- Arcadie.
Arcadie
est la première association homosexuelle à s'implanter en Lorraine dès
les années 70. Sous l'impulsion de son délégué régional, J. Rittié,
elle ouvre une antenne à Metz le 3 février 1974 sous la
Présidence d'André Baudry. Cette première réunion est un succès
puisqu'elle rassemble près d'une centaine d'homosexuels de toute la
région et même au delà : Metz, Nancy, Strasbourg, Colmar, Mulhouse,
Belfort, Besançon, Châlons-sur-Marne, Epinal, Bar-le-Duc et
Luxembourg. La deuxième réunion sera organisée le 20 octobre
1974. A partir de là, Arcadie sera très active en Lorraine. Elle va
organiser des
réunions et des sorties dans toute la région. Un bulletin de liaison "Arcadie-Lorraine"
va être diffusé. Elle va même mener des actions locales : lettre à
l'Evêque de Metz, intervention auprès de la Direction de la
Bibliothèque de Metz qui ne possédait aucun ouvrage sur le sujet de
l'Homosexualité. Arcadie va lui offrir 5 livres sur le sujet et lui
adresser le bulletin national. L'attitude des responsables de la
bibliothèque sera d'ailleurs plutôt bienveillante.
::
1977 : CONGRES NATIONAL D'ARCADIE A METZ.
Les 23 et 24 mai 1977, a lieu à Metz un événement
national touchant la
communauté homo. La seule association homosexuelle française, Arcadie,
tient son congrès national à la salle Europa (Montigny-lès-Metz). Thème
de ce
congrès : "Homophilie et Bonheur". Elle est animée et dirigée par son
président André Baudry. Ce colloque connaîtra un incident, car l'entrée
en a été refusée à une autre figure du militantisme homosexuel de cette
époque, le Pasteur Doucé, prêtre ouvertement homosexuel et dont les
idées étaient jugées quelque peu révolutionnaires pour l'association
Arcadie, soucieuse de respectabilité. Ce congrès est aussi l'occasion
de présenter une enquête effectuée auprès de provinciaux et publiée
dans une brochure signée Jérôme Bernay : "Grand'peur et misère des
homophiles français."
A METZ
LES CAFES
- La Cigale
4 Place
Philippe de Vigneulles
- La Belle Epoque
Centre Saint
Jacques
LES DISCOTHEQUES
- Le Bizzarroïde
1 rue des Murs
- Le Cleris
18 rue des
Clercs
- Le Château de Buy
RD 2 Antilly
LES
CABARETS
- Le Kent
12 bis impasse
Chaplerue
LES RESTAURANTS
- Le Gold
Centre Saint
Jacques
LES CINEMAS
- Le Royal
2 rue Gambetta
ASSOCIATIONS
- Arcadie
:: LES ANNEES 70 A
METZ.
BARS
- DISCOTHEQUES. Le bar "Le Cléris" (cf
années 60), sera, au début des années 70, encore le seul établissement
gay de la ville. Mais à la fin des années 70, Mona, la patronne,
annonce à ses clients qu'elle va entreprendre des travaux
d'embellissement et d'agrandissement. Le bar ferme et un énorme
chantier qui s'étend au local voisin est effectivement engagé.
Malheureusement, lorsque les palissades vont se retirer, le Cléris aura
définitivement disparu et aura été remplacé par un restaurant de
sandwichs (on ne disait pas encore fast food à l'époque). Mona aura
voulu s'épargner le déchirement des derniers jours mais des centaines
d'homos messins vont se retrouver soudainement orphelins. Une époque
s'éteint, une autre s'éveille. "Le
Château de Buy" à
12 km de Metz, sera quelque temps une boite très attirante pour les
homosexuels même s'ils ne constituent pas la majorité de la clientèle.
Le
patron du KILT (cf années 60), Dédé
Amard ouvre une nouvelle
discothèque au 1 rue des Murs : "Le Bizarroïde". Cet
établissement à
l'ambiance assez proche des boîtes de la rue Sainte-Anne, à Paris, sera
véritablement le lieu gay mythique de Metz de la fin des années 70.
