Dans
les années 70, Saint Tropez et Cannes sont les villes les plus gay de
France après Paris. On y trouve d'ailleurs le tout Paris durant la
saison estivale. Marseille et Nice ne seront pas en reste et aligneront
aussi les établissements gay. Seules les lesbiennes ne bénéficient pas
d'une grande visibilité dans cette région restée très macho, y compris
dans le milieu gay.
MARSEILLE.
- Arcadie
Marseille est une des premières antenne régionale a être
créée par ce mouvement homosexuel national au début des années 70.
Du 22 au 23 novembre 1975, Arcadie tient son premier congrès national
décentralisé à Marseille sous la Présidence de Catherine Valabregue.
Thème du Congrès : "Etre homophile en France en 1975".
- Le FHAR (Front
Homosexuel d'Action Révolutionnaire), créé à Paris en mars 1971 aura
une antenne à Marseille, à la même époque.
- Sexpol : Groupe éphémère
pour la libération des sexualité qui a lancé la revue Sexpol.
- David et Jonathan,
groupe
homosexuel et chrétien créé en 1972 à Paris, aura dès 1973 une antenne
à Marseille. Il sera composé de 15 membres (dont un prêtre orthodoxe et
un prête catholique).
- Le GLH (Groupe de
Libération Homosexuelle) : Créé
en 1974 par quelques militants comme Jacques Fortin, Michel Richardot
et Jean Rossignol, il succède au FHAR et prend une existence officielle
en novembre 1976. Il
est abrité dans les locaux du journal alternatif "la Criée". En 1977,
il joue la carte de la provocation pour les municipales de mars en
diffusant un tract intitulé : "Nous sommes tous des enculés, et vous ?".
Lorsque le GLH dépose ses statuts d'association 1901, c'est sous
l'énigmatique sigle "CORPS",
que l'on trouvera fréquemment accolé à son nom. CORPS signifie "Centre
Ouvert de Recherche Populaire sur la Sexualité." En 1978, le GLH
organise le premier festival de
cinéma homo de la ville : "Silence, on parle".A
ce moment le GLH s’installe dans un local situé au 41 rue de la Palud
en centre-ville. En 1979, il sera à l'origine du premier grand
rassemblement des associations homosexuelles françaises à
Marseille (cf ci-dessous). LE GLH entretiendra toujours de bonnes
relations avec la municipalité de Gaston Deferre. Son épouse,
l'écrivaine Edmonde Charles-Roux, qui défendra la cause homosexuelle
dans ses écrits et ses engagements, sera aussi un soutien sans faille à
l'expression homosexuelle à Marseille. La mairie mettra à la
disposition du GLH une salle pour ses soirées et l'association sera
régulièrement invitée aux divers salons associatifs.
NICE.
- L'association nationale
Arcadie a aussi son antenne niçoise.
- Au début des années 70, un Front
Homosexuel d'Action Révolutionnaire
(FHAR) est constitué à Nice comme à Paris. Il éditera un
journal local :
"Le Doigt au Cul" et se transformera en GLH (Groupe de
Libération Homosexuelle). Jean Le Bitoux, le futur fondateur du
journal Gai Pied fait partie des militants de la première heure à Nice.
- Un groupe "David et
Jonathan" sera constitué à Nice en avril 1976.
AIX-EN-PROVENCE.
- Un GLH ( Groupe de
Libération Homosexuelle)
succède à l'antenne locale du FHAR d'Aix en Provence en 1976. Il est
créé à l'initiative de Patrick Cardon. Il sera à
l'origine de nombreuses initiatives jusqu'au milieu des années 80.
AVIGNON.
- Un GLH (Groupe de
Libération Homosexuelle) est créé en Avignon.
:: 1979 : PREMIERE UNIVERSITE D'ETE
HOMOSEXUELLE
(UEH) A MARSEILLE ET FONDATION DU CUARH.
En 1979, un
événement fondateur pour la communauté gay se déroule à Marseille.
