LES
BARS ET LES BOITES
Contrairement aux garçons dont les établissements se concentrent tous
dans deux ou trois quartiers comme le Marais ou les Halles, les
lesbiennes ne possèdent pas de quartier particulier dans les années 80.
Les bars et
établissements lesbiens sont disséminés dans tous les quartiers de
Paris. Si quelques nouveaux bars lesbiens font leur apparition dans les
années 80, on est très loin de l'explosion du milieu homosexuel
masculin. Si le Marais devient le nouveau quartier gay de Paris, les
filles en sont encore pratiquement absentes. S'il existe des
établissements mixtes qui ne pratiquent aucune discrimination de sexe,
la
clientèle féminine y est toujours très minoritaire.
Parmi les établissements les plus anciens, l'antique "Monocle" qui
avait fermé ses portes à la fin des années 70, va être repris par une
nouvelle direction au début des années 80. C'est un garçon, homosexuel,
qui prend en main les destinées de l'établissement de Montparnasse
qu'il appelle "le Lolita".
Il
va essayer de pratiquer une sélection des clientes à l'entrée, comme le
font la plupart des bars gay pour mec. La seule différence est qu'il y
a plus d'une centaine de bars pour mecs à Paris et que chaque
établissement peut se permettre de cibler sa clientèle, jeunes ou
vieux, cuir ou folles etc... En ce début des années 80, il n'existe que
4 boites officielles pour les filles et le refus de certains looks à
l'entrée va être très mal perçu. La revue Lesbia va même consacrer un
article très violent sur le Lolita et va appeler à le boycotter. Elle
dénonce "L'exploitation des lesbiennes par un pédé" et va s'insurger
contre les critères de sélection basés sur le seul profil type
"cuir-fric-jeune-mignonne et assidue". Le boycott va être suivi d'effet
puisque le Lolita va fermer ses portes. L'établissement va être repris
cette fois par une femme, Pascale, qui va renouer avec le passé des
lieux en l'appelant "le
New-Monocle".
La déco va être totalement revue avec une dominance de rouge, une
petite piste permet de danser mais reçoit aussi de temps en temps des
spectacles. Quelques chanteuses à texte s'y produisent. Le bar est
agrémenté d'écrans vidéo qui diffusent des dessins animés. "La
Champmeslé",
rue Chabanais, fait preuve d'une belle vitalité ; le bar organise deux
fois par semaine des soirées cabaret ou café théâtre. Accompagnée de
Muriel au piano, Kim bercera l'établissement de ses chansons populaires
et préférées des lesbiennes. Josi est toujours aux commandes de
l'établissement. "Le
Katmandou"de
Saint Germain, est aussi un rescapé des années 70. Sa clientèle lui
reste très fidèle et l'endroit sait évoluer au gré des modes. Il sera
aussi le premier bar lesbien à posséder son serveur télématique sur
l'ancêtre de l'internet, le minitel, avec son 3615 LEKAT.
Toujours à Saint Germain, "Le Pousse au Crime"
conserve une petite clientèle fidèle. Le jeudi, il est réservé
exclusivement aux femmes. "Chez
Moune"reste
fidèle au 54 rue Pigalle et propose des thés dansants pour filles le
dimanche
après-midi. Le reste de la semaine, les lesbiennes sont sur scène et la
clientèle est assez mélangée car les messieurs voyeurs n'y sont pas
interdits. "Le New
Moon", tenu à proximité par madame Moune
va
disparaître avec le décès de cette figure des nuits lesbiennes en 1986.
Deux nouvelles boites vont ouvrir au début des années 80 : "Les Trois Fontaines",
dans le 7e, organise des thés dansants uniquement lesbiens le dimanche
après-midi. "Le Baby
Doll" ouvre lui sur le boulevard Saint Germain.
Le bar "Le Tramway",
bien que mixte, aura aussi une fréquentation féminine majoritaire
surtout dans son sous-sol.
