La multiplication des bars, des discothèques, des saunas et surtout des
cruising bars va entraîner une certaine désaffection des lieux de
rencontres extérieurs comme les parcs et jardins et les vespasiennes.
Ces dernières vont d'ailleurs faire l'objet d'une désimplantation
massive par la mairie de Paris qui va les remplacer peu à peu par des
sanisettes, moins propices aux rencontres.
Mais Paris conserve néanmoins ses lieux chauds pour les homosexuels qui
n'ont pas les moyens de se payer la discothèque ou le sauna. Ces
lieux extérieurs ont aussi la préférence des garçons qui n'assument pas
totalement leur homosexualité et qui s'interdisent de fréquenter des
établissement ciblés. Le cinéma porno hétéro, la pissotière, le parc où
l'on fait son jogging quand on n'y promène pas son chien, sont autant
de lieux prétextes qui permettent une rencontre en toute hypocrisie.
D'ailleurs la grande majorité des "clients" de ces lieux extérieurs
sont de bons pères de familles qui n'ont jamais mis les pieds dans un
bar gay de leur vie.
LES CINEMAS.
Si les cinémas ont toujours
eu la préférence des homosexuels en raison
de l'obscurité, les cinémas pornos hétéros apparus au début des années
70 ont paradoxalement été fréquentés majoritairement par des homos. Mais dans les
années 80, si ces salles sont en perte de vitesse et
ferment les unes après les autres (Le Luxor, Le Trianon, La Cigale...)
c'est au profit des salles qui diffusent des
films pornos homos. L'industrie de la vidéo porno commence à être
florissante.
Après l'ouverture dans les années 70 du premier cinéma homo, le Dragon
(qui devient le Club Vidéo Gay), c'est une demi douzaine de salles
spécialisées qui vont avoir pignon sur rue dans les années 80. Mais
désormais, les sex-shops proposent aussi des films projetés en cabines
de une personne et retirent aux cinémas, la clientèle des solitaires
adeptes des plaisirs de même nature.
LES SEX-SHOPS
Si les années 70 ont vu l'apparition des sex-shops à
Paris en en
province, le succès du rayon gay a incité les patrons de sex-shop à
ouvrir des sex-shops uniquement consacrés aux plaisirs homos. En dehors
des établissements multi spécialisés, une douzaine de sex-shops
uniquement gay vont ouvrir leurs portes à Paris. On y trouve tous les
gadgets traditionnels pour agrémenter les fantasmes les plus divers, la
littérature pornographique, mais aussi maintenant un rayon vidéo qui
commence à avoir un fond significatif de films gay. Certains sex-shops
proposent aussi des cabines de projection, généralement réservées à une
seule personne (le kleenex est fourni gratuitement). Mais les sex-shops
deviennent aussi des lieux de drague et de rencontre. Certains d'entre
eux tolèrent même parfois des rencontres plus tactiles en cabines. A
Pigalle et rue Saint Denis, il n'est pas rare d'y trouver aussi des
prostitués amateurs ou professionnels.
C'est en 1981 qu'ouvre aussi la première boutique IEM. Si
l'établissement est classé parmi les sex-shops gay, il se spécialise
aussi dans les vêtements et sous-vêtements en cuir et en latex.
L'enseigne va se multiplier à Paris avant de se spécialiser dans la
vente par correspondance puis dans les années 2000 dans la vente en
ligne.
LES LIBRAIRIES.
Dans les années 70, les librairies gaies étaient plutôt spécialisées
dans les livres érotiques ou pornographiques. Elle vendaient aussi la
presse gay qui était interdite de kiosque. Rares étaient les librairies
qui proposaient la littérature gay, les grands auteurs, les classiques
ou les romans homos contemporains. Dans les années 80, à coté du
secteur le la librairie érotique, apparaissent quelques librairies
orientées vers la littérature homosexuelle pour hommes ou pour femmes.
