En
Lorraine comme ailleurs, les années 80 sont marquées par deux
phénomènes majeurs pour les gays :
1.
L'abolition des lois discriminatoires contre les homosexuels et le
début de la reconnaissance de leurs droits de citoyen grâce à
l'apparition d'associations militantes et de médias à destination des
homosexuels.
2. L'apparition du Sida qui touche en premier la communauté
homosexuelle.
NANCY.
-
Arcadie Lorraine va disparaître en décembre 1982, quelques mois après
la structure nationale.
Une autre structure apparaissant dès 1982 et déposant ses statuts
d'association loi 1901 début 1983, va immédiatement prendre le relais à
Nancy. "Gailor"
(contraction de
Gai Lorraine) organise ses premières réunions dans un petit café de
quartier, le Caperlino, 39 rue Sellier. Quelques ex membres d'Arcadie participent à
cette création. Pour assurer son financement
elle va tenter d'organiser des soirées à Nancy mais aura beaucoup de
difficultés à trouver une salle. La municipalité UDF de l'époque, tenue
par Claude Coulais, ne répondra jamais à ses sollicitations.
L'association va multiplier les démarches et demandes de subventions
auprès des collectivités locales, sans jamais avoir la moindre réponse.
Elle
organisera des soirées
costumées qui vont connaître un beau succès à
Azerailles, petit village entre Nancy et Lunéville et qui vont lui
permettre de s'autofinancer. En mars 1983, elle décide
d'ouvrir son local associatif en
partenariat avec l'association lesbienne "le Ciel". Pour cela une
association gérante va être créée : "Etre
et Connaître".
Certains militants avaient repéré un petit local inoccupé en face du
café de la rue Sellier. "Etre et Connaître" va créer "le Tant Voulu"
au 22 rue Sellier. Geneviève Pastre et Hugo Marsan
feront le déplacement depuis Paris pour l'inauguration du local du Tant
Voulu. Une centaine de militants, dont une trentaine de filles du CIEL,
seront présents à cette première en Lorraine. L'événement sera relayé
pour la première fois par les médias locaux. L'Est Républicain
consacrera un encart à cette inauguration et la plupart des radios
locales réaliseront un reportage : Radio Galipette, Radio Active, RAS
102, RGM de Metz, et même la très officielle Radio Nord Est. Les
magazines Gai Pied, Homophonies et Lesbia lui consacreront aussi un
article d'une
page. Le Tant
Voulu sera durant quelques années le lieu de convivialité des gays et
des lesbiennes de Lorraine. Grâce à la bienveillance de la nouvelle
municipalité radicale d'André Rossinot, un grand bal sera organisé le
soir dans une salle près de la place Stanislas. Il rassemblera plus de
300 gays et lesbiennes dans une joyeuse ambiance qui sera néanmoins
gâchée par un groupuscule homophobe qui tentera de rentrer à coup de
bombes lacrymogènes. La police interviendra avec efficacité.
- En
1983, Gailor va connaître quelques
dissensions internes et un nouveau groupe va émerger : "Gai,
Amitié, Initiative(G.A.I.)".
Ses objectifs sont :
. Réflexions à thème sur l'homosexualité en France et à l'Etranger
. Prévention Sida
. Convivialité, sorties, repas en commun
. Bals annuels
Cette
dynamique association
essaimera dans
toute la Lorraine et notamment à Metz où une équipe indépendante se
constituera. Elle publiera un trimestriel "le Chardon Rose".
Elle va interroger les candidats aux diverses élections, sans plus de
succès.
- En 1982, les lesbiennes de Nancy décident de constituer leur propre
association. Le "Collectif
d'Information et d'Expression Lesbienne" (CIEL),
va être la première association lesbienne de Lorraine. Elles seront
domiciliées à la librairie "Le Temps des Cerises" rue Gustave Simon
puis elles se
joindront à l'équipe de Gaylor pour l'ouverture et l'exploitation du
local associatif "le Tant Voulu". La soirée du mercredi au Tant Voulu
est animée par le CIEL et réservée uniquement aux femmes. Les objectifs
du Ciel sont : faire sortir les femmes de leur isolement, les divertir,
être une structure d'accueil de défense et d'information. Le Ciel
s'adresse à toutes les femmes et pas uniquement aux lesbiennes.
- En 1988, un groupe de lesbiennes issues de l'association G.A.I., GAILEN, organise des
sorties et se réunit les vendredis soirs de 17h30 à 19h au bar "le
Lunéville", place des Vosges à Nancy.
- Le Comité Aides
Lorraine Sud a été créé à Nancy en septembre 1987.
L'association de lutte contre le Sida de Nancy aura aussi une antenne à
Epinal
METZ.
- L'association Arcadie
Lorraine, implantée à Metz depuis le début des années 70
va arrêter ses activités en 1982, comme partout en France.
- Comme dans de nombreuses capitales régionales, Metz voit se
constituer au tout début des années 80 un GLH (Groupe de Libération
Homosexuelle),
plus politisé qu'Arcadie. Le GLH de Metz a son siège à la Librairie
Géronimo, alors située au 31 rue du Pont des Morts. Il se réunit tous
les mardis à 20h au LSD, rue du Wad Billy dans le quartier Outre Seille.
- Metz voit apparaître dans les années 80 une antenne locale de
l'association nationale "David
et Jonathan".
Cette association regroupe des homosexuels chrétiens depuis 1972. Metz
est, avec Strasbourg et Mulhouse, la seule représentation de ce groupe
dans l'Est. Elle dispose d'une adresse postale mais pas de local
propre. Sorties, débats, repas conviviaux sont à l'ordre du jour.
