Comme pour les bars et les discothèques, les restaurants gay
franchissent une étape durant les années 70. Au début des années 70,
ils sont souvent intégrés aux complexes bar-discothèques-restaurants,
comme dans la rue Saint Anne.
Lorsque ce n'est pas le
cas, ils sont souvent d'un accès restreint, sur réservation et ne sont
pas ouverts sur la rue. Par conséquent, ils sont, la plupart du temps,
exclusivement homos. Comme pour les bars, ils ne fonctionnent que la
nuit et rares sont les restaurants gay ouverts le midi. A la fin des
années 70, on assiste à l'émergence de nouveaux établissements, moins
confidentiels, plus ouverts sur la rue, avec des prix plus
démocratiques. C'est le quartier des halles, en plein bouleversement,
qui va voir éclore de nombreuses enseignes nouvelles.
-
Aux Halles :
Les anciennes
halles de Paris ont été démolies, à la place, un immense trou (le trou
des halles) qui va être en chantier durant près d'une décennie. A l'Est
du quartier, le Centre Pompidou qui est inauguré en 1977. De nombreux
restaurants populaires et traditionnels qui ne fonctionnaient qu'avec
les travailleurs des halles sont à vendre. De jeunes
entrepreneurs vont
profiter de l'occasion et se lancer dans la restauration, avec de
nouvelles idées. On va voir émerger les premiers restaurants à thème.
Evidemment les homosexuels seront une fois de plus à la pointe dans ce
domaine, car souvent grands voyageurs et nourris de ce qui se fait aux
Etat-Unis ou ailleurs. Comme pour les cruising bars, la mode américaine
va inspirer ces nouveaux entrepreneurs. Paris connaît ses premiers
fast-food, Mac Do ouvre son premier restau parisien sur les Champs. Aux
Halles, on inaugure d'autres formules. Plusieurs restaurants américains
vont ouvrir leurs portes. Le "Joe
Allen"
ouvre les siennes au 30 rue Pierre Lescot le 20 janvier 1972. Les
Parisiens découvrent le T-Bone steak, le chili con carne, le barbecue
spare ribs, la coleslaw, le cheesecake, les brownies... Le cadre de
brique rouge avec les photos des vedettes d'Hollywood va voir défiler
tout le show businesss parisien et les homos vont faire très vite de
cette adresse leur QG. Les premiers brunch du dimanche matin, vont
aussi avoir la cote auprès des noctambules. "Le Diable des Lombards", 64 rue des
Lombards, ouvre
lui aussi au début des années 70. Quatre copains transforment un ancien
entrepôt de fruits et légumes en restau à l'américaine. "Le Diable"
deviendra le restau le plus gay et le plus branché du quartier.
D'autres restaurants
américains vont ouvrir aux Halles, comme "le Conway's", 73
rue Saint Denis, qui ouvre en 1976 ou "le
Front Page", 56 rue Saint Denis. Si tous ne sont pas tenus
par des homosexuels, ces derniers en constituent l'essentiel de la
clientèle.
Du coté des restaurants plus classiques qui sont encore essentiellement
concentrés dans le quartier Montmartre, il est
impossible d'en dresser une liste
exhaustive. Certains noms vont néanmoins rester
gravés dans la mémoire collective :
- A Montmartre : "Au Coup de
Frein", déjà réputé dans les années 60, accueille toutes les
stars du
show-business, cagolées par son charmant patron, Guy William. Toujours
dans le même quartier Montmartre, "Le
Pierrot de la Butte",
41 rue de Caulaincourt dans le 18e, dont le très convivial patron,
Jacques, accueille les garçons dans son petit restau où l'on
s'entasse. Il avait aussi ouvert une restaurant qui avait la préférence
des lesbiennes "A Babord",
20 rue Henri-Monnier dans le 9e, mais aussi un autre restau gay, "le Bistrot de Paris",
3 rue Quentin-Beauchart (8e). Le "Bistrot
du Roy", 4 Villa Saint Michel dans le 18e est tenu par
Fidou et Daniel. Toujours à Montmartre, "La Villa" accueille
souvent les vedettes de "chez Michou" et on peut y manger pour
20 F. "Chez Carlos et Sonia",
44 rue d'Orsel, à coté du théâtre de l'Atelier, le patron Carlos est
l'ancien barman de chez Tonton, la boite à la mode du quartier dans les
années 30. Cette mémoire vivante du Gay Paris d'avant guerre, n'est
jamais avare d'une anecdote. Parmi les clients, Charpini, la voix
féminine d'avant guerre et aussi acteur de cette époque révolue.
-
Dans les autres quartiers : "Chez
Narcisse" est
un restaurant populaire derrière la gare de Lyon. La clientèle est
mélangée mais les homosexuels sont attachés à l'endroit depuis avant la
guerre. Le fondateur de l'établissement, Narcisse, était un Italien qui
avait une clientèle constituée d'homosexuels qu'il laissait danser
entre eux. Depuis, une grande tolérance règne toujours dans
l'établissement, alors que Narcisse n'est plus là depuis longtemps. "La Rose Bleue", 15
rue Choron, sert une cuisine toute simple dans un décor tout bleu à
deux pas de la rue des Martyrs.
A la Bastille, Guy Pani, le patron du "Chapiteau"
propose avec son restaurant une arrière salle qui fait discothèque. La
clientèle est exclusivement masculine.
Quelques restaurants ouvrent aussi à la fin des années 70 dans le
Marais : "le Vancouver",
64 rue de la Verrerie, "l'Helium",
3 rue des Haudriettes, "le
41", 41 rue des Blancs Manteaux, "le Cristal", 23 rue
des Archives...
Pour les restaurants de Saint Germain : voir Saint Germain dans les années 70.
Le Pierrot
de la Butte
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années 70
sélection Hexagone Gay :
- Didier ERIBON, Dictionnaire
des Cultures Gays et
Lesbiennes, Larousse, 2003
- Florence TAMAGNE, Revue
d'Histoire moderne et contemporaine, Ecrire l'histoire des
homosexualités en Europe : XIXe - XXe siècles. tome 4,
Editions Belin, 2006
- Jean-Louis CHARDANS, British group
of sexological research, History and antology of homosexuality,
histoire et anthologie de l'homosexualité, Centre d'Etudes
et de Documentations Pédagogiques Paris, 1970
- Iconographie : Collection privée de Cartes Postales
- Frédéric MARTEL, Le
Rose et le
Noir - Les Homosexuels en France depuis 1968.
- Elisabeth Quin - Bel
de Nuit,
Gerald Nanty - Livre de Poche, 2007
- Jacques Bertholon & Xavier de
Vilmorin - Guide
Johnnie
Walker de la Nuit - Hachette - 1982
- Revue
Gai Pied - Revue In - Guides
Spartacus - Brüno Gmûnder - années 70
- Guides
Incognito - Années 70
- Archives du Centre LGBT Paris Ile-de-France
- Témoignages et archives personnelles : Jean-Marc, Marc, Philippe.
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