Le
BIZARROÏDE est une boîte gay, et cela sans ambiguïté, mais où les
jeunes
hétéros et quelques filles, lesbiennes ou non, sont admises. La
réputation de son ambiance et la spécificité de sa musique dépassent
Metz et on y vient de toute la région, de Luxembourg à Nancy. Pascal,
le DJ, n'a rien à envier au
professionnalisme des DJ des boîtes parisiennes de la rue St Anne. Des
imports rares, des sons électroniques, de la disco "non commerciale"
ponctuent le tempo du Bizarroïde. Autre particularité de cet
établissement, le "portier" chargé de sélectionner la clientèle à
l'entrée est une charmante femme : Anna. Anna, avec sa gouaille
particulière, sera en quelque sorte, comme Mona quelques années plus
tôt,
l'égérie des homosexuels messins. Le Bizarroïde connaîtra quelques
tracasseries administratives, car une pleine page de publicité, achetée
dans le guide gay international "Spartacus" en 1981, ne lui vaudra pas
la
sympathie des autorités municipales, soucieuses de la bonne réputation
de leur ville. La discothèque occupe un rez-de-chaussée. Une fois passé
le couloir d'entrée, le vestiaire est à gauche. C'est là qu'on se
retrouve pour discuter, s'embrasser ou s'engueuler au calme,
loin
des décibels de la salle qui se trouve à droite. La piste est minuscule
et éclairée seulement par 4 spots un peu décolorés, mais si le décor
est minimaliste et les jeux de lumière pratiquement inexistants, la
boîte est bondée tous les jours et il est très difficile de s'y frayer
un chemin.
Dans
l'après-midi, quelques bars, pas
spécifiquement gay, sont aussi des rendez-vous
des jeunes homos,
obligés néanmoins d'y rester discrets. "La
Cigale",
près de Bon Secours, est la terrasse à la mode des années 70.
Etudiants, baba-cool, gays et autres marginaux profitent de sa terrasse
aux beaux jours. Après avoir chantés tous les étés des années 70 la
Cigale sera par la suite beaucoup plus sage. "Le Café de la Belle Epoque"
au Centre Saint Jacques a aussi ses habitués avant la sortie au
Bizzaroïde situé à proximité
AFTERS.
Enfin, pour les after (le mot n'est pas encore inventé à l'époque), les
homos se retrouvent au cabaret "le
Kent",
impasse Chaplerue. Dans les années 70, les horaires de fermeture des
établissements sont définis comme tel : les bars ferment au maximum à
1h, les discothèques ferment à 2h la semaine et 3h le week-end.
Seuls les cabarets, avec spectacle, ont l'autorisation de fermer à 5h
du mat. Donc à 3h, tous les homos se retrouvent au Kent. Le spectacle
du dimanche soir est un spectacle de travestis mais d'autres spectacles
de variété sont proposés par l'établissement. On y refait le monde et
on essaie surtout de ne pas rentrer seul chez soi à l'issue de sa nuit
blanche.
La dernière étape des noctambules messins sera souvent la
boulangerie Gillet, 11 rue Saint Livier au Sablon, dont l'odeur des
croissants, frais sortis du four, attirera durant des années toutes les
tribus de couche-tard, dès 4h30 en semaine et 4h00 le week-end.
RESTAURANTS. "Le Royal Pub",
15 rue du Petit Paris, est le préféré des gays au début des années 70.
Derrière une vitrine minuscule se cache une très grande salle en "L"
garnie de petit box qui préservent l'intimité des conversations, d'où
l'intérêt pour les gays. L'autre intérêt est son service tardif... mais
aussi l'accueil complice de certains serveurs. La pizzeria "le Florentin",
3 rue Vauban, dans le quartier de la gare aura aussi ses habitués. Dans
les années 70, Metz a la chance d'avoir un restaurant ouvert 24h sur
24. "Le Buffet de la
Gare" est
à cette époque un restaurant gastronomique dont la réputation culinaire
a franchi les frontières. Si l'endroit n'est pas majoritairement gay,
son immense salle très germanique et début de siècle accueille la nuit
tous les noctambules bon chic bon genre de la région, dont les homos
sont la cheville ouvrière.