- "Gai, Amitié,
initiative (GAI Lorraine)",
née quelques années auparavant à Nancy, cette association nancéienne
décide de créer une antenne en
Moselle. L'antenne messine se dissocie peu à peu de Nancy, avec une
équipe qui lui est propre. Elle ne dispose pas de local de
réunion. Ses réunions se déroulent dans différents cafés de la ville et
notamment durant plusieurs années au Coffee-Shop l'Eclipse, 16 rue des
Jardins.
- "ELSECLIT"
: Groupe lesbien
qui se constitue à Metz en 1988, et qui organise des soirées filles
dans différents bars ou restaus de la ville. Son existence sera
éphémère.
- L'association nationale de lutte contre le Sida,
Aides, crée un Comité Aides
Lorraine Nord à Metz qui va aussi chapeauter une
antenne à Verdun pour la Meuse.
:: LES
EMISSIONS DE RADIOS.
METZ
Du
coté des médias, le phénomène des radios libres qui fait son
apparition en France en 1981 permet à la communauté homosexuelle de
faire entendre sa voix. A Metz, les homos disposent d'une libre antenne
sur la polémique Radio Graoully.
1981 : Chaque semaine une émission de 3
heures pour les gays, présentée par Daniel, Emmanuel et Marc se fait
entendre sur cette
antenne : "Bleu Marine
et
Rose Bonbon" qui deviendra "Radio Rose - Radio Bleue"
en 1982,
est diffusée les vendredi et samedi de 0h à 3h. En 1983, l'émission
s'appelle "Du bout des
Lèvres" (1983 - 1984).
Malheureusement, Radio Graoully n'émettra que durant quelques années et
ce ne sont pas sur les radios survivantes de la Mairie, du Républicain
Lorrain ou de l'Evêché que les homosexuels risquent de trouver un
micro. Après les années 80, il n'y aura plus aucune émission pour les
gays à Metz.
NANCY
A Nancy, les
associations gay auront leurs émissions sur Radio Active 104 Mhz et sur
Radio Galipettes 103,5 Mhz.
- Sur Radio Active, c'est "Espace
Gay" le
jeudi de 20h à 22h (1983).
- Sur Radio Galipettes, c'est "Voyage
en petite
lesbianie" le mardi de 22h30 à 24h
(1984). Ces deux
radios
fusionneront en
1983 pour devenir Radio Graffiti, mais les émissions gay persisteront
puisque dans les années 2000, cette même Radio Graffiti existe toujours
et diffuse la seule émission gay des ondes nancéiennes.
- Il y aura aussi une émission sur Radio Bergamote (103,6 Mhz) : "Amitiés Libres", le
vedredi à 23h. (1983)
::
LA PRESSE GRATUITE.
- L'association Gay Amitié
Initiative éditera un journal trimestriel gratuit envoyé
à tous ses adhérents : "le
Chardon Rose".
- Autre média, encore peu
répandu à cette époque, la presse gratuite. En
septembre 1989, un journal gratuit créé à Strasbourg quelques mois
plutôt, "HEP Alsace
Lorraine", est distribué dans les lieux gay de Metz et de
Nancy. Des articles sont consacrés à la vie gay en Lorraine et notamment des
nombreuses agressions dont sont victimes les homos dans notre région
sur les lieux de drague. Car malheureusement, la plus grande visibilité
de l'homosexualité n'a pas stoppé pour autant la violence des
homophobes. Les coups, injures et meurtres sont très répandus, bien que
jamais relatés dans la presse officielle régionale.
Hep propose aussi des reportages sur la vie gay locale, des
témoignages, des interviews.
La presse gaie en
Lorraine dans les années 80
:: LE SIDA
EN LORRAINE DANS LES
ANNEES 80.
Le 12 octobre 1983, la Direction des Affaires Sanitaires et sociales de
Lorraine annonce le premier cas officiel de Sida en Lorraine. Il s'agit
d'un jeune homme de 20 ans hospitalisé au CHU Brabois à Nancy au
service du Professeur Canton. En 1989, 6 ans après son apparition, le
Sida fait l'objet d'études
statistiques menées par l'association Aides. En Lorraine, 130 cas ont
été recensés depuis l'apparition de la maladie. La moitié de ces
malades ne survivront pas aux années 80. Au 30 septembre 1989, 42 cas
sont recensés en Moselle, 59 en Meurthe-et-Moselle, 10 dans les Vosges
et 3 en Meuse. 58 % des malades du Sida en Lorraine sont des
homosexuels. La région est moins touchée que les régions du Sud de la
France ou de l'Ile-de-France. L'association Aides possède deux antennes
en Lorraine : "Aides
Lorraine Nord" à Metz et "Aides
Lorraine Sud" à
Nancy. L'association messine propose une permanence téléphonique pour
la Moselle, chaque mardi soir de 20h à 22h. Elle organise aussi des
réunions d'information. Le 1er décembre 1989, deux points d'information
sont installés à la gare de Metz et au Centre Saint Jacques. Des
bénévoles y exposent des panneaux pour expliquer les modes de
contamination de la maladie et diffusent des projections vidéo. Il est
à noter que cette initiative aura le soutien de la mairie de Metz.
Malheureusement, le Sida fera encore plus de ravages dans la région
dans les années 90...
::
EFFERVESCENCE CULTURELLE A NANCY DANS LES ANNEES 80.