Dans le quartier de la gare de Lyon, l'Hôtel Saint Hubert, 27 rue
Traversière, va mettre son petit bar à disposition des lesbiennes
exclusivement les vendredis, samedis et dimanches soirs. "Le Bar Saint Hubert"
est animé bénévolement par Giovanna et Dominique et les filles peuvent
s'y retrouver pour jouer à des jeux de société en écoutant Barbara,
Véronique Sanson ou Jane Birkin.
LES
LIEUX ASSOCIATIFS.
Plusieurs lieux associatifs sont fréquentés par les lesbiennes dans les
années 80. "L'Hydromel"
est une cafétéria abritée par la Maison des Femmes. L'association
lesbienne "MIEL" en tient la permanence les vendredis, samedis et
dimanches soirs. "La
Clef" est un lieu associatif animé par un collectif de
lesbiennes radicales, "les Diabol'Amantes".
LES
AUTRES ENDROITS DE RENCONTRES.
En dehors des bars et clubs, les filles fréquentent quelques
restaurants de la capitale qui leur sont particulièrement accueillants
même s'ils ne sont pas toujours exclusifs.
Au début des années 80, "Le Petit Cabanon",
dans le 3e arrondissement, est le seul restaurant lesbien à Paris. Il
n'est ouvert que le soir. Mais les restaurants vont se multiplier et
souvent être mixtes (pédés-lesbiennes). "La Chaume du Marais", "le
Potiron", "le
18 AM", "la
Treille Clochemerle", "L'Etrier",
"le
Pépé Club" seront fréquentés par les lesbiennes des années
80.
Pour se
rencontrer l'après-midi, le salon de thé "la Théière dans les Nuages"
est ouvert tous les jours de 12h à 19h rue Cloche-Perce dans
le 4e. La "Librairie
Carabosses" à la Bastille, en dehors d'une offre
importante de littérature lesbienne, propose aussi un coin salon-de-thé.
Le 15 janvier 1986, une initiative originale est montée dans le 20e
arrondissement. Trois femmes vont créer un Centre Lesbien qui propose
toute une palette d'activités. "La
Mutinerie" est une société commerciale qui propose sur 150
m2 une cafétéria, une grande salle de sport avec des cours de karaté,
de danse, d'expression théâtrale, de la gymnastique, mais aussi une
librairie, des projections de films, des spectacles.
Enfin, et c'est une nouveauté pour les femmes, plusieurs saunas sont
réservés uniquement aux lesbiennes : Le "Gaia Club" est
exclusivement lesbien tous les matins de 7h à 12h et "Evohe" ouvre en
janvier 1985 et accueille exclusivement les femmes les samedis et
dimanches de 12h à 23h.
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Titres gay cultes des
années 80
sélection Hexagone Gay :
- Didier ERIBON, Dictionnaire
des Cultures Gays et
Lesbiennes, Larousse, 2003
- Florence TAMAGNE, Revue
d'Histoire moderne et contemporaine, Ecrire l'histoire des
homosexualités en Europe : XIXe - XXe siècles. tome 4,
Editions Belin, 2006
- Jean-Louis CHARDANS, British group
of sexological research, History and antology of homosexuality,
histoire et anthologie de l'homosexualité, Centre d'Etudes
et de Documentations Pédagogiques Paris, 1970
- Iconographie : Collection privée de Cartes Postales
- Frédéric MARTEL, Le
Rose et le
Noir - Les Homosexuels en France depuis 1968.
- Elisabeth Quin - Bel
de Nuit,
Gerald Nanty - Livre de Poche, 2007
- Jacques Bertholon & Xavier de
Vilmorin - Guide
Johnnie
Walker de la Nuit - Hachette - 1982
- Revue
Gai Pied Hebdo - années 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87,
88, 89.
- Revue
Lesbia - années 80
- Guides
du Petit Futé Paris - années 80.
- Guides
Spartacus - Brüno Gmûnder - années 80
- Guides
Incognito - Années 80
- Guides
Gai Pied - Années 80
- Témoignages et archives personnelles : Jean-Marc, Marc, Philippe.
- Archives Centre LGBT Paris Ile-de-France
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