Dans
la deuxième moitié des
années 70, c'est la pizzeria "le
Gold",
situé à l'entrée du
Centre Saint Jacques, qui a la faveur des homos car tous les serveurs
sont connus du milieu gay de la ville. L'endroit sera le premier à Metz
à prendre les commandes sur un petit clavier dont sont munis les
serveurs et qui transmet instantanément la commande à la cuisine et à
la caisse.
CINEMAS.
Les
premiers cinémas pornos apparaissent en France à la fin des années 60
et au début des années 70. S'il n'est pas encore question de porno
homo, le fait que les films projetés soient hétéros n'empêche pas les
gays de se donner RDV dans ces salles et de profiter de l'obscurité
pour se livrer à quelques attouchements avec leurs voisins et plus si
affinité. A Metz, le cinéma Royal, avec sa magnifique salle historique,
sera le ciné spécialisé porno et donc très fréquenté des homos.
LIEUX
DE RENCONTRES EN EXTERIEUR
Dans
les années 70, on assiste à une légère baisse de fréquentation des
tasses au profit des parcs. Les homos messins ont mis le cap sur l'Ile
du Saulcy. Cette ile entre deux bras de la Moselle en plein centre
ville, accueille depuis peu le nouveau campus universitaire. L'endroit
est resté très sauvage sur une bonne partie de son territoire, l'autre
partie étant aménagée comme un campus à l'américaine avec des bâtiments
disséminés au milieux des espaces verts. Tout se prête à la drague : Un
parcour automobile ponctué de parkings où à une certaine heure, seuls
quelques étudiants en goguette et des homos en chasse se croisent en
voiture, des allées peu éclairées pour ceux qui on le courage
de
descendre de leur voiture, et surtout un viviers de jeunes étudiants
qui ne demandent qu'à s'initier à des plaisirs nouveaux. Un petit bois
touffu à l'extrémité de l'île permet même le passage à l'acte.
L'entrée
discrète du Bizzaroïde, rue des Murs à Metz.
Ciné
porno dans un monument historique.
Le
Campus du Saulcy
A NANCY
LES RESTAURANTS
- Le Bénélux
rue Gustave
Simon
- Le Relais de Brichambeau
Vandoeuvre
- La Boutonnière
4 rue Braconnot
- La Goulue
4 rue Saint Epvre
- Le Mylord
33 rue des Maréchaux
LES DISCOTHEQUES
- Le Rocambole
rue des
Maréchaux
- Le Juva Club
rue Saint
Julien
- L'Ascot
27 rue de la
Visitation
LES CINEMAS
- Nancéac
rues Saint Jean
:: LES
ANNEES 70 A NANCY
LES BARS - LES
DISCOTHEQUES.
C'est
en 1975 que Jean-Pierre Lumann ouvre, dans la rue des Maréchaux, Le Rocambole.
Mi-bar, mi-boite, le Rocambole est l'endroit mythique des gays
nancéiens
de cette époque, le premier bar ouvertement homosexuel de la ville. Ce
qui ne signifie pas que l'entrée est libre, car il faut sonner pour
entrer. La lumière rouge au-dessus du comptoir indique à Jean-Pierre ou
à une de ses deux serveuses qu'un client attend devant la porte.
L'établissement ouvre pour l'apéritif dès 18h et l'ambiance discothèque
commence vers 22h. L'heure de fermeture officielle est de 2h, mais il
arrive souvent que les clients quittent l'établissement au petit matin.
En effet, le Rocambole éteint son enseigne, n'ouvre à plus personne et
essaie de braver les rondes de police en gardant le plus discrètement
possible les clients peu désireux de se coucher à 2h.