Les
années 80 à Nancy sont marquées par une effervescence culturelle
exceptionnelle en raison de personnalités fortes comme Jacques Lang,
Antoine Bourseiller, Patrick Dupont qui donneront à Nancy un
rayonnement exceptionnel.
LE
THEATRE.
Nancy est depuis les années 60 un ville de théâtre. Le
Festival International du Théâtre de Nancy a été créé par Jack Lang en
1963 et il en a été le Directeur jusqu'en 1977. En dehors des
Festivals, l'Opéra de Nancy et de Lorraine propose dans les années 80
une programmation exceptionnelle sous la direction d'Antoine
Bourseiller. De nombreux cafés théâtres sont également créés à travers
la ville, ce qui est plutôt rare pour une ville de province à cette
époque.
LA
DANSE.
Sous la Direction artistique de Patrick Dupont, le
Ballet Français de Nancy a acquis de 1982 à 1990 une réputation
internationale et il est, dans les années 80, un des moteurs de la vie
culturelle nancéienne.
LA
MUSIQUE.
Evidemment, on ne peut pas passer
sous silence Nancy Jazz Pulsations (NJP) qui est un des festivals phare
de la ville, créé au début des années 70. Les gays qui ont plutôt la
réputation d'aimer la disco ou la house sont aussi des assidus de ce
festival.
:: DECEMBRE
1983 : DISPARITION D'UNE FIGURE DE METZ.
Toutes les villes ont, à chaque génération, un personnage haut en
couleur qui affiche aux yeux de tous son homosexualité ou sa follitude.
A Metz durant les années 70-80, ce personnage s'appelle Roland
Morainville, mais tout le monde l'appelle "La Morainville" et quelques
intimes "la Reine" ou "La Maraine". Quand la Morainville promène son
exubérance permanentée dans les rues commerçantes de Metz, elle ne
passe pas inaperçue. Issu de la bonne bourgeoisie messine, il est
toujours habillé d'un costume sur mesure du plus grand chic, cravate
et pochette assorties, chevalière en or. Eternellement bronzé, la
Morainville, militant involontaire ou conscient de la cause
homosexuelle, a le mérite de ne rien cacher de ses tendances et de
faire acte de visibilité à une époque où l'homosexuel de province doit
vivre caché et réfréner ses tendances en
public. On le croise dans tous les lieux gay de Metz, du Bizzaroïde au
Privé, où il offre à boire à une cour de jeunes minets plus intéressés
par sa générosité que par sa beauté plastique. On dit aussi que les
soirées qu'il organise dans son grand appartement de la rue du Pont
Saint Marcel sont particulièrement chaudes et toujours arrosées au
champagne. Cet
appartement bénéficie non seulement d'une vue splendide sur un des bras
les plus romantiques de la Moselle à l'arrière du théâtre mais surtout
sur la tasse de la Comédie, la plus fréquentée de la ville, au
pied du Temple Neuf. Dans le milieu gay messin, la Morainville catalyse
à elle seule tous les ragots imaginables mais aussi une forme de
respect, car il ose afficher ce que les autres n'ont pas le courage
laisser entrevoir. Par une froide soirée du 15 décembre 1983, Roland
Morainville a été égorgé dans son appartement par deux jeunes voyous
qu'il avait invité pour passer un moment distrayant. Après
avoir
dérobé son argent et quelques objets de valeur, ils ont mis le feu à
l'appartement pour maquiller toutes les traces de leur crime.
L'intervention des pompiers dans ce quartier historique n'est pas
passée inaperçue et le meurtre de la Morainville non plus. Il est mort
comme il a vécu, en militant malgré lui de la cause homosexuelle. La
façade noircie de son appartement restera longtemps le témoin du sort
que beaucoup d'homosexuels de l'époque subissent, généralement dans
l'indifférence générale. L'ile du Saulcy est quotidiennement l'objet
d'agressions et fréquemment de meurtres au couteau, sans que la presse
locale n'y consacre une ligne. Et Metz est à l'image de toutes les
villes de province où l'homosexuel est simplement un objet de chantage,
de racket, ou de violence exercée parfois par d'autres homosexuels
refoulés qui n'admettent pas que certains aient eu plus de courage
qu'eux en assumant leur sexualité. Si, en proportion de la population,
Paris est derrière la province en terme de statistiques, parce que
l'homosexualité est mieux tolérée, le journal Gai Pied recensera
néanmoins pour la seule année 1983, onze meurtres d'homosexuels dans la
capitale.
:: 1988 : RAFFLE DE LA POLICE
DANS UNE TASSE NANCEIENNE.
En octobre 1988, un des lieux de rencontres de Nancy, les WC du marché
central, font l'objet d'une surveillance policière. L'endroit se situe
au sous-sol du marché et, depuis longtemps, les homos ont l'habitude de
s'y retrouver, voire même de s'y livrer à quelques attouchements
discrets. Cette fois, la police a décidé de mettre un point final à ces
mauvaises habitudes. Deux policiers en civil se planquent à proximité
des toilettes et dès qu'un homme y pénètre, ils le rejoignent et font
semblant d'uriner juste à coté de lui en attendant sa réaction. S'il
s'attarde plus longuement que nécessaire, s'il a le regard baladeur ou
pire, s'il ne cache pas pudiquement son organe, il fait aussitôt
l'objet d'une arrestation. Dans la journée, ils procèderont ainsi à 6
arrestations. Deux mois plus tard, le traquenard est renouvelé. En
décembre 88, ce sont 10 hommes qui sont arrêtés dans ce même endroit.