L'ensemble des groupes homosexuels français issus des mouvements
révolutionnaires du début des années 70 se retrouvent à Marseille avec
d'autres associations comme David & Jonathan (homosexuels
chrétiens), le Beit Haverim (homosexuels juifs), le Centre du Christ
Libérateur (homosexuels protestants), le Mouvement d'Information et
d'Expression des Lesbiennes (MIEL) et quelques autres. C'est la
naissance de la première Université d'Eté Homosexuelle (UEH) qui décide
la création d'une Fédération qui regroupera l'ensemble des mouvements
gays français. 400 militants se retrouvent à Marseille. Le CUARH est né
: Comité d'Urgence Anti Répression
Homosexuelle.
Billet
d'entré du Gala donné lors de l'UEH de 1979
(Archives Jean-Michel Rousseau)
Affiche de l'UEH de 1979
Le CUARH se fixe des objectifs
politiques : faire évoluer
la législation discriminatoire contre les homosexuels et apporter une
aide juridique aux homos qui en ont besoin. A cette époque, l'article
331 alinéas 2 fixe encore l'âge de la majorité sexuelle à 18 ans pour
les homos alors qu'il est à 15 ans pour les hétéros. Le CUARH sera à
l'origine d'un grand nombre des revendications qui seront martelées
dans les décennies qui vont suivre et qui seront reconnues les unes
après les autres...
Cette première Université d'Eté Homosexuelle de Marseille sera suivie
d'un rassemblement de tous les militants en haut des marches de la gare
Saint-Charles, derrière les présidents des nombreuses associations et
de quelques écrivains engagés comme Yves Navarre, Dominique Fernandez
ou Daniel Guérin. Ce rassemblement public peut être considéré comme la
première manifestation de visibilité homo de la cité phocéenne.
1979 :
Marches de la gare Saint Charles. Première manifestation de
visibilité gay et lesbienne dans les rues de Marseille à l'occasion des
UEH.
A
SAINT-TROPEZ
LES BARS
- L'Interlude
- Le Bar International
Quai Sufrene
- Le Cocotier
rue Petit
Saint Jean
- L'Epi Plage
- Le Piano Bar
3 rue du Général Allard
LES DISCOTHEQUES
- Le Pigeonnier
11 rue de la
Ponche
- Le Stéréo
6 rue du Puit
LES RESTAURANTS
- Le Gli-glines
7 rue du Chemin
- La Cougorde
5 rue de
l'Eglise
- Chez Fuchs
7 rue des Commerçants
- Le Cocotier
9 rue du Petit St Jean
- Le Coté Jardin
Rue des Tisserands
- Le Madras
rue Henri Seillon
LES SAUNAS
- Sauna Club 55
Rue Saint Jean
::
SAINT
TROPEZ DANS LES ANNEES 70.
Au début
des années 70, on peut considérer que la vie
gay à Saint-Tropez
est à son apogée. La ville a acquis une réputation mondiale dans ce
domaine. On y retrouve toujours autant de parisiens et St Trop est
devenu le quartier d'été de la rue Sainte-Anne de Paris. Les deux
locomotives de la nuit gay tropézienne restent les discothèques "le Pigeonnier" (qui
a retrouvé son nom) et "le
Stéréo".
L'entrée y est très sélectionnée et les tarifs prohibitifs comme à
Paris. Cela n'empêche pas toute la jeunesse de l'époque de s'y
retrouver. D'autres établissements, plus modestes mais aussi plus
démocratiques voient le jour dans les années 70 : "Le Bar International", "Le Cocotier", "le "Piano bar" ou "L'interlude".
Des restaurants comme "la
Cougorde" ou la version tropézienne du "Gli-glines" ne
dépaysent pas trop les parisiens. On peut aussi citer "le Madras", rue Henri Seillon, "le Cocotier", 9 rue du Petit Saint
Jean, "le Coté Jardin", rue des
Tisserands, "Chez Fuchs", rue
des Commerçants. Saint Tropez se dote même d'un sauna
avec l'ouverture du "Sauna
Club 55". Sur le port, c'est la terrasse du "Gorille" qui a la
préférence des gays. Si les
gendarmes et les nudistes ont fait les
riches
heures des films fantaisistes des années 60, dans les années 70, cette
pratique se développe de plus en plus sur les plages de Pampelonne où
la
police se contente maintenant de tolérer et de contenir le phénomène.
