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PARCS, VESPASIENNES, THEATRES, PASSAGES COUVERTS, LIEUX COMMERCIAUX...
Les
lieux de rencontre des homosexuels du XIXème siècle restent
essentiellement les parcs, jardins et les fameuses vespasiennes qui
vont ponctuer les rues et boulevards de nos villes à la fin du siècle.
Mais les promenoirs des
théâtres
connaissent également une réputation dans le milieu : On s'y rencontre,
on s'y frôle, on s'y touche dès que les lumières sont éteintes.
Certains théâtres parisiens n'avaient rien à envier aux backrooms des
années 2000 tant les messieurs s'y empressaient et ne portaient que
très peu d'intérêt à ce qui se passait sur la scène.
Autres lieux de
rencontre qui s'étaient peu à peu imposés au début du siècle : les
passages couverts qui s'étaient créés à Paris et dans certaines
villes de province. Comme il était impensable de prendre le risque de
"draguer" dans la rue, ces endroits plus limités avaient la réputation
d'y rassembler les homos en quête d'une rencontre passagère. Il
suffisait de flâner devant les vitrines jusqu'à des heures tardives,
même lorsque les magasins étaient fermés et d'engager la conversation
avec le jeune homme qui semblait s'intéresser à un article depuis un
bon moment. La police des m½urs finit par comprendre qu'on ne faisait
pas que passer dans les passages et les homos avaient du mal à
justifier leur présence à des heures indues, ce qui les amena vers la
fin du siècle à préférer les gares. "Mais Monsieur l'agent...
j'attends mon train !"
Concernant les bars d'homosexuels, s'ils ont toujours existé à Paris,
il n'en était pas de même en Province. S'il n'existait pas à proprement
parler de bars homos dans les villes de région, certains
établissements et cabarets avaient la
faveur des homos qui se mélangeaient au reste des clients mais qui
arrivaient parfaitement à se reconnaitre entre eux. Les nouveaux cafés
concerts, les bars louches des bas quartiers, les bordels, dont
certains, clandestins, proposaient des garçons à leur clientèle, les
bains douches,
autant de lieux où les homosexuels du XIXème siècle pouvaient non
seulement se rencontrer mais aussi flirter.
L'élite, quant à elle,
préférait se rencontrer dans les salons littéraires très en vogue à
cette époque.
A
Paris, les bars et cabarets fréquentés par les homosexuels commencent à
avoir "pignon sur rue". Mais en sortant, même prudemment, de la
clandestinité, ils
s'exposent aussi à des fermetures administratives pour outrages aux
bonnes m½urs. Néanmoins, certaines adresses commencent à avoir une
réputation qui dépasse les frontières de Paris.
Les
lesbiennes, quant à elles, n'avaient que très peu de
lieux officiels où se rencontrer. Si les bordels pour hétéros
n'hésitaient pas à mettre en scène des amours
lesbiennes, c'étaient
surtout pour exciter la libido de ces messieurs. C'est donc tout
naturellement dans ces bordels que sont nés les premiers lieux
fréquentés par les lesbiennes. Les femmes de bonnes m½urs n'avaient
pas le droit de fréquenter seules les bars et cafés et encore moins les
bordels dont la seule clientèle ne pouvait être que masculine.
Néanmoins, à Paris quelques bordels et bars à filles deviennent peu à
peu des bars "pour" les filles. Les hommes n'y sont pas totalement
interdits, car il faut toujours garder la couverture "respectable" du
bordel, mais rien n'est fait pour les attirer et les retenir, et les
filles sont de plus en plus entre elles.
On est encore loin de l'effervescence qui suivra après la
première guerre mondiale, mais les femmes commencent peu à peu à
s'affirmer et à se rencontrer dans des lieux publics. En province,
c'est plus discret mais la non mixité de nombreux endroits favorisait
les rencontres entre gens du même sexe et les lesbiennes, sous le
couvert de l'amitié ou de "dames de compagnie" pouvaient vivre
secrètement leurs amours.
Même si la société du XIXème siècle ne leur était pas très favorable,
les homosexuels n'avaient pas de difficulté à se
rencontrer. La rencontre homosexuelle était peut-être même plus facile
que celle des hétérosexuels tant la femme était inaccessible pour les
hommes, en dehors du mariage ou de la prostitution. Les
écoles religieuses, les casernes, les pensionnats, les cloitres, où le
mélange des sexes n'était pas autorisé, étaient également devenus des
"usines" à sodomites ou à lesbiennes.
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