Ils sont emmenés sans ménagement à l'Hôtel de Police du Boulevard
Lobau, traités comme de dangereux criminels, photographiés de face et
de profil, contraints de donner leurs empreintes digitales des deux
mains et menacés de voir divulguées leurs m½urs auprès de leur famille
s'ils ne signent pas immédiatement un procès-verbal déjà rédigé. Cette
pratique qui tient plus de l'incitation que de la simple surveillance,
n'empêchera pas la tenue d'un procès à la 4e chambre du Tribunal
Correctionnel de Nancy le 17 janvier 89. Ce procès fera l'objet d'une
campagne homophobe de la part des deux quotidiens régionaux, l'Est
républicain et le Républicain Lorrain, qui n'hésiteront pas à jeter en
pâture à l'opinion publique "ces bonshommes qui ont littéralement
agressé les policiers en faction dans les vespasiennes" (Républicain
Lorrain), "c'est dire la folle ambiance qui règne en ces lieux" (Est
Républicain)... Il y aura quelques relaxes pour des messieurs qui
auront contesté d'être homosexuels et prouvés par le témoignage de leur
épouse ou de leurs enfants qu'ils ont fait l'objet d'une méprise et
d'aveux extorqués de la part de la police. Mais les homosexuels qui
assumeront leur homosexualité seront condamnés à 1000 F d'amende. Cet
épisode démontre que 7 ans après la décriminalisation de
l'homosexualité, les mentalités policières et juridiques restent encore
très nostalgiques de la belle époque où l'on pouvait incarcérer les
homosexuels qui avaient l'impudence de se rencontrer dans des lieux
publics.
A METZ
LES CAFES
- Le Sporting
4 Place
Philippe de Vigneulles
- Les Centurions
Moulin Saint
Pierre
LES DISCOTHEQUES
- Le Bizzarroïde (New-Bizz, Sept, Ambigu)
1 rue des Murs
- Le Privé
Moulin Saint
Pierre
- Le Colony
12 Rue Vigne
Saint Avold
- Le Whisky Club (Le Waf, Le Boy)
45 rue de
Queuleu
- L'Escurial
Centre Saint
Jacques
- Le Club
20 rue aux Ours
LES CABARETS
- Le Kent
Impasse
Chaplerue
LES RESTAURANTS
- Le Gold
Centre Saint
Jacques
- L'Andalousia
7 rue Vigne
Saint Avold
- L'Attrape Coeur
7 rue Vigne
Saint Avold
- L'Eclipse Coffee-Shop
16 rue des
Jardins
SALONS
DE THE
- Les Amandines
3 bis quai
Félix Maréchal.
LES CINEMAS
- Le Royal
24 rue du
Coëtlosquet
LES ASSOCIATIONS
- Arcadie
Lorraine
- GLH
c/o Géronimo
31 rue du Pont des Morts
- David & Jonathan
- Gai, Amitié, Initiative
- Aides Lorraine Nord
:: LES LIEUX DES ANNEES 80 A
METZ.
LES
BARS - LES DISCOTHEQUES.
Le parcours des soirées gay messines du début des années 80, commence
dans un petit bar réservé exclusivement aux hommes : "Le
Sporting".
Olivier a ouvert son établissement place des Paraiges, à 100 mètres de
la boîte gay le Bizzaroïde.
Le Sporting, à l'origine un café ordinaire, n'ouvre que le soir. C'est
un endroit convivial avec un grand comptoir qui facilite les
discussions et les rencontres. Il sera repris par un couple de garçons,
dont l'un était instituteur le jour, qui lui adjoindront une petite
piste de danse dans la pièce annexe, mais il fermera avant la fin des
années 80.
La
boite gay des années 70, le Bizarroïde (cf années 70), va
faire des émules. Bernard et Serge acquièrent en
1979 un ancien restaurant sur les bords de la Moselle à
Moulin-les-Metz, à deux pas de Moulin-Plage (la plage des années 20 et
30). Ils y ouvrent la discothèque "Le
Privé".
Le DJ du Bizarroïde, Pascal, ainsi qu'Anna les rejoignent. Cette petite
équipe, débordant d'imagination, embrasera les nuits messines. Le
samedi soir, l'immense parking du Privé accueille autant de voitures de
Nancy, ou du Luxembourg que de Metz et de toute la région environnante.
La clientèle est mixte, bien que l'ambiance de l'établissement ne
laisse aucun doute sur son orientation gay. Bernard
et Serge ouvrent
même un certain temps un bar en annexe, appelé "Les Centurions"
(1985), et réservé exclusivement aux garçons. Le
décor de laque rouge
et miroirs du Privé est soigné, les jeux de lumières, avec laser,
sophistiqués
et la sono puissante et de très bonne qualité. Des années plus tard,
les fidèles de cet établissement estimeront que Metz n'aura jamais plus
une discothèque de ce niveau.
Serge ouvrira aussi une grande boite au Centre Saint Jacques, "l'Escurial", mais
il n'obtiendra jamais de licence 4 et l'expérience va tourner court.
Très vite, le Privé prend le pas sur "le
Bizarroïde", qui
changera plusieurs fois de nom pour s'appeler "Le New Biz" (1982), "Le 7" (1983),
puis "L'Ambigu".
Le "1 rue des Murs" ne connaît plus le succès des années 70 et finit
par fermer définitivement au milieu des années 80.
Lorsque
l'Ambigu va
fermer, une autre boite va ouvrir à deux pas durant quelques semaines
en
Fournirue, dans le sous-sol de la maison des têtes : "Le Phénomène".