On trouve aussi des nudistes sur "l'Acqua
Plage", la préférée des gays,
avant "Tahiti Plage".
En 1978, "Tahiti Plage" est d'ailleurs rachetée par Nano, figure de la
nuit, qui reprendra aussi en 1979 "l'Epi
Plage" où il ouvrira un restaurant et un bar de nuit.
La drague extérieure n'a pas été contenue à la
jetée et déborde maintenant sur le port où les regards se croisent. Le
Phare et la Citadelle restent aussi propices à la
rencontre. Mais la fin des années 70 voit cette belle ambiance se
dégrader peu à peu. Les loubards, attirés par les touristes fortunés
commencent à agresser les homos sur les lieux de drague. Les
commerçants, profitant d'une clientèle gay au pouvoir d'achat
confortable, font grimper les prix et baisser la qualité de leurs
prestations. La rumeur du coté "has been" de Saint Trop commence à
courir dans la communauté gay. C'est le début de la fin pour celle qui
fut une des capitales gay de la France.
A CANNES
LES BARS
- Le Noailles
6 rue d'Antibes
- Le Festival
La Croisette
- Le Zanzibar
85 rue Félix
Faure
- Le Bar Basque
14 rue Macé
LES DISCOTHEQUES
- La Mendigotte
2 rue du Suquet
- Le Crazy Girl (Gay Boy)
7 rue
Rouguières
- Le Charleston Club
5 rue
Lafontaine
- Le Busby's (le Privé)
22 rue Jean
Macé
- Le Roxy
10
rue Teissière
LES RESTAURANTS
- Le Rescator
7 rue Maréchal
Joffre
- Le Chandelier
6 rue Tony
Allard
- Le Mistralet (L'Olivier)
9 rue
Rouguières
- Jean-Jacques Garé
16 rue des
Frères Pradignac
- La Mer
rue d'Antibes
- Le 13
13 rue Périssol
- Le Souléou
16 Boulevard Jean Hibert
- L'Arche de Noé
16 rue des Fréres Pradignac
::
CANNES
DANS LES ANNEES 70.
LES
BARS - LES DISCOTHEQUES.
Si les terrasses du "Noailles",
rue d'Antibes, ou du "Festival",
sur la Croisette, sont les endroits à la mode où il faut être vu, "Le Zanzibar"
reste le bar gay le plus populaire de la ville. Ses magnifiques
fresques
peintes au dessus du bar avec de beaux marins sont
connues à travers l'Europe. En été, l'endroit est trop petit pour
contenir tout le monde et la clientèle déborde sur la rue, ce qui était
assez rare pour les bars gay de cette époque, plutôt confinés dans des
caves et barricadés derrière de lourdes portes surveillées. L'ambiance
du Zanzibar préfigure déjà en quelque sorte ce que sera le Marais à
Paris une vingtaine d'années plus tard. D'ailleurs cette ambiance de
liberté sexuelle et de visibilité gay est générale à Cannes dans les
années 70 plus que partout ailleurs en France et même, plus qu'à Paris.
Un autre bar concurrence, depuis, le Zanzi Bar, c'est le "Bar Basque",
rue Macé. Ce bar a été inauguré en 1936. Là aussi, les portes sont
grandes ouvertes et on se bouscule
dans cet endroit minuscule. Comme à Saint Tropez, c'est la clientèle
parisienne qui fait vivre les établissements gay durant l'été. "Les 3
cloches", le bar américain célèbre des années 60 continue à avoir ses
adeptes et continue à créer une ambiance très gay dans cette rue des
Fréres Pradignac. D'autres établissements naissent encore à Cannes à
cette
époque : "Le Crazy Girl",
rue
Rougières, qui comme son nom ne l'indique pas n'est pas un bar de
filles mais un cabaret de travestis. Il trouvera ensuite un nom plus
approprié, "Le Gay Boy".
"Le
Charleston Club" propose piste de danse et spectacle,
comme "le Roxy",
rue Teissère.
