle de la rue des Tourneurs. Ce tout
petit bar ouvre dès midi et attire une clientèle plutôt mélangée homos
et hétéros. En 1989, Jean-Pierre et Marc ouvrent le "Marco's Bar", 31
rue de Stalingrad. Ce bar ouvre dès 8h du matin et accueille les gay à
toute heure de la journée jusque 23h.
Coté
clubs, "la Péniche"accueille
les homos à son bord sur le canal de Brienne. Les mardis sont plutôt
réservés aux filles et les dimanches aux mecs. Une nouvelle boîte ouvre
de l'autre
coté de la Garonne, 83 allées Charles-de-Fitte : "Le N.Y.C"
séduit une clientèle plutôt virile et cuir à l'image des nouvelles
boites parisiennes. Les consommations y sont à un prix abordable et
l'endroit est évidemment doté
d'une backroom.
Les filles ont aussi leurs lieux exclusifs : "La Gavine",
2 rue Joux Aigues, est un café associatif de femmes autogéré par des
femmes. Elles y organisent, rencontres, débats, fêtes. L'endroit
fonctionnera avec une belle constance durant toutes les années 80. Mais
en 1989, un autre groupe ouvrira un local plus lesbien que féministe,
le "Bagdam Cafée",
4 rue
Delacroix. Ce café lesbien traversera les années 90 et fermera en 1999.
Mais son association gérante lui survivra, avec d'autres missions.
LES
RESTAURANTS
Quelques restaurants Toulousains sont très populaires auprès des gays :
"Les
Frangins", 16 rue Gambetta, "La
Mendigotte" de
Michel Roux, 19 place Arnaud Bernard, "le
Titus", 7 rue
Larrey, dirigé par "Poupette" bien connue des gays toulousains, "Le Dany Clips", 9
place du Pont Neuf, où toutes les stars de passage à Toulouse ont fait
une étape.
LES
SAUNAS.
Les saunas ont supplanté définitivement les cinémas cochons. "Le Président", 36
rue d'Alsace Lorraine, et le "Physic
Club", 14 rue d'Aubuisson attirent les amateurs de
transpiration. Un sex-shop 100 % gay ouvre au 29 rue Héliot : "le Spartacus Gay Video Shop". A la fin des années 80, le sauna "Le Calypso" ouvre
au fond d'un porche de la rue Bayard.
LES
LIEUX DE RENCONTRES EN EXTERIEUR
Si les vespasiennes de la ville (Parc Grand rond, Allée Roosevelt,
place Saint Aubin...) ont de moins en moins de succès et vont peu à peu
disparaître, la drague en plein air a encore de nombreux adeptes à
Toulouse dans les années 80. Comme dans beaucoup de villes, les quais
du fleuve n'attirent pas que les moustiques. Et si l'on fait attention
à ne pas se faire piquer, la Garonne est très accueillante à Toulouse.
La Prairie des Filtres sur la rive gauche est la plus populaire. On y
trouve quelques prostitués sur le cours Dillon qui la borde, mais le
gazon et les buissons attirent les amateurs d'air pur le soir. De
l'autre coté, le quai de la Dorade a aussi ses adeptes. L'Ile du Ramier
(Parc Fauchet) marche bien l'après-midi. Plus loin, à 10 km de
Toulouse, on peut faire des rencontres à la Croix Falgarde, toujours en
bord de Garonne. Comme dans beaucoup de villes du Sud, à Toulouse on
aime se retrouver le soir à la fraîche sur les places et dans les rues.
Contrairement aux villes du Nord dont les places ne sont fréquentées
que par les homos la nuit, à Toulouse, toute la ville s'y retrouve, et
si l'on sait faire le tri, la drague n'y est pas plus difficile
qu'ailleurs. La Place Wilson et ses bancs attirent à l'époque pas mal
de marginaux et d'amateurs de fumette, mais les gays y ont aussi leurs
habitudes. Il en est exactement de même du square de Gaulle derrière la
mairie. Sinon, on tapine aussi devant la gare et les amateur de jeunes
étudiant ont pris, eux, l'habitude de draguer au Mirail, autour de la
tasse à coté de l'Amphi IV ou de la fac de géographie. Enfin, pour être
un peu en dehors de l'activité de la ville, le jardin des plantes a ses
amateurs l'après-midi.
::
LES
LIEUX DES ANNEES 80 DANS LE RESTE DE LA REGION MIDI-PYRENES ARIEGE
(09)
A Foix, on drague derrière la poste et à Pamiers sur l'Esplanade de
Millane. Pour compléter le parcours gay de ce département sauvage, les
WC du bord de l'Ariège à Tarascon-sur-Ariège sont très accueillants.
AVEYRON
(12)
A Millau, les rencontres se font au Marché Couvert ou dans les WC du
vieux pont du Tarn.
A Rodez, les WC de la MJC, du Tribunal ou du parking des bus sont les
plus courus. Le restaurant "Le
Baroque" 5 bd Belle-Isle est gay-friendly.
HAUTE-GARONNE
(31)
Point de salut en dehors de Toulouse, à part peut-être le vieux pont de
Blagnac où on peut parfois y faire des rencontres.
GERS
(32)
A Auch, le seul lieu de drague est le WC du Jardin Quentin Ortholan.
A Eauze,
les amateurs de beaux légumes se retrouvent aux WC du marché aux
légumes ou dans la parc Beaulieu.
LOT
(46)
A Cahors, on drague dans les WC du parking du Prisunic, et ceux de la
salle des fêtes mais aussi sur le parking Gambetta.
A Figeac, les rives du Célé et leurs toilettes continuent à avoir du
succès.
HAUTES-PYRENES
(65)
A Tarbes, le jardin Massey, coté musée (le jour) et la place au Bois
(la
nuit) assurent une activité 24h sur 24. Mais ce dernier lieu va
peu-à-peu être déserté. Au début des années 80, il existe un petit bar
de marginaux à Tarbes : "Le
Perroquet".
L'établissement accueille les homos, les punk, les rockers mais aussi
des consommateurs de substances interdites, ce qui lui vaudra d'être
fermé en 1986. Un autre bar, pas spécifiquement gay a aussi
leur
préférence, "le Français",
rue Brauhauban, où l'on se retrouve en terrasse avant d'aller au
restaurant. Et le restaurant préféré des gays est "la
Braisière" 22
avenue Bertrand-Barère, tenu par des patrons homosexuels. Concernant le
clubbing, au début des années 80, les gays tarbais sont condamnés à se
rendre à Pau ou à Toulouse. Puis le "Gibus",
complexe avec bar, discothèque et sauna, va les accueillir les samedis
et dimanches, à Jullian entre Tarbes et Lourdes.
A Lourdes, il y a quelque fois des apparitions pas très catholiques
dans les wc de l'esplanade.
TARN
(81)
A Albi, le "Sun Club",
route de
Castries à Labastide-Denat, éclaire les soirées gay de la
région
du début des années 80. En ville, les rencontres se font sous le porche
à coté de la Cathédrale, dans le souterrain du Carrefour du bout du
pont, à l'extrémité de l'Avenue de Strasbourg ou encore sur la place
des prisons.
A Castres, les Jardins de l'Evêché sont accueillants ainsi que le
Centre Culturel.
A Lavaur, un restaurant sympathisant accueilles les gays et lesbiennes
: "L'Odyssée",
place du Vieux Marché.
TARN-ET-GARONNE
(82)
A Montauban, le jardin public du centre ville est le point de
rendez-vous des homos de la ville.
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