C'est à cette
époque, qu'une autre boîte fait discrètement son
ouverture. Elle est située dans le quartier Outre-Seille en lieu et
place de l'ancien bar américain le Scotch, dont l'enseigne reste en
place, rue Vigne-Saint-Avold. L'entrée à 30 F, avec une boisson,
alimente rapidement le bouche à oreille. "Le Colony",
d'abord fréquenté majoritairement par les lesbiennes, après quelques
mésaventures, est très vite
réservé uniquement aux garçons. Cette boîte a la particularité d'être
une affaire de famille : Le père, dit "Papy", tient l'entrée. Avec son
accent de l'Europe de l'Est, il est parfois difficile de le comprendre,
pourtant il ne laisse entrer personne sans avoir préalablement discuté
quelques minutes dans le sas d'entrée, que l'on soit un habitué de
longue date ou un petit nouveau. Ce n'est qu'après cette formalité
obligatoire que la seconde porte s'ouvre. Carole,
sa femme, officie derrière le magnifique comptoir en bois exotique.
La déco de l'établissement avait été conçue à l'origine par Dédé Amar,
le créateur du Kilt, la première boite de Metz dans les années 60, dont
le bois exotique recouvrait aussi les murs. Jacques, le fils,
est
aux platines. La programmation musicale est moins "raffinée" qu'au
Privé, tous les tubes funky, disco, dance de l'époque s'enchaînent dans
une ambiance plus provinciale. Il arrive encore parfois que Jacques
intercale une session slow, comme dans les boites hétéros. Quelques
messieurs d'un certain âge, qui n'habitent pas forcément dans un très
vieil appartement, en profitent pour goûter aux plaisirs démodés de
danser joue contre joue. Car la clientèle, bien qu'exclusivement
masculine, est très mélangée. Des jeunes, des vieux, des folles, des
cuirs et moustache, des étudiants proprets, des campagnards de la
lorraine profonde, des immigrés du bassin houiller... La boite se veut
démocratique. Toutes les consommations sont au même prix et servies
uniquement au verre. Ici, on déteste le frimeur qui a sa bouteille.
Impossible de commander une bouteille de champagne ou d'avoir sa
bouteille de J&B à son nom. Le Colony refuse également de
servir du
Pastis. Après tout, si on défend aux bourgeois de boire du champagne,
l'équité veut qu'on interdise aux ouvriers le pastis... Pendant une
dizaine d'années le Colony sera "la" boite gay de Metz, car beaucoup de
garçons n'aiment pas se retrouver dans les ambiances mixtes des autres
établissements. On ne compte pas le nombre de couples qui se sont
constitués ici.
Durant
quelques années, une
autre boîte gay ouvrira à
Metz, dans le quartier résidentiel de
Queuleu, "le Whisky Club",
se transforme en "WAF"
puis en "Boy".
Cette boite propose chaque semaine un spectacle de transformistes. Elle
aura du mal à fidéliser une clientèle en raison de la concurrence
nombreuse à l'époque.
En 1989, une des figures de la nuit nancéienne va ouvrir à Metz une
nouvelle discothèque gay : "le
Club".
Le Club s'installe au 20 rue aux ours à la place d'une boite hétéro en
perte de vitesse. "Le Club" sera la boite la plus populaire des années
90 sous des noms différents.
LES
RESTAURANTS.
Dans
la rue Vigne Saint-Avold, la
clientèle du Colony se retrouve volontiers en début de soirée au
restaurant "L'Attrappe
Coeur"
où Gilles accueille ses clients parfois jusque très tard dans la nuit.
Ce restaurant a lui-même succédé à un restaurant tenu par deux femmes
et déjà fréquenté par les homos et lesbiennes, "L'Andalousia".
La pizzeria d'en face bénéficiera aussi du trop plein de clients gay
qui fréquentent la rue et n'hésitera pas à communiquer dans les guides
gay de l'époque, par pur opportunisme.
Ce quartier, à la lisière d'Outre-Seille et de Sainte Croix, aurait pu
devenir le quartier gay de Metz avec ses bars, boîtes et restaurants.
La deuxième moitié des années 80 est marquée par une plus grande
tolérance vis-à-vis de l'homosexualité et par une plus grande mixité
des établissements.
A
Paris, le quartier du Marais prend sérieusement
le pas sur la rue Ste Anne. A Metz, "L'EclipseCoffee-Shop",
ouvert en 1986, rue des Jardins, par Jean-Marc et Philippe, réussit ce
mélange de
clientèle homo et hétéro. L'établissement est inclassable, car il fait
restaurant le midi, salon-de-thé l'après-midi, et bar restaurant le
soir, mais on peut aussi manger ou boire à toute heure, de 12h à 24h et
parfois jusqu'à 3h. Comme les coffee-shops hollandais, dont il s'est
inspiré (certaines substances en moins), l'Eclipse propose toute une
carte de cocktails et de jus de fruits pressés en salle, des
club-sandwichs, des salades, des pâtisseries maison. Les murs reçoivent
des expositions et des concerts sont organisés régulièrement. C'est
aussi le premier établissement à proposer à Metz des clips vidéo en
boucles sur des écrans muraux. Les chaînes musicales n'existant pas
encore en France, les clips étaient extraits de MTV ou de Sky Channel.
La clientèle très féminine le midi, devenait lycéenne et
étudiante
l'après-midi et majoritairement gay le soir. De nombreuses soirées à
thème étaient organisées et le délire souvent au rendez-vous. L'Eclipse
fermera en 1988 non sans avoir fait une dernière fête mémorable.