Le mot "gay-friendly" n'est pas encore inventé en 1975 et le Rocambole
est réservé uniquement aux gays et aux hommes. L'ambiance y est plutôt
décontractée et bon enfant. Les homos nancéiens dansent sur les tubes
disco de l'époque qui deviendront plus tard des standards des boites
gay : Donna Summer, Patrick Juvet, Dalida... L'ambiance y est magique,
la danse du tapis ou les premiers spectacles de transformistes de Nancy
attirent la foule. Le Rocambole sera vendu à la fin des années 70 par
Jean-Pierre et perdra sa spécificité gay.
Dès
le début des années 70, deux autres discothèques ciblent aussi la
clientèle gay mais avec une ambiance différente : "Le Juva Club", rue
Saint Julien, ne vivra que peu de temps. Là aussi, la danse du tapis
était le clou des soirées de garçons. Dans un tout autre genre, un
suisse allemand, Gérard, ouvre rue de la Visitation la discothèque "l'Ascot". Clientèle
un peu plus sélectionnée, musique un peu plus parisienne, décor très
classe avec d'énormes fauteuils en cuir, l'endroit attire la jeunesse
gay, mais aussi les hétéros BCBG et branchés de la ville. Les filles y
sont aussi admises mais au compte goûte.
LES
RESTAURANTS.
Au début des années 70,
après l'excentrique restaurant "Bénélux"
(voir années 60), un autre restaurant a aussi la faveur des homosexuels
: "Le
Relais de
Brichambeau", à Vandoeuvre. Les gays de
Nancy connaissent tous cette adresse qui a donc mauvaise
réputation pour le reste de la population. Le drapeau arc-en-ciel ne
signifiant encore rien pour les homosexuels en France à cette époque,
le seul symbole qu'a trouvé ce restaurant pour affirmer son
orientation, est d'accrocher une "pédale" de vélo au dessus de la
porte. Plus discret dans son orientation, mais néanmoins sympathisant, "la Boutonnière",
rue Braconnot, pas très loin de la Porte de la Craffe, est aussi très
appréciée des gays. Toujours dans la vieille ville, "La Goulue", 4 rue Saint Evre
et "le Mylord", 33 rue
des Maréchaux, sont également fréquentés par les homos nancéiens. Ces
restaurants ne sont pas des restaurants
exclusivement gay, comme on peut en connaître à Paris, mais ils sont
aussi
ouverts à tous.
AUTRES
LIEUX DE RENCONTRES.
En ce
qui concerne les rencontres un peu
"chaudes", si les lieux de
drague nancéiens (le Cours Léopold et la place Carnot) ne permettent
pas de "consommer sur place" en raison de leur manque de discrétion, il
existe un endroit où les couples masculins peuvent s'ébattre en toute
quiétude, le cinéma "Nancéac",
rue Saint Jean.
::
LES LIEUX DES ANNEES 70 DANS LE RESTE DE LA LORRAINE.
VOSGES.
Comme
dans beaucoup de départements de province, la vie gay des Vosges n'est
apparue au grand jour que depuis quelques années. Durant des siècles,
il fallait cacher son homosexualité et les quelques gays qui
s'assumaient n'avaient guère d'autres choix que de se rendre dans les
grandes villes ou de fréquenter les parcs et pissotières pour faire des
rencontres. Pourtant, dès les années 70, quelques établissements se
sont risqués à organiser discrètement des soirées pour les gays. A
Gérardmer la première association homosexuelle de France (on ne disait
pas encore gay), le Club Arcadie, avait trouvé un établissement
sympathisant pour accueillir ses réunions régionales. L'Hôtel
Restaurant de Paris était tenu par un "sympathisant" qui
organisait
parfois des soirées homos avec le club Arcadie. Malgré la pudibonderie
de cette première association, les témoignages de cette époque évoquent
des soirées privées particulièrement chaudes. Cette petite station
balnéaire de Gérardmer a toujours connu une vie gay "underground" et
discrète. Marc et Alain étaient aussi connus dans cette ville, ils y
ont tenu peu de temps l'Hôtel
des Voyageurs. Quelques pizzerias et
discothèques de la ville avaient aussi la cote auprès des touristes
homos en saison (été et hiver).
MOSELLE.
En dehors de Metz, deux régions mosellannes sont très peuplées grâce
aux mines et à la sidérurgie.