Comme le Palace à Paris, qui a réussi le mix homo-hétéro, Cannes a
aussi, à la fin des années 70, sa boite mythique synonyme de fêtes et
de
délire : "Le Busby's",
rue Macé, accueillera toutes la jeunesse touristique de la Côte d'Azur,
gays, lesbiennes, hétéros, bis.
L'endroit s'appellera quelque temps "le
Privé" mais restera le temple de la musique disco et des
grands tubes de dance music.
LES
HOTELS - LES RESTAURANTS.
De nombreux hôtels affichent leur caractère "gay friendly" comme le "Little Palace"
et il n'est plus possible de répertorier tous les restaurants qui font
les yeux doux à cette clientèle sans être pour autant 100 % gay. On
notera quelques adresses qui resteront dans les mémoires : "Le Rescator", rue
Maréchal Joffre, "Le
Chandelier", rue Tony Allard, "Le
Mistralet", rue
Rouguière, "le 13",
13 rue Perissol, "la
Mer" rue d'Antibes et Jean-Jacques
Garé qui reprendra une enseigne connue de la rue des Frères
Pradignac, "l'Arche de Noé",
en lui donnant son nom...
Enfin s'il est facile de dîner très tard à Cannes, une adresse propose
un accueil toute la nuit jusqu'au matin : "La Taverne Sicilienne" sur le quai.
LES
LIEUX DE RENCONTRE EN EXTERIEUR.
Enfin
cette ambiance de liberté et de quiétude pour les gays se
retrouvera aussi lors des douces soirées d'été sur la Croisette.
Impossible pour un beau garçon de s'y asseoir sur un banc sans être
accosté en moins d'un quart d'heure. Autrement, la drague plus chaude
se passe au phare sur le port, place Frédéric Mistral, au Parc du
Casino, ou dans les toilettes publiques de la place de l'Etang, de la
gare ou de la rue Louis Blanc.
La Plage l'Ondine, sur la Croisette, continue à être la préférée
des gays. Elle offre, en outre, un restaurant de plage.
A l'époque, beaucoup de gays prennent le bateau pour
l'Ile Sainte
Marguerite qui offre une crique sympathique à l'autre bout de l'île
mais
surtout, autour de l'allée des Myrtes, un labyrinthe de sentiers au
milieu d'une végétation méditerranéenne. Les amateurs d'amours sur fond
de chant des cigales sont comblés.
A NICE
LES BARS
- Le Chat Noir
24 Cours Saleya
- Le Gargamelle
rue Alexandre
Mari
- Le Charlot
- 8 rue Saint
François de Paule
- Le Rusca
2 rue Rusca
- L'ascenseur
18 bis rue
Emmanuel Philibert
LES DISCOTHEQUES
- L'Eléphant Blanc
10 rue Ségurane
- La Calèche
9 passage
Emile Négrin
- Le Blue Boy
9 rue Spineta
LES RESTAURANTS
- Le Marsoin
2 rue Saint Vincent de Paul
- Le Grillon
14 rue Halevy
- Le Démodé
18 rue Benoît Bunico
LES SAUNAS
- Le Hammam du Château
17 rue des Ponchettes
- Le Sauna des Platanes
5 rue Foncet
- Le Nicaea
7 boulevard St Roch
- Le 7
7 rue Foncet
LES CINEMAS
- Le Rex
3 rue Paganini
LES ASSOCIATIONS
- GLH Nice
c/o Librairie
"Le Temps des Cerises"
50 boulevard de la Madeleine
- Arcadie
- David et
Jonathan
::
NICE
DANS LES ANNEES 70.
Contrairement à Cannes, très ouverte aux gays (l'expression
gay-friendly n'existe pas encore dans les années 70), Nice a la
réputation d'être une ville difficile. L'insécurité règne sur les lieux
de drague extérieurs, les meurtres d'homosexuels y sont nombreux, et
comme les homosexuels attirent les loubards, ils sont considérés comme
nuisibles. La police leur fait la chasse en multipliant les contrôles
d'identité, les intimidations, les fichages, les rafles et gardes à vue
humiliantes. On pourrait penser que leurs seuls refuges sont les
établissements commerciaux, mais là aussi, la municipalité multiplie
les tracas administratifs, les contrôles d'identité, les menaces de
fermeture. Bref, s'il reste souvent dans la mémoire collective gay, une
image idyllique de la Côte d'Azur dans les années 70, elle est à
modérer, car le paradis pouvait subitement devenir l'enfer au gré des
circonstances.