Si les gays et les lesbiennes peuvent se croiser au restaurant
Andalousia, puis à l'Eclipse et dans les premiers mois au Colony, il y
a peu d'établissement réservés aux filles dans les années 80. Les
lesbiennes aiment
néanmoins se retrouver discrètement dans un salon de thé au 3 bis quai
Félix Maréchal, "les
Amandines" même si l'établissement ne tient pas à être
répertorié dans les guides homos.
LIEUX
DE RENCONTRES EN EXTERIEUR.
Coté lieux de drague, si le quartier Bon-Secours a la faveur des
prostitués travestis, c'est l'Ile du Saulcy qui tient le haut du pavé.
Beaucoup de monde, de toute la région, à pied ou en voiture, se
bouscule sur cette île entre les deux bras de la Moselle. Il faut dire
que ce site est exceptionnel : Un cadre magnifique en Centre-ville,
beaucoup de bosquets et de petits bois accueillants, la présence des
facs, de la cité universitaire et de ses étudiants, et un véritable
parcours pour les amateurs de drague à pied, en vélo ou en voiture.
Les tasses connaissent encore un peu d'affluence dans les années 80
avant d'être remplacées par des sanisettes. Le Passage du Sablon, la
Gare, la place Mazelle, la place de la Comédie, Bon Secours ont gardé
leurs édicules... et édicule rime toujours avec partie de ... jambe en
l'air.
A la fin des années 80, les homos messins disposent de 6 établissements
gay à Metz, de plusieurs lieux de drague, et à moins de 45 mn du
centre-ville, d'une quinzaine de boîtes allemandes, luxembourgeoises ou
nancéiennes.
L'Eclipse
Le
Privé
L'Ambigu
A NANCY
LES BARS
- Le Studio
23 rue des
Maréchaux
- Le Petit Pyms (Le Tarif de Nuit, le Cotton
Club, Le Duplex)
3 rue Lafayette
- Le Palmier
30 rue de la salle
LES RESTAURANTS
- Le Bistrot de Gilles
31 rue des
Maréchaux
- Le Ferry III
19 place du
Colonel Fabien
- Le Store
159bis rue
Saint Dizier
- Le Vaudémont
4 Place
Vaudémont
- La Romana
Grande Rue
- Chez Nous
58 rue de Metz
LES DISCOTHEQUES
- L'Ascot (Le Synonyme, le Haute Tension)
27 rue de la
Visitation
- Le Majestic (La Scala)
rue Saint Dizier
LES ASSOCIATIONS
- GAILOR
Le Tant Voulu, 22 rue Sellier
- Gai Amitié
Initiative Lorraine
23 rue du Sergent Bobillot
41 rue Jacquard
- CIEL
c/o Le Temps des Cerises
8 bis rue Gustave Simon
puis :
Le Tant Voulu, 22 rue Sellier
- Aides Lorraine Sud
:: LES LIEUX DES ANNEES 80 A NANCY
LES BARS - LES
DISCOTHEQUES.
Le
succès rencontré par les premiers bars gay de Nancy dans les années 70
poussent très vite des patrons de bars en place, à cibler cette
clientèle. C'est le cas d'un petit bar d'entraineuses de la rue
Lafayette qui devient en 1980, "le
Petit Pimm's".
Ce bar porte bien son nom car il est minuscule. D'abord tenu par la
maîtresse des lieux, France, très vite il est confié à une des futures
figures de la vie gay nancéienne, Bruno, dit Lolotte. Le succès est
immédiat, alors que l'endroit n'est vraiment pas confortable ni
attrayant. Lolotte le tient durant 5 ans avant de reprendre la
discothèque "l'Ascot",
rue le la Visitation. Il en fait "le
Synonyme".
On retrouve au Synonyme l'ambiance de l'ancien Rocambole. Avec son
compère Denis, Bruno y organise des spectacles de travestis, auxquels
ils participent tous les deux. Ils lancent la troupe des Baronnes,
troupe qui continue encore son chemin dans les années 2000. Cette
troupe et ce lieu créeront d'autres vocations de travestis puisqu'ils
seront à l'origine de la troupe des Make Up et des Faux
Cils.
Ces
deux adresses, rue Lafayette et rue de la Visitation tiendront le haut
du pavé gay durant toutes années 80 et une partie des années 90, sous
divers noms. Bruno et Denis revendront le Synonyme à la fin des années
80 pour ouvrir une boite gay à Metz. Mais on aura encore l'occasion de
les retrouver plus tard à Nancy. Entre temps, le Petit
Pimm's, après une courte
parenthèse hétéro, sous
le nom de Pub Lafayette (1985), continue à être un bar gay sous le nom
de "Tarif de Nuit"
(1987), puis "Cotton
Club" (1988) et "Duplex"
(1989). Il est rénové et offre un peu plus de confort et un décor un
peu plus sympa aux clients. Mais cela reste toujours très petit. Quant
au
Synonyme, lorsque Bruno le quitte, il devient "Le Haute Tension".
Autre lieu gay, plutôt gay-friendly, incontournable des années 80 : "le Majestic" (1983).
Cette grande discothèque en plein centre de Nancy avait plus d'un point
commun avec le Palace à Paris : Décor somptueux, musique branchée, des
jeux de lumières et des lasers impressionnants, une sono puissante, une
ambiance de folie, une clientèle majoritairement gay mais pas
exclusivement. Malheureusement, l'aventure ne durera que peu de temps.
