Si
la rue Sainte Anne va consacrer
l'émergence du clubbing en France, de
très nombreuses discothèques vont ouvrir dans tous les quartiers de
Paris. La formule "restaurant - bar -club - discothèque"
ayant
fait le succès du Sept et du Colony, elle sera imitée avec plus ou
moins de bonheur par de nombreux établissements. Impossible de citer de
manière exhaustive la totalité des discothèques gay parisiennes de
cette époque, d'autant plus que certaines d'entre elles n'ont vécu que
l'espace d'une saison. Mais quelques établissements sont sortis du lot
et si l'on devait faire un classement des discothèques gay les plus
cotées auprès de la jeunesse parisienne des années 70, on trouverai :
- Parmi les établissements déjà cités : Le Sept, Le Colony, Le 18, Le
Scaramouche, le Mocambo
- Mais aussi : La Mendigotte, Le Rocambole, le WAF et bien sûr... Le
Palace.
"La
Mendigotte" a
ouvert ses portes sur le quai de l'hôtel de ville, en lisière du
Marais, dès la fin des années 60. Elle est tenue par Michel Roux (ne
pas confondre avec le comédien) et propose trois ambiances sur 3
étages. Le rez-de-chaussée avec son restaurant, le 1er étage avec son
bar-club et le sous-sol avec sa discothèque. Sa fréquentation est
essentiellement masculine, sauf au restaurant où elle est plus
mélangée. La sélection à l'entrée est assurée par "Gertrude"
Quelques filles sont admises si elles sont
accompagnées de clients fidèles et homos. Très peu de lesbiennes vont
fréquenter l'établissement mais on y trouvera, ce que l'on appelle à
l'époque, "les filles à pédé". Ce sont généralement de jolies jeunes
filles qui recherchent la compagnie des homosexuels car elles ont plus
d'affinités avec eux et les trouvent mignons, subtils, dotés d'un sens
de l'humour, sensibles, cultivés. En plus, ils ne les draguent pas avec
lourdeur et ils ont les mêmes centres d'intérêts qu'elles. Michel Roux
va être à la tête d'un empire de la nuit à travers la France. Il
rachètera quelques établissements parisiens, mais surtout en Province.
Il y aura une "Mendigotte" à Cannes, à Marseille, à Toulouse...
"Le
Rocambole"
avait, lui aussi, ouvert ses portes à la fin des années 60, mais sur
l'Ile Saint Louis. Le succès de ce club faisait qu'il était obligé de
refuser chaque soir des dizaines de clients, vu l'étroitesse des lieux.
Au début des années 70, il choisit de s'installer en banlieue sud-est
de Paris à Villecresne en bordure de la nationale 19 (route de Troyes)
dans une grande propriété, située à 17 km de Paris. Et le succès ne va
pas fléchir. Le Rocambole va être un des rares établissements de
banlieue à connaître un tel succès. L'accueil de Jean-Pierre, la
musique de Michel, l'ambiance conviviale et festive, les spectacles du
week-end, font que les clients seront des inconditionnels qui
fréquenteront très peu les autres discothèques. Une navette sera mise
en place entre Chatelet et Villecresnes.
"Le WAF",
dont le
nom est constitué des initiales de ses fondateurs (William, André et
Francis) est inauguré dès 1969. Il un peu éloigné des quartiers gay de
Paris, dans une rue du
17ème, la rue Davy. En semaine, c'est un bar avec une clientèle très
fidèle, à 99 % masculine, entre 30 et 35 ans, mais les filles n'y sont
pas interdites. Le
week-end, la discothèque s'ouvre au sous-sol et ne désemplit pas.
"Le Palace" : Si le
mot "mythique" doit s'associer à une boite en France, c'est
incontestablement au Palace. Cette discothèque ouvre le 1er mars 1978
et fermera
en 1996. Mais les années mythiques s'arrêteront en fait en 1983. C'est
à
l'initiative de Fabrice Emaer, patron du célèbre "Club Sept" de la rue
Sainte Anne, que cet ancien théâtre va devenir la discothèque la plus
célèbre de la planète. Il va y mettre les moyens. La salle va être
totalement rénovée, tout en respectant son décor d'origine, et équipée
des jeux de lumières et lasers les plus élaborés de l'époque. Une
immense piste de danse va occuper l'espace laissé vacant par les sièges
de l'orchestre. Le Palace peut accueillir 2000 personnes, et pour faire
le plein tous les soirs, Fabrice Emaer va mettre en œuvre tout son art
de la fête. Depuis la fermeture du célèbre bal du Magic City des années
30, Paris n'avait pas connu un endroit aussi magique qui va être une
locomotive de la vie nocturne de la Capitale.
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RESSOURCES
EXTERIEURES ET REMERCIEMENTS
- Didier ERIBON, Dictionnaire
des Cultures Gays et
Lesbiennes, Larousse, 2003
- Florence TAMAGNE, Revue
d'Histoire moderne et contemporaine, Ecrire l'histoire des
homosexualités en Europe : XIXe - XXe siècles. tome 4,
Editions Belin, 2006
- Jean-Louis CHARDANS, British group
of sexological research, History and antology of homosexuality,
histoire et anthologie de l'homosexualité, Centre d'Etudes
et de Documentations Pédagogiques Paris, 1970
- Iconographie : Collection privée de Cartes Postales
- Frédéric MARTEL, Le
Rose et le
Noir - Les Homosexuels en France depuis 1968.
- Elisabeth Quin - Bel
de Nuit,
Gerald Nanty - Livre de Poche, 2007
- Jacques Bertholon & Xavier de
Vilmorin - Guide
Johnnie
Walker de la Nuit - Hachette - 1982
- Revue
Gai Pied - Revue In
- Guides
Spartacus - Brüno Gmûnder - années 70
- Guides
Incognito - Années 70
- Archives du Centre LGBT Paris Ile-de-France
- Témoignages et archives personnelles : Jean-Marc, Marc, Philippe,
Jacques de Brethmas.
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