LES
BARS - LES DISCOTHEQUES.
"Le Chat
Noir",
sur le Cours Saleya, reste le bar gay le plus populaire de la ville, on
y mange aussi très bien sur la terrasse. Mais un concurrent, "Le Charlot",
rue Saint François de Paule attire aussi les gays de la ville ou de
passage. A deux pas du Cours Saleya, ce bar plus fermé et plus cosy
sera durant de nombreuses années le bar gay de la ville. D'autres
établissements, comme "le
Gargamelle", rue Alexandre Mari, ou "l'Eléphant Blanc"
qui, lui, propose aussi une petite piste de danse, complètent le
parcours gay de la ville du début des années 70.
Dans la deuxième
moité des années 70, la vie
gay explose à Nice. "La
Calèche",
nichée dans la petite rue du passage Négrin en plein centre ville, est
la boite à la mode où on peut entendre tous les tubes disco de
l'époque. Mais une autre discothèque fait son apparition aussi à
l'époque : "Le Blue Boy"
ouvre
rue Spineta. Cet établissement deviendra une des institutions gay de
Nice puisque 30 ans plus tard, il sera toujours présent. A cette
époque, il joue la carte "cuir et uniforme" et clientèle mure mais sera
plus ouvert à la jeunesse au fur et à mesure de sa maturité. Coté bar,
c’est le quartier du port qui est en pointe : "Le Rusca" ouvert
depuis les années 60 dans la rue du même nom et "l’Ascenseur" dont
la porte d'entrée est une porte d'ascenseur, ouvre, lui, rue Emmanuel
Philibert. Dès le début, ce bar se veut lui aussi un bar cuir à
l'ambiance virile.
LES
AUTRES ETABLISSEMENTS GAY.
Un cinéma porno
attire aussi les homos dans
les années 70. "Le
Rex" est
situé 3 rue Paganini et présente une caractéristique rare pour
l'époque, il projette des films pornos gay. Il faut bien noter que
partout en France, même à Paris, les homos ont l'habitude de draguer
dans des cinémas pornos, mais on leur projette habituellement des films
hétéros pour sauver l'honneur. Le Rex ira jusqu'au bout de son
engagement en changeant de nom en 1979 : Il s'appellera désormais "le Club Vidéo Gay"
et sera géré par une association.
Dans les années 70, plusieurs saunas sauna gay font leur apparition à
Nice : "le Hammam du Château",
17 rue des Ponchettes (quai des Etats-Unis), "le Sauna des Platanes", 5 rue
Foncet, "le Nicaea", 7
boulevard Saint Roch et le dernier à faire son apparition en 1979 : "Le Sept", 7 rue Foncet, qui
deviendra une institution niçoise.
Coté restau, à part "l'Incognito",
21 bd de Stalingrad, fréquenté par les "leather boys", la plupart des
établissements sont mixtes. On peut citer, "le Marsouin", 2 rue St François de
Paul, "le Démodé", dans la
vieille ville, rue Benoît Bunico, "le
Grillon", 14 rue Halévy ou "La
Corvette", 9 rue Antoine Gauthier.
Les lesbiennes n'ont à cette époque aucun établissement officiel pour
se rencontrer à Nice.
LES LIEUX DE
RENCONTRE
EN EXTERIEUR.
La drague
continue dans les
parcs (du Château, Albert 1 ou Gustav V) mais aussi sur la place
Wilson. Quelques toilettes publiques, comme dans toutes les villes,
sont assez fréquentées à toute heure du jour ou de la nuit : Sur les
quais de la gare, et dans le Parc Gustav V. Enfin une plage située au
bas des rochers du Cap de Nice voit affluer à la belle saison des
nudistes gays alors que c'est totalement réprimé à Nice.