Le
Majestic laisse néanmoins un souvenir nostalgique à ceux qui l'ont
connu. Il sera remplacé en 1985 par la Scala, qui sera encore plus
éphémère.
A la fin des années 80, le Sida a, comme ailleurs, refroidi les envies
de fêtes. La clientèle va se raréfier dans les bars gay et l'ambiance
ressemblera de plus en plus à une veille funèbre, puisque chaque
semaine verra disparaître un client fidèle ou une figure de la nuit.
Cela n'empêchera pas un nouveau petit bar d'ouvrir ses portes en 1988,
rue de la salle : "le
Palmier".
LES
RESTAURANTS.
Coté restaurants, la rue des Maréchaux, devient la rue gourmande en se
piétonnisant. Une enseigne fait son apparition en haut de la rue : "Le Bistro de Gilles".
Ce restau est ouvert par une figure connue des nuits nancéiennes,
Gilles. Son restau devient très vite l'endroit à la mode de Nancy. Peu
de temps après, il ouvrira également un bar gay-friendly, très classe,
en
bas de cette même rue : "le
Studio".
Malheureusement Gilles sera une des premières victimes du Sida qui fera
beaucoup de ravages dans le milieu gay nancéien. Seul son restaurant
lui survivra encore 30 ans plus tard avec son nom comme enseigne. Autre
restaurant, "le Ferry
III" :
Après la disparition de Jean-Pierre Lumann, c'est un autre Jean-Pierre
qui prend en main la destinée de ce restau après avoir lancé "la Romana". Autre
restau gay-friendly de Jean-Pierre Lumann, "le Vaudémont"
sera lui aussi repris en restant fidèle à sa clientèle par Claude
Gouet. Une nouvelle enseigne fait son apparition au milieu des années
80 rue Saint Dizier : "Le
Store". Ambiance assez proche des nouveaux petits restaus
et coffee-shop du Marais à Paris. Le Store est tenu par
Patrick. En 1988, c'est rue de Metz qu'ouvre un restaurant
bar gai
: "Chez Nous".
LES LIEUX DE RENCONTRE
EN EXTERIEUR.
Au milieu des années 80, la municipalité entreprend de raser les tasses
de la ville et de les remplacer par des sanisettes. La vénérable tasse
du Cours Léopold va disparaître mais les homos vont continuer à
fréquenter cette grande place au milieu de la ville. Les rencontres
tarifées vont néanmoins y être majoritaires. Seule la tasse de la
pépinière (coté rue Braconnot) va encore rester en place. Elle sera
même un temps bombée du
tag "Ici place homosexuelle". A la Pépinière, les taillis le long de la
caserne Thiry sont aussi accueillants. Au marché couvert, dont les
toilettes
gratuites restent indispensables pour les commerçants et les clients,
quelques vieux homos nancéiens restent fidèles à l'endroit. Mais les
années 80 voient la drague en voiture se développer. Elle est plus
sécurisée que la drague à pied. Le parking au bout du cours Léopold
mais surtout l'aire d'autoroute de Villers Clairlieu voient défiler
les ballets de phares dès la nuit tombée. En été, le petit bois qui
jouxte l'aire de Clairlieu est aussi agréable pour les promeneurs dans
la journée.
:: LES LIEUX DES ANNEES 80 DANS
LE RESTE DE
LA REGION. VOSGES.
Après Gérardmer, une autre ville qui a aussi une longueur d'avance sur
le reste du département : Remiremont. Dans les années 80, le bar "Le Monte-Carlo"(Le Café du Nord),
112 rue du Général de Gaulle a une clientèle essentiellement gay le
soir. Durant quelques temps il y aura aussi une discothèque ouverte les
week-end à Saint Nabor (à coté de Remiremont) : "Le Petit Bénélux".
Cette petite ville offre aussi plusieurs lieux de drague en extérieur,
notamment la Promenade du Calvaire. Toujours dans les années 80, à
Bruyères, c'est un restaurant, "le
Chantecler", qui, en dehors d'être un excellent
gastronomique, est particulièrement accueillant pour les homos.
La seconde ville du département, Saint Dié, a toujours été, en
revanche, peu accueillante pour les gays. Pas d'établissement recensé
et uniquement des lieux de drague en extérieur comme la Place du
Marché et son WC, le Parking de la Pêcherie ou le Parc du Centre Ville.
A Bains-les-Bains, cette jolie petite station thermale moins connue que
Vittel ou Contrexéville, un hôtel restaurant au service très tardif
accueille les homos vosgiens : "Chez
Dino".
Quand à Epinal, la Préfecture, les lieux de rencontre extérieurs n'ont
jamais manqué. La Promenade du Cours, entre a Préfecture et le Champ de
Mars, a toujours été accueillante et quelques pissotières dans la ville
ne manquaient pas non plus de fréquentation, notamment celle du quai
des Bons Enfants. Malheureusement, aucun établissement gay
n'est
encore recensé dans cette ville durant les années 80.
MOSELLE.
En dehors de Metz, la Moselle ouvrière et minière
propose peu
d'établissements gay. Pourtant quelques tentatives, malheureusement de
courte durée seront lancées : A Angevilliers, route de Fontoy, "le Bar
des Amis" devient "Le
Crépuscule" de 19h à 24h et accueille quelques habitués.
A Knutange au début des années 80, "L'Isba",
21 rue de la Liberté, est une discothèque gay friendly, et certains
soirs les pédés y sont majoritaires.