- La Moselle Est, sur le plateau lorrain, est très germanophone et les
homosexuels ne sortent qu'en Allemagne. Sarrebruck est juste à la
frontière, à quelques minutes en voiture. La ville offre plus
d'établissements homos que la majorité des grandes villes françaises.
Quand on est de Forbach, Stiring, Saint Avold ou Sarreguemines, on se
retrouve le samedi soir "chez
Madame", au "Kleopatra",
au "Kulisse",
au "Magnet",
au "Krone",
puis au milieu des années 70 au célèbre "Big-Ben", autant de
bars et discothèques fréquentés à moitié par des français. Même les
filles ont leur boite, "Le
Club Sappho".
- Dans la région de Thionville, on n'hésite pas non plus à franchir la
frontière, mais cette fois vers Luxembourg. La capitale grand-ducale
est plus sage que les villes allemandes mais le "Café du Nord", que
tous les homos appellent "chez
Mike",
du nom de son propriétaire, est le lieu de rendez-vous de tous les
homos luxembourgeois et Thionvillois. Sinon à Thionville, on drague
dans le jardin de la place de la République ou de l'avenue Charles de
Gaulle.
:: Bernard Marie KOLTES
(1948-1989)
Messin
? Homosexuel ?
Communiste ?
Tentative
vaine que celle de
vouloir récupérer pour son propre compte un être libre, indépendant et
hors normes.
Auteur,
dramaturge, écrivain, Bernard Marie Koltès
écrira pour le théâtre, pour la radio, mais aussi des romans, des
traductions de Shakespeare. Il écrit, monte et met en scène ses
premières pièces. Puis, après sa rencontre avec Patrice Chéreau, il en
deviendra l'auteur fétiche. Chéreau mettra en scène presque toute ses
pièces après 1979.
Bernard Marie Koltès meurt du Sida en 1989 à l'âge de quarante et un
ans. Messin
?
10 ans après sa mort, la ville de Metz se souviendra en 1999 que Koltès
est né à Metz en organisant colloques, spectacles sur Koltès et en
donnant son nom à un jardin. 20 ans après sa mort, en 2009, la ville
renouvelle l'expérience avec encore plus de fastes. Colloques,
spectacles et cette fois aussi polémique. Car, comme d'habitude, la
ville censure sa facette homosexuelle. Mais cette fois, l'association
LGBT Couleurs Gaies réagit et rétablit la vérité.
On ne choisit pas le lieu de sa naissance.
A
18
ans, il découvre New-York. A 20 ans, en 1968, il
quitte Metz où il
s'ennuie, pour Strasbourg, puis ce sera Paris et enfin New-York. Le
monde entier sera son terrain d'investigations. Son œuvre ne proposera
que très peu de référence à sa ville natale : Un personnage porte le
nom de "Serpenoise" dans "Retour au désert", pièce où il évoque sous le
masque, Metz et la province.
"J'ai voyagé...Tout ce que j'ai accumulé, je l'ai accumulé entre 18 et
25 ans. Tout, tout. Après on a largement de quoi écrire toute une vie. "Homosexuel ?
Il a vécu son homosexualité sans se poser de questions et de manière
débridée. Mais son œuvre parle très peu d'homosexualité. Il prétendait
ne rien avoir à écrire à propos de ce sujet. Il reste néanmoins attiré
par la ville, la mégalopole et dans "Quai Ouest", le point de départ de
l'action se trouve sur les docks de l'ancien port de New-York, "un
endroit extrêmement bizarre, dit il, un abri pour les clodos, les
pédés, les trafics, les règlements de compte... un lieu où l'ordre
moral n'existe pas, mais où un autre ordre, très curieux, s'est créé." Communiste
?
Aucune tentative de récupération de ce coté là non plus. A son retour
d'URSS en 1976, il s'inscrit au Parti Communiste. Mais il le quittera
en 1979 lors de l'intervention russe en Afghanistan. Ses voyages en
Afrique ou en Amérique Latine le confronteront à la violence et à la
cruauté de la vie. Son écriture théâtrale en gardera les traces.
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