A
MARSEILLE
LES BARS
- Chez Clairette
7 rue Curiol
- Le Dominos
5 rue de la
Tour
- L'Eros Club
- 12 rue
Fortia
- Le Mistral
8 rue Curiol
- Le Paradou
2 rue Saint
Saens
- Le Chambord
5 rue Haxo
- Le 1900
30 boulevard
d'Athène
LES DISCOTHEQUES
- Le Cancan
3 rue Sénac
- La Mare aux Diables
Plan de Cuques
LES
SAUNAS
- Le Sauna Finlandais Masculin (le Dragon)
43 rue Dragon
- Le Sauna Club
117 La
Canebière
- Le Palmarium
20 rue Sénac
- Le Relax Men
17 cours Julien
- Le Longchamps (Le Consolat)
45 rue Consolat
LES
CINEMAS
- L'Etoile
19 boulevard
Dugommier
- Le Raimu
La Canebière
LES ASSOCIATIONS
- GLH Marseille
c/o La Criée
39 allée Gambetta
puis :
41 rue de la Palud
- Arcadie
Marseille
- David et
Jonathan
- Club Cuir FSMC
::
MARSEILLE
DANS LES ANNEES 70.
Plus
qu'ailleurs, les lieux gays de Marseille sont toujours restés très
secrets et réservés aux seuls initiés. Il était impossible pour un
touriste gay de les trouver, car ils ne faisaient aucune publicité, ne
figuraient dans aucun guide et ne possédaient aucune enseigne
extérieure. Pourtant, dans les années 70, les établissements gay de la
ville font en quelque sorte leur coming out. Il faut dire que
l'homosexualité comme dans tous les villes méditerranéennes y est très
répandue, mais sans jamais dire son nom. Les garçons sont plutôt
bisexuels et se rencontrent facilement dans la vie de tous les jours,
sans avoir besoin d'endroits spécialisés. Leurs relations avec d'autres
hommes ne les empêchent pas d'avoir une femme et des enfants et une vie
de famille tout-à-fait classique.
LES
BARS - LES DISCOTHEQUES.
Les bars de la ville se concentrent dans un périmètre assez restreint à
proximité de la Canebière et réputé pour ses rues de prostitution : "Chez Clairette", "Le Dominos", "Le Mistral", "Le Paradou", "L'Eros Club", "Le Chambord".
Quelques uns de ces établissements, parfois anciens, sont fréquentés
par les tapins du quartier, entre deux clients glanés sur le trottoir.
"Le 1900",
petit bar gay est créé aussi en 1978 par celui qui sera le roi des
nuits gay à Marseille, Michel Piacenza, qui sera plus tard à l'origine
de la discothèque le MP à Aix-en-Provence, du MP Bar à Marseille (1992)
du MP Sauna (1995) et de la reprise en 1991 de la seule boite gay du
centre
ville qu'il appelle le "New Cancan". Mais dans les années 70, ce
dernier endroit s'appelle encore "le
Cancan"
et
il draine toute la jeunesse homo de Marseille et des
environs.
Cette discothèque deviendra la boite mythique des années 70 et 80 avant
sa fermeture à la fin des années 80 et sa reprise par Michel Piacenza.
Pour l'heure, il est tenu par Alice Guerini, un nom bien connu du
"milieu" marseillais, puisqu'elle n'est autre que la veuve du parrain
marseillais assassiné dans les années 60. Les spectacles de travestis
burlesques sont présentés par Gille d'Argent et les "Crazy Love".
"La
Mare au Diable",
l'autre discothèque de Marseille, créée en 1961, deviendra par la suite
beaucoup plus soft, mais dans les
années 70, elle a un
dress-code cuir. L'établissement est situé dans une propriété à
quelques km de Marseille.
LES
AUTRES ETABLISSEMENTS GAY.
Marseille est dotée aussi
dès le début des années 70 de plusieurs saunas gay : Le "Sauna Finlandais Masculin" (qui
deviendra "le Dragon"),
situé à l'angle de la rue du Dragon et de la rue Paradis. Le "Sauna Club"
sur la Canebière, du "Relax Men"
sur le Cours Julien, le "Sauna
Longchamps" qui deviendra "le
Sauna Le Consolat" et le "Palmarium"
rue Sénac, très beau et grand sauna, permettent des rencontres très
chaudes et sécurisées.