En Moselle Est, à
Didling Zetting, le restaurant "le
Caquelon",
10 rue de la Sarre, est très fréquenté par les homos. A
Freming
Merlebach, pour ceux qui n'ont pas le courage de pousser jusqu'à
Sarrebruck la ville frontalière toute proche, des rencontres sont
possibles derrière l'église.
Dans la deuxième ville de Moselle, à Thionville, aucun établissement
100 % gay, mais les rencontres se font essentiellement dans le parc
Wilson à deux pas de la place de la République. Les toilettes du parc
sont fréquentées le jour et les bosquets la nuit. Le parc Napoléon et
le chemin de hallage sont fréquentés essentiellement dans la journée.
Les toilettes de la gare permettent à cette époque de rencontrer des
militaires en permission. Pour les amateurs d'endroits glauques et de
sensations fortes, la rue du Chemin de fer entre la ligne SNCF et un
bras de la Moselle, bordée d'entrepôts désaffectés, permet parfois des
rencontres viriles. Sinon les homos ont l'habitude de se retrouver à la
terrasse du "Beffroy",
place du Marché, même si ce café n'est pas spécifiquement gay. Deux
restaurants ont aussi leur préférence, "Le
Crocodile", 3
rue de Paris et la pizzeria "le
Florentin", 6 rue de la Poterne. Un bar gay aura une brève
existence à Manom dans la banlieue de Thionville : "le Midnight Express".
Sinon les Thionvillois se partagent pour leurs sorties entre Metz et
Luxembourg. La capitale grand ducale propose plusieurs bar gay et
quelques boites.
Les bars luxembourgeois : "Chez
Mike" (le plus ancien bar gay de la vile), "le Victoria"(prostitués,
travestis et pègre), le
"Mini-Hilton" qui deviendra "le
Pluriel" puis le "Come Back",
"l'Arsenal", "Le
Spartacus", "Le
Bogart's"...
Les boites luxembourgeoises : "le
Petit Fada" (le plus gay et le plus festif de la ville), "la Bagatelle"
(cabaret de travestis), "le
Royal", "le
Kakadu".
A Forbach tous les homos sortent le soir à Sarrebruck, la grosse ville
allemande de la frontière. Les bars gay y sont nombreux, avec comme à
Paris, des bars cuirs qui verront apparaître à la fin des années 80 les
premières backrooms. On trouve à Sarrebruck plusieurs discothèques 100%
mecs et une pour les lesbiennes. Néanmoins pour ceux qui ne sont pas
tentés par l'ambiance germanique, il existe un bar très branché et gay
friendly à Forbach : "La
Réserve", 180 rue Nationale. Idem pour Sarreguemines :
tout le monde sort à Sarrebruck mais le bar "le Saxe à Faune",
55 rue du Maréchal Foch, bien que pas homo, peut permettre de belles
rencontres.
Les bars gay de Sarrebruck : "Le
Tetra", "La Cage", "Chez Madame" (une institution depuis
les années 60), "Chez
Teddy", "La Bohème", "le Barel House", "l'Amadeus", "l'Harlekin"...
Les boites gay : "Le Big
Ben" (la plus ancienne boite gay de la ville), le "Number One" (grande
boite avec des soirées gay),
"le Spartacus", "Le Sharazan" (la plus populaire).
MEUSE.
La Meuse reste le département lorrain le moins gay friendly. On peut
juste se rencontrer à Verdun sur le Cours Clouet autour de la vieille
tasse ou rue du Général Leclerc. A Bar-le-Duc, c'est dans le parc de la
ville près de la rue Mgr Aimond, que les homos draguent la nuit tombée.
Une discothèque est assez gay-friendly à la fin des années 80 : "Le Courteline" 4
bd Raymond-Poincaré à Bar-le-Duc.
MEURTHE
ET MOSELLE.
En
dehors de Nancy,
Lunéville, le "Versaille
lorrain" propose un
magnifique parcours de drague dans les jardins du château : Les
Bosquets. S'il n'y a pas de bar gay à Lunéville, le restaurant "Le Georges de La Tour"est
un gastronomique dirigé par un patron très sympa et très gay, ancien
maître d'hôtel du Ferry III à Nancy : on vient de loin
pour venir dîner chez Jacques et l'ambiance y est toujours très
agréable. Lorsque la clientèle classique a rejoint son lit douillet et
qu'il ne reste plus que les homos en salle, Jacques se met au piano et
la soirée peut commencer.
A Pont-à-Mousson, on drague sur les rives de la Moselle où
une tasse, en contrebas du pont, attire la population homo de la ville.
Dans le Nord du département, les régions de Longwy, Briey sont très
austères pour les gays qui préfèrent s'échapper à Metz ou à Luxembourg.
Mais deux garçons courageux vont ouvrir une discothèque à Homécourt,
ancienne ville sidérurgique, à cheval sur la frontière entre la
Meurthe-et-Moselle et la Moselle et au milieu des friches industrielles
des années 80. Malgré l'hostilité de l'environnement, le "Dream's Club"
ne se transformera pas en cauchemar mais malheureusement, il ne
survivra pas très longtemps. Autre boite, pas exclusivement gay mais
très fréquentée par les homos de toute la région : "le New Sam"
à Joeuf. Cette énorme boite avec des jeux de laser fabuleux va cumuler
tous les prix, "meilleure discothèque de province" en 1981 remis par le
Magazine de la Discothèque, "Trophé de la Meilleure discothèque
Française" remis en 1982 par WRTL. Son ambiance exceptionnelle en fera
une sorte de "Palace de l'Est".
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