"Les Mots à la Bouche" est l'expérience commerciale la plus
significative car elle deviendra, pour longtemps, la librairie
incontournable des homos parisiens mais aussi de toute la France. En
effet, à part à Marseille ou à Lyon où des expériences similaires
seront menées, malheureusement avec moins de succès, les provinciaux
qui voulaient acheter un livre d'auteur homosexuel n'avaient pas
d'autre choix que de l'acheter par correspondance ou aux Mots à la
Bouche à Paris. L'internet n'existait pas, les Fnac ne proposaient pas
encore de rayon gay et les autres librairies qui possédaient quelques
livres ciblés étaient rares, en dehors des librairie anarchistes ou
marginales. A Paris, les Mots à la Bouche exploitent un premier local
rue Simar dans le 18ème arrondissement. En 1983, ils déménagent en
plein c½ur du Marais gay, rue Sainte Croix de la Bretonnerie. Les
librairies féministes proposent aussi fréquemment un rayon lesbien. A
Paris, dans les années 80, la Librairie Carabosses est particulièrement
orientée vers cette littérature.
LES
TOILETTES PUBLIQUES.
Liste non exhaustive des tasses fréquentées par les homos dans les
années 80 à Paris :
- 1er arrondissement :
Musée du Louvre (entrée Sud), Nouveau Forum des Halles.
- 2ème arrondissement :
Rue de Richelieu (Bibliothèque Nationale), Angle rue Réaumur et
Boulevard Sébastopol
- 4ème arrondissement :
Centre Beaubourg (toilettes intérieures)
- 5ème arrondissement
Odéon (fac de Médecine), Universités de Jussieu, Censier, de la
Sorbonne.
- 6ème arrondissement :
Boulevard Raspail (Alliance Française), rue de l'Ecole de Médecine
(face fac de Médecine), Jardin du Luxembourg
- 8ème arrondissement :
Arc
de Triomphe (à coté de l'Ambassade de Belgique), Champs Elysées (angle
avenue de Matignon et Roosevelt), Gare Saint Lazare (grandes lignes)
- 10ème arrondissement
Boulevard
de Strasbourg (angle rue Saint Denis), Gare de l'Est,
Gare du Nord (circuit de
toilette du métro aux quais)
- 11ème arrondissement :
Boulevard Richard Lenoir (face au n°44), Boulevard Voltaire (le jour)
- 14ème arrondissement :
Place Montsouris.
- 15ème arrondissement :
Gare
Montparnasse (toilette des quais)
- 16ème arrondissement :
Université Paris-Dauphine, place Dauphine (WC sud)
- 18ème arrondissement :
Sacré C½ur (wc du jardin)
LES RUES, PLACES, QUAIS, PARCS ET JARDINS :
- 1er arrondissement :
Jardin
des Tuileries (à coté du musée de l'Orangerie), Quai des tuileries,
Jardins du Carrousel, Palais Royal (Colonnes de Buren), square du Vert
Galant (coté Est)...
- 3ème arrondissement :
Nouveau quartier de l'Horloge (face à Beaubourg), square
Emile-Chauteamps (le soir)
- 4ème arrondissement :
Centre
Beaubourg (Librairie), quai aux fleurs (la nuit), rue Sainte Croix de
la Bretonnerie et rue Vieille du Temple, square du Pont de Sully (la
nuit)
- 5ème arrondissement :
Quai Saint Bernard, square capitan (rue des arènes), square Paul
Langevin.
- 6ème arrondissement :
Jardin du Luxembourg, place Saint Sulpice, Place Saint Germain des Près.
- 7 ème arrondissement :
Jardins de la Tour Eiffel (la nuit), quai Branly, Passerelle Branly,
Esplanade des Invalides (rue Fabert)
- 8ème arrondissement :
Galerie des Champs Elysées, Cours La Reine, Parc Monceau, Place de la
Concorde
- 9ème arrondissement :
Square Berlioz, square d'Anvers, square de la Trinité
- 10ème arrondissement :
Quais du Canal Saint Martin (entre le pont Louis Blanc et et le Pont
Jean-Jaurès)
- 11ème arrondissement :
Place de la République (terreplein central)
- 12ème arrondissement :
Bois de Vincennes, piscine du Boulevard Carnot, place d'Aligre, place
de
la Nation (terreplein central), quai de la Rapée.