Plusieurs cinémas permettent aussi des occasions de rencontres pour les
homosexuels marseillais : "L'Etoile",
boulevard Dugommier, "le Festival",
26 quai Saint Pierre sur le Vieux Port et "le
Raimu" sur la Canebière.
On note aussi la présence à Marseille de plusieurs
sex-shops spécialisés dans la littérature porno homo et qui offrent des
occasions de rencontres dans leurs cabines privées : Le Sexashop rue
Corneille et le Sex à Shop sur la Canebière.
Marseille dans les années 70 est aussi la ville la plus "cuir" de
France après Paris. Il n'est pas rare de trouver moustaches et
casquettes de cuir dans les bars et les boites de la ville. La boutique "Boy's Cuir", 96 boulevard Baille, y
est certainement pour beaucoup.
LES LIEUX
DE RENCONTRE EN EXTERIEUR.
Pour
ceux qui aime le danger, le parc Borely est déjà dans les
années 70 un des principaux lieux de drague de la ville avec la gare
Saint Charles. les rencontres peuvent y être souvent violentes car, à
l'époque, les loubards ciblent les homosexuels qu'ils considèrent comme
des proies faciles.
Le parc
Borely
Drague
à la gare Saint Charles
EN AVIGNON
LES BARS
- Le Festival
Place de
l'Horloge
- Le Paris
24 Place de
l'Horloge
- Le Vedette Bar
62 rue
Carreterie
LES DISCOTHEQUES
- Le Tison
Place de la Gare à Barbentane
- Le Moulin du Menestral
9 avenue Bertheriques à Barbentane
LES ASSOCIATIONS
- GLH Avignon
Librairie
Mémoire Populaire
17 rue des Poêliers.
:: AVIGNON
DANS LES ANNEES 70.
La
capitale du Vaucluse, avec son festival du théâtre, est une étape
incontournable pour les touristes gay qui se rendent sur la Côte d'Azur
et la ville propose dans les années 70 une palette d'établissements gay
bien supérieure à beaucoup de grandes villes françaises. La boite la
plus célèbre depuis les années 60 et la plus courue se trouve à 5 km du
Centre, à
Barbentane. "Le Tison"
est une
belle et grande boite avec une clientèle très jeune, à l'écoute de tous
les tubes des années 70 et des premiers succès disco. Elle ne
fonctionne que les week-end et attire du monde de très loin. Dans le
centre ville, deux brasseries ont une terrasse fréquentée par de
nombreux homos : "Le
Festival" et "le
Paris" sur la place de l'Horloge, et un petit bar plus
intime accueille aussi les gays : "le
Vedette Bar"
rue Carreterie.
Une association gay est constituée en Avignon
: "Le GLH"
(Groupement de Libération Homosexuelle)
La drague extérieure se déroule au Rocher des Doms, sur le Cours
Jean-Jaurès et
sur l'Avenue du 7e Génie. Avant leur destruction, il reste encore
quelques antiques vespasiennes en centre ville, notamment à proximité
du Palais des Papes.
A AIX EN
PROVENCE
LES BARS
- Les 2 Garçons
Cours Mirabeau
LES RESTAURANTS
- Le Chalet
3 boulevard de la République
LES DISCOTHEQUES
- Le Dino
3 boulevard de la République
LES ASSOCIATIONS
- GLH Aix-en-Provence
Mouvance Folle
c/o Herpin.
LES LIBRAIRIES
- Librairie quotidienne
5 rue Félibre Gaut
LES SEX-SHOPS
- Sexa Shop
31 rue des Bédarrides
::
AIX-EN-PROVENCE
DANS LES ANNEES 70.
La ville
étudiante d'Aix-en-Provence offre
une discothèque, "le
Dino", 3
boulevard de la République dont le restaurant, "Le Chalet",
accueille la même clientèle. La drague extérieure est concentrée dans
le parc Jourdan.
