Avec le développement des discothèques, les
cabarets de travestis sont
de plus en plus désertés par les gays. On trouve néanmoins de nombreux
spectacles de travestis dans les discothèques de province et quelques
boites parisiennes. Les célèbres cabarets de travestis parisiens
survivent pourtant bien dans les années 70 grâce à la clientèle
hétérosexuelle et aux touristes. Monsieur Marcel possède toujours ses
trois établissements dont l'historique "Madame
Arthur" rue
des Martyrs, le "Elle et
Lui" et son spectacle lesbien et "Le Carrousel de Paris".
Le populaire "Michou" détrône
Madame Arthur dans la rue des Martyrs. Ses travestis burlesques,
chantant en play-back et incarnant les vedettes de la chanson de
l'époque, attirent la foule dans le petit établissement. "L'Alcazar", ouvert
en 1968 par Jean-Marie
Rivière avec son
frac et son haut de forme blancs, Marc Doelnitz et Paco. Les
spectacles de transformistes atteignent un degré de
professionnalisme inégalé et les revues féériques deviennent des bijoux
de perfection. Roomy Haag s'y produira avant d'entamer une
carrière internationale et d'ouvrir son célèbre cabaret à Berlin "Chez
Roomy Haag". Le cabaret ferme en 1974. Frantz
Salieri ouvre "La
Grande Eugène"
rue d'Argenteuil en avril 1970. La salle est petite et mal située.
Il déménage en janvier 1971, au 12 rue de Marignan. "La
Grande Eugène" est le nom de scène d'un ancien teinturier, Eugène
Couvri, qui avait débuté "Chez Michou" aux cotés de Michel Catty. Trois
transformistes vont l'entourer : Jérôme-Olivier Nicolin (Belle de Mai),
José-Christian Niego (Josepha Badabou) et Jean-Claude Dreyfus (Emma von
Scratch) qui interprètera de nombreux
rôles féminins à "la Grande Eugène" avant d'entamer une longue carrière
de comédien. Le spectacle de transformistes de la Grande Eugène est
inclassable. Il mêle, dans une superbe mise en scène, du burlesque, de
la poésie, de l'érotisme. En 1973, Frantz Salieri cède la boite à
Eugène Couvri, qui en fait "Les
Sans Gênes". Début 1975, c'est Jean-Marie Rivière qui
reprend l'établissement pour en faire "L'Ange
Bleu". Le
nain Pieral en est la vedette avec Marie-France. Puis Jean-Marie
Rivière va créer "Le Paradis Latin",
inauguré le 14 novembre 1977, rue du Cardinal Lemoine. Sa revue "Paris
Paradis" s'éloigne définitivement des spectacles de travestis qui
avaient
fait sa réputation à
l'Alcazar de Paris, à Cannes ou à Saint-Tropez. Mais c'est néanmoins au
Paradis Latin que sera découvert un transformiste qui fera une carrière
internationale : Arturo Brachetti.
Autre cabaret des annézs 70, "le
Zeeboys"
ouvre au 23 rue du Chevalier. Son responsable est un ancien danseur du
Marquis de Cuevas et de Béjart. Le spectacle est plutôt masculin et
érotique.
La
Grande Eugène
L'Alcazar
Michou
dans son imitation de Brigitte Bardot
Spectacle
érotico-burlesque à l'Ange Bleu
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années 70
sélection Hexagone Gay :
- Didier ERIBON, Dictionnaire
des Cultures Gays et
Lesbiennes, Larousse, 2003
- Florence TAMAGNE, Revue
d'Histoire moderne et contemporaine, Ecrire l'histoire des
homosexualités en Europe : XIXe - XXe siècles. tome 4,
Editions Belin, 2006
- Jean-Louis CHARDANS, British group
of sexological research, History and antology of homosexuality,
histoire et anthologie de l'homosexualité, Centre d'Etudes
et de Documentations Pédagogiques Paris, 1970
- Iconographie : Collection privée de Cartes Postales
- Frédéric MARTEL, Le
Rose et le
Noir - Les Homosexuels en France depuis 1968.
- Elisabeth Quin - Bel
de Nuit,
Gerald Nanty - Livre de Poche, 2007
- Jacques Bertholon & Xavier de
Vilmorin - Guide
Johnnie
Walker de la Nuit - Hachette - 1982
- Revue
Gai Pied - Revue In
- Guides
Spartacus - Brüno Gmûnder - années 70
- Guides
Incognito - Années 70
- Archives du Centre LGBT Paris Ile-de-France
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