- 13ème arrondissement :
Boulevard Vincent Auriol (sous le métro aérien), parc Kellermann, quai
d'Austerlitz
- 14ème arrondissement :
Parc Kellermann, parc de la cité universitaire, place Denfert Rochereau
(centre), place de la Porte de Vanves
- 15ème arrondissement :
Allée
des Cygnes, Centre commercial Beaugrenelle, centre commercial
Montparnasse, jardin des anciens abattoirs, rues des Morillons, place
Dupleix, place d'Alleray, square Cambronne, square Saint Lambert,
square Victor (boulevard Victor)
- 16ème arrondissement :
Avenue Foch, jardin du Ranelagh, Jardins du Trocadéro, place Maillot,
square V.Sardou, square de la porte de Saint Cloud
- 17ème arrondissement :
Square
du boulevard Aurelle-de-Paladines, boulevard des batignolles (entre le
métro Rome et la place Clicht), place des Batignolles, rue Fructidor
(le long du périphérique)
- 18ème arrondissement :
Square de
l'avenur Junot, boulevard Rochechouard, porte de la Capelle (sous le
Périphérique), jardins du Sacré Coeur, square Jessaint
- 19ème arrondissement :
Parc des Buttes Chaumont, place de Stalingrad, quai de la Charente,
quai de la Seine, quai du Lot
- 20ème arrondissement :
Cimetière
du Père Lachaise (extrémité sud près de la tombe d'Anna de Noailles),
jardin Samuel-de-Champlain (avenue Gambetta), parc de Belleville (rue
Piat), rue Lucien Lambeau (le long du périphérique)
Rencontres aux WC de Jussieu
LES LIEUX DE PROSTITUTION DES
ANNEES 80 :
A
Saint Germain le Drugstore Publicis Saint Germain, la rue de Rennes, le
Boulevard Saint Germain (près du Café de Flore et des deux Magots) sont
encore très fréquentés par les gigolos.
Le Trocadéro (rue Le Nôtre
et avenue des Etats Unis), la porte Dauphine, l'Ambassade de Russie, et
dans une moindre mesure, la rue Sainte Anne sont également très
fréquentés par les prostitués mâles.
A Pigalle, le Boulevard de
Clichy a encore quelques habitués. Dans le 10ème, la Gare du Nord est
extrêmement fréquentée par les gigolos tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur.
Le Bois de
Boulogne joue plutôt la carte des travestis comme, dans une moindre
mesure, le bois de Vincennes...
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CD compilations des
années 80 - sélectionnés sur Amazon.fr :
>
Titres gay cultes des
années 80
sélection Hexagone Gay :
- Didier ERIBON, Dictionnaire
des Cultures Gays et
Lesbiennes, Larousse, 2003
- Florence TAMAGNE, Revue
d'Histoire moderne et contemporaine, Ecrire l'histoire des
homosexualités en Europe : XIXe - XXe siècles. tome 4,
Editions Belin, 2006
- Jean-Louis CHARDANS, British group
of sexological research, History and antology of homosexuality,
histoire et anthologie de l'homosexualité, Centre d'Etudes
et de Documentations Pédagogiques Paris, 1970
- Iconographie : Collection privée de Cartes Postales
- Frédéric MARTEL, Le
Rose et le
Noir - Les Homosexuels en France depuis 1968.
- Elisabeth Quin - Bel
de Nuit,
Gerald Nanty - Livre de Poche, 2007
- Jacques Bertholon & Xavier de
Vilmorin - Guide
Johnnie
Walker de la Nuit - Hachette - 1982
- Revue
Gai Pied Hebdo - années 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87,
88, 89.
- Revue
Lesbia - années 80
- Guides
du Petit Futé Paris - années 80.
- Guides
Spartacus - Brüno Gmûnder - années 80
- Guides
Incognito - Années 80
- Guides
Gai Pied - Années 80
- Témoignages et archives personnelles : Jean-Marc, Marc, Philippe.
- Archives du Centres LGBT Paris Ile-de-France
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Mais dans les
années 80, si ces salles sont en perte de vitesse et
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