Mais ce qui a marqué la vie homo d'Aix dans les années
70, ce sont "les Mirabelles". "Les Mirabelles" est une troupe de
travestis burlesques et déjantés qui se produit dans divers lieux de la
ville et en particulier au Théâtre du Centre. Menées par la "Limande
Germaine", "Ginette Plumetis", "Nini Crepon", "Marie Bonheur"
et
quelques autres, les Mirabelles présentent un spectacle drôle, décapant
et même érotique lorsqu'elles sont fouettées presque nues dans une
cage. Elles n'hésiteront pas non plus à s'afficher en public sur le
Cours Mirabeau, le salon de la ville, et en particulier à la terrasse
des "2 Garçons"
(2G), la brasserie préférées des homos aixois. Cette
brasserie doit son nom aux deux garçons de café qui l'ont racheté en
1840. Elle a vu passer toutes les vedettes du siècle, dont Mistinguett,
Cocteau, Picasso, Trenet...
Dans les années 70, il existe aussi un autre lieu très accueillant pour
les gay aixois : "La Librairie
Quotidienne",
5 rue du Félibre Gaut, accueille de temps en temps les réunions du GLH
d'Aix en Provence, mais elle propose aussi tout un rayon de livres gay,
ce qui, à l'époque est extrêmement rare. Cette librairie organise aussi
des expos de photos homo-érotiques.
Enfin le sex-shop "Sexa-Shop",
31 rue des Bédarrides est un des premiers de la ville à offrir un choix
de produits, livres et cassettes pour les homos.
:: LE
RESTE DE LA REGION DANS LES ANNEES 70.
ALPES
MARITIMES (06).
A Cagnes
sur Mer, il existe à cette époque un bar cuir qui s'appelle le "Marco Polo Club",
3 boulevard de la Plage, mais aussi un bar-restaurant : "Entre Cour et Jardin", 102 la
Bourgade, Haut de Cagnes. Pour la drague extérieure : le Jardin
Place Sant Pierre et les WC du Port.
A Juan-les-Pins, c'est la discothèque "le
Blue Moon", 21
avenue Dautheville.
A Menton, le "New
Gordon
Bennet" est un bar gay situé sur le vieux Port mais les
rencontres se font aussi dans les toilettes sur le quai.
A Antibes, seule la drague en extérieur n'est possible, mais
dangereuse. Le Phare de la Garoupe, le Jardin de la Gare et la
promenade autour du Fort Carré sont les spots gay de la ville.
A Beaulieu-sur-Mer, les rencontres se font au Jardin du nouveau port.
BOUCHES DU RHONE
(13)
A Saint Rémy de Provence, c'est sur la Place de la République que les
homos ont l'habitude de se retrouver.
A Eygalières, dans les Alpilles, par très loin de Saint Rémy de
Provence, il existe un petit bar restaurant, juste avant l'entrée du
village : "La Cade".
VAR
(83).
A Toulon, la boite historique "le
Pussy Cat",
avenue de Claret, est déjà le centre de la vie gay de la ville. Le "Tabac Havanas" sur le Port est
réputé pour y faire des rencontres discrètes. Il existe un sauna pas
vraiment gay dans les années 70 : "le
Culturo Naturiste Interclub",
46 rue Picot, attire les homos en raison des beaux garçons nus qu'on
peut y croiser. Mais la drague doit s'y faire discrètement.
La
drague à Toulon se déroule plutôt dans les toilettes de la Place
d'Armes ou
celles de la place Léon Blum. La plage des Jonguets tolère le nudisme
et donc la drague homo y est développée.
A Hyères, on drague au jardin
Denis, au square d'Orient et sur la plage de l'Almanarre. L'historique
tasse de la place de la gare, avec ses glory-holes, a été
démolie
en 1976, mais restait encore très fréquentée au début de la décennie.
VAUCLUSE
(84)
A Apt, Daphnis ouvre à la fin des années 70 "la Taverne du Septier",
rue du Septier. L'endroit rassemble tous les marginaux de la région qui
sont d'ailleurs nombreux et tout le monde connait l'homosexualité de
Daphnis qui fut l'un des créateurs du FHAR à Nice